lundi 12 février 2007

Bloc Party. : "A week end in the city"


Le problème avec les groupes type Bloc Party, c’est qu’ils génèrent un tel emballement médiatique, qu’il en devient difficile de discerner le bon grain de l’ivraie. La moindre critique est perçue comme le commentaire d’un ringard coincé dans une faille temporelle. Le premier album de Bloc Party, silent alarm, m’avait pourtant laissé un goût mi-figue mi-raisin. Au final, seul le dernier quart du disque m’avait vraiment emballé, et la fin en apothéose sur le titre « compliments ». Impression encore renforcée par le concert bâclé de la cigale ou ces quatre branleurs avaient expédié leur set en quarante minutes (avant de revenir tout de même par trois fois sur scène). Finalement, j’en avais fini par oublier jusqu’à l’existence même de Bloc Party, le CD finissant par prendre la poussière dans un coin, ce qui est finalement le lot commun de tous les ex –« nouveaux Beatles » d’Angleterre. Et pendant ce temps là, l’alarme était de moins en moins silencieuse, Bloc Party passant en quelques mois à peine du statut d’inconnus, jouvenceaux balbutiant leur new wave à celui de stars confirmées remplissant le zénith de Paris.

Aujourd’hui, deux ans après les faits, Bloc Party se rappelle à notre bon souvenir et l’effervescence ne se calme toujours pas, les prochains concerts à l’Olympia sont déjà complets. Le nouvel album s’appelle «A week end in the city » et s’articule autour du concept d’une fin de semaine à Londres et plus généralement de la vie Londonienne. Et contrairement aux apparences, cela n’a rien de très glamour : racisme, hypocrisie et homo phobie sont au programme. L’album s’ouvre sur « Song for Clay (disappear here) », après un premier couplet assez calme la machine s’emballe brutalement dans le sillage de la formidable scansion du batteur Matt Tong. Le reste est à l’avenant, les paroles, elles, suintent le désenchantement. Les beats disco/dance floor, ont pratiquement disparus les guitares se font plus agressives, en particulier sur « Uniform » même si quelques effets ambiant calment l’ensemble. L’album est plus urbain (le groupe porte bien son nom) et tendu que ne l’était silent alarm et me rappelle un peu le « relationship of command » d’At the drive-in, en plus calme tout de même. Seul les titres « Kreuzberg » et "SRTX" rappellent le premier album. Les intonations à la Robert Smith ont quittées la voix de Kele, le chanteur. S’affranchissant des ses influences, Bloc Party a mûri, espérons que la hype, arrivée bien trop vite, ne tue pas dans l’œuf la carrière de ce groupe prometteur.

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