jeudi 17 mai 2007

Amy Winehouse : « Back to Black »



Deuxième album pour cette jeune londonienne. Le moins que l’on puisse dire c’est que cela commence fort dès le premier titre : « They tried to make me go to rehab and i said no, no, no » (Ils ont essayé de m’envoyer en désintox et j’ai dit non, non, non). C’est que la demoiselle a du caractère et une réputation déjà sulfureuse : concerts et interviews donnés en état d’ébriété, bagarres avec ses fans. On parle d’elle comme d’un Pete Doherty féminin, pas exactement un compliment… Son apparence physique est également source d’inquiétudes, en trois ans, elle a perdu beaucoup de poids, est dorénavant maigre et couverte de tatouages. Une beauté vulgaire. Musicalement, on se rapproche plus d’une soul-jazz, le disque évoque les girls groups des années 50 et 60. Amy est bien entourée par le guitariste Binky Griptite et le batteur Homer Steinweiss, tout deux recrutés chez les Dap-Kings, le groupe accompagnant Sharon Jones. Le disque est étonnamment bon, après un premier opus, « Frank », relativement moyen, bancal entre jazz et R n’B contemporain. A ce titre, les chansons « You Know i’m no good » et « He can only hold her » sont de belles réussites. Maintenant quand j’entends parler, dixit la publicité, d’album qui « ressuscite la motown » (ben voyons !) ou de disque « brillantissime, n’ayons pas peur des mots » (dixit Canal +), là, je suis à deux doigts de m’étouffer ! Que penser de telles déclarations pour le moins péremptoires alors que depuis un an et demi, Bettye LaVette, Candi Staton et Mavis Staples (dont on reparlera bientôt) ont toutes effectuées des retours en grâce. Que penser de telles déclarations alors que dans le même temps Sharon Jones (cf. mon message du 4 février) et Nicole Willis (cf. mon message du 14 janvier) galèrent dans un relatif anonymat sur de petits labels indépendants. Chanteuses qui sont au moins aussi intéressantes qu’elle. Et enfin que penser d’Amy Winehouse, qui est elle poussée par une major (Universal), qui met le paquet et se donne beaucoup de mal pour faire d’elle une Norah Jones soul, saisissez le concept ? Tout cela pour vous dire que même si son album n’est pas mal, si vous êtes amateur de soul, vous avez tout intérêt à élargir le spectre. Car elle est loin d’être la seule représentante d’un genre actuellement en plein renouveau.

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