samedi 11 août 2007

Stephen Stills : Just roll tape.


New York City, le 26 avril 1968. Après une session d’enregistrement pour Judy Collins, un jeune musicien profite du temps et de quelques bandes restantes pour enregistrer ses propres chansons, après avoir graissé la patte des ingénieurs du son. Son nom : Stephen Stills. A ce point de l’histoire, il est encore relativement peu connu et un peu égaré dans la grande métropole de l’est, lui qui est natif du sud des Etats-Unis. Le jeune homme ne le sait pas encore, mais très certainement l’espère-t-il, il est appelé à devenir une rockstar au sein du groupe Buffalo Springfield puis avec Crosby, Stills, Nash & Young. Il écrira un tube majeur « For what it’s worth » qui servira même à vendre des voitures. Il aura même une connexion avec la France après avoir épousé (et quitté) une chanteuse d’ici, Véronique Sanson. Mais en ce 26 avril 1968, il enregistre 12 chansons dans le cours de la même session marathon. La bande sera perdue, égarée dans les méandres de l’histoire du rock, une de ces choses qui auraient pu être. Et puis miracle, 39 longues années plus avant, la bande ressort de l’oubli…

Et aujourd’hui elle est disponible en un CD intitulé « Just roll tape ». Fait tourner la bande (et probablement d’autres choses aussi…). Le son est excellent, c’est une surprise pour une bande ayant pourri pendant des années. Quelques chansons ici présentées n’ont jamais été entendues, d’autres deviendront des tubes soit en solo soit avec CSN. Stills a tout enregistré seul à la guitare folk, ou au dobro, instrument assez rare chez lui. Ce disque donne surtout des regrets, celui de n’avoir pas vu Stills avoir accompli la carrière (en solo) à laquelle il aurait pu prétendre. Carrière avortée, pratiquement tuée dans l’œuf rongée par l’abus de drogue et d’alcool. Certes, Stills chante encore, grave parfois des disques et se produit même en concert avec CSN. Mais à quel prix ? Honnêtement, il fait peine à voir.

Aucun commentaire: