samedi 1 septembre 2007

Fred Wesley, Le Cabaret Sauvage, 31 Août 2007.


Deuxième étape ce soir de notre périple avec le concert de Fred Wesley, un autre genre de souffleur, au cabaret sauvage, donné dans le cadre du festival Jazz à la Villette. Je vous avais quitté, à la sortie du Divan du Monde, et je vous retrouve donc ici avec un bon café noir. Car, entre deux tranches de Musique, il y a ce truc auquel je dois me rendre et à laquelle il faut, hélas, consacrer du temps, cette chose que l’on appelle le travail…

Après notre dîner au Breakfast in America, qui est le plus authentique des diner que l’on puisse trouver à Paris où l’on mange d’excellents hamburgers (rien à voir avec les trucs tout mous qui puent le fast food) ; dans un cadre plus vrai que nature avec un accompagnement musical digne de son nom, ça change de rire et chansons et autres chérie FM qui me font déprimer. Après notre dîner donc, nous voilà en route vers le nord, le parc de la Villette et le cabaret sauvage. V’la le jeu de piste pour le trouver ce foutu cabaret (et je ne vous parle même pas de retrouver son chemin dans le noir une fois le concert terminé) ! Il faut dépasser le Zenith, traverser le canal St Martin par delà une passerelle et le voilà, le fameux cabaret sauvage, perdu au milieu des arbres, en pleine verdure. D’ici, Paris n’est plus qu’une ombre, un vague reflet dans l’eau du canal St Martin, au-delà, c’est le périphérique…

Comme vous avez pu le voir, trouver le Cabaret Sauvage n’a rien d’une sinécure, mais c’est comme le diamant du Nil, ça vaut le coup de chercher. Car c’est une salle, ou plus exactement un chapiteau en bois, de caractère. Le plafond est en fait une grande toile bordeaux tendue. La salle est de forme arrondie et tout autour le long du mur, on trouve de petits box avec tables et banquettes et des minis vitraux rectangulaires. Du plafond, sont suspendus de petites lampes marocaines en fer forgé. L’endroit baigne dans une forte odeur de vernis.

Sept musiciens sont sur scène Messieurs Fred Wesley au trombone et Pee Wee Ellis au sax (anciens membres des JBs, le groupe de James Brown), Gary Winters à la trompette, le guitariste Reggie Ward, Peter Madsen aux claviers, le bassiste Dwayne Dolphin et Bruce Cox, le batteur. Ca commence par des morceaux plutôt jazz, tranquille… Puis on monte crescendo en pression deep into the funk ! Et là, les enfants, ça tourne, ça groove grave. Fred Wesley, cet homme là ferait danser même ta grand-mère. D’ailleurs, ta grand-mère, ou quelque personne du même age, je l’ai vu danser hier soir ! Histoire de se remettre de nos émotions, le groupe fait une petite pause pendant que M. Fred présente les musiciens du soir et nous apprend que la maman du bassiste Dwayne Dolphin est décédée hier. S’ensuit une longue ovation pour réconforter le musicien qui, saisi par l’émotion, s’est enfoui le visage dans une serviette. Arrive alors les deux invités du jour le clarinettiste David Krakauer et le MC yiddish SoCalled (qui, pas plus que votre serviteur, ne respectent le Shabbat ce soir). Funky Klezmer ! C’est reparti de plus belle ! On assiste alors à la rencontre entre deux mondes, entre la diaspora juive New-Yorkaise et la communauté Afro-Américaine. Shabbat night fever. C’est beau. Dans la fosse c’est de la folie, pas un membre qui ne soit pas en train de se contorsionner en rythme, on se croirait en boîte. La soirée se termine dans un joyeux chaos (ou K.O) indescriptible. La standing ovation est longue et méritée, le public en réclame encore et refuse de laisser les musiciens quitter la scène. Fred est obligé de revenir tout penaud s’excuser de partir car ils ont alors épuisé tout leur répertoire. Avant de promettre de revenir…

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