lundi 16 mars 2009

Alain Bashung (1947-2009).


Même si je suis, d’une manière générale, assez peu porté sur la chanson française ou le rock en français, j’aime beaucoup Ronnie Bird, Bijou et les premiers Gainsbourg, Polnareff et Bashung. Si l’on suit le dogme de la doxa de la critique rock, il est de bon ton d’adorer « Play Blessures ». J’ai essayé, plusieurs fois, de l’écouter cet album mais ça m’est toujours passé, un peu, au dessus de la tête, non, ceux que je préfère, moi, c’est « Roulette russe » (1979) pour le feeling bluesy assez marqué et « Pizza » (1981) avec les premiers tubes « Vertige de l’amour » et « Gaby Oh Gaby». Bashung, il a longtemps galéré et patiemment attendu son heure, ses premiers 45 tours datent de la fin des années 60 alors qu’il n’avait que 19 ans. Son tout premier album, « Roman photo » (1977), a longtemps été renié par son auteur. D’ailleurs ce disque maudit n’existe pas en CD et, pour l’écouter, il faut acquérir un dispendieux coffret intégral. L’anecdote résume bien la singularité de Bashung, son côté mystérieux, dû en grande partie aux textes obscurs, et le fait qu’il a toujours été un personnage à la marge du rock et de la chanson française. Quelqu’un qui se fait un devoir de ne rentrer dans une aucune case. Je ne l’ai vu qu’une seule fois en concert, le 10 janvier 2004 à la maison des arts de Créteil. J’en garde le souvenir d’un chanteur sensible d’une grande timidité, qui n’a pas dit un mot de la soirée, sauf une connerie à la toute fin du concert comme quoi on lui reprochait d’être trop bavard histoire de, quand même, remercier le public d’être venu. Il est surtout très impressionnant en live, une vraie présence, renforcée par ce côté mutique. Ses gestes étaient assez lents, choisir le bon harmonica, glisser délicatement les doigts sur les cordes de la guitare… C’était vraiment quelqu’un…

Alain Bashung : « La nuit je mens »




Alain Bashung : « Gaby Oh Gaby »




Alain Bashung : « Vertige de l’amour »


1 commentaire:

saab a dit…

C'était un grand monsieur, je l'avais découvert dans les années 90's avec Ma Petite Entreprise et Osez Josephine, j'adorais ces mocraux ainsi que le somptueux Vetige de l'amour. C'était la grande classe et l'un des derniers grands avec Dutronc.

Merci pour le lien avec John Martyn, j'ai réussi à le lire ! Cette année est dévastatrice pour les tous grands. Espérons moins dde mauvaises nouvelles.