samedi 18 avril 2009

Candi Staton, l’Alhambra, 17 avril 2009.


Plus qu’à un concert, c’est à une véritable démonstration de groove, pleine de soul sudiste, que l’on a assisté à l’Alhambra. Candi Staton qui fête la sortie de son nouvel album et revient à Paris pour la première fois depuis 2006. Candi c’est une icône, une survivante de l’époque bénie des 60s et du sud. Longtemps elle est tombée dans l’oubli avant de renaître (ça tombe bien c’est Pâques) au début des années 2000. Elle est devenue depuis une idole branchée et a gratifié la Capitale de quelques concerts qui resteront dans les annales. Celui de ce soir pourra sans problème se rajoute à la liste. Les musiciens entrent sur scène les uns après les autres et après quelques derniers réglages se lancent dans un medley instrumental de quelques titres phares de Candi : « Evidence », « Lovechain »… Puis le choriste male annonce de sa voix grave : « Bonsoir Mesdames et Messieurs, we have a special guest tonight ». Et c’est alors que sous les vivas du public, Candi a fait une entrée triomphale, le sourire jusqu’aux oreilles. Des fans surexcités hurlent : « Candi », il y en a même un qui a réussi à arracher une bise à la star. Le pauvre vieux n’en peut plus, hurle en frappant le rebord de la scène en tapant du poing, et retourne danser comme un acharné les bras en l’air en forme de V de la victoire. Il faut dire que Push, le groupe qui l’accompagne, donne de la matière pour s’agiter le popotin. Tous les musiciens sont excellents, le clavier groove comme pas possible et le batteur, pfff, le batteur j’en parle même pas ! La basse est puissante, swing et slappe par moment. Le guitariste apporte une touche entre funk pour les rythmes à la pédale wha-wha et blues dans les solos. La petite pêche finale vient de la section de cuivres : un sax et une trompette. Le tout est adouci par les deux choristes, un homme et une femme, aux voix superbes et qui se mélangent à la perfection. Tout est parfaitement en place pour que Candi Staton y aille de sa démonstration vocale. Puissante sur les titres funk et sur le tube disco « Young Hearts run free » et très douce sur les mélodies soul. Lorsque le concert s’achève, le public est debout et tape des mains. Candi Staton livre son message d’espoir : « Tough times don’t last, tough people do » (Les temps durs ne durent pas, les gens résistants si). Et c’est vrai qu’on y croit, tellement elle y met de conviction. En tout cas, la soul sudiste, quand elle est exécutée avec une telle maestria, il n’y a vraiment rien de mieux. Et c’est donc là-dessus que s’est achevée une semaine exceptionnelle de concerts soul (Demi Evans, Bob & Lisa, Raphael Saadiq sans oublier les Sweet Vandals qui sont également en ville ce soir). Le pied, je vous dis !!!!!
www.candi-staton.com

vendredi 17 avril 2009

Electrochoc Party : Mashins + Silent + Bassdrum, La Scène Bastille, 16 avril 2009.


C’est, hélas, devant une salle au trois-quarts vide que s’est tenue hier soir l’Electrochoc Party, soirée ayant pour but de mettre en exergue la nouvelle scène rock française dans ses formes les plus diverses.

On commence donc avec le trio parisien Mashins (prononcez Machine). Parisien la précision est importante car tout chez eux rappelle la perfide Albion, jusqu’au faux accent cockney du chanteur. Leur musique est assez léchée. Pop/rock d’assez bonne facture même si le résultat est assez prévisible. Les samplers et autres séquenceurs leur permettent néanmoins de créer une texture sonore assez originale dépassant le cadre conventionnel basse/guitare/batterie. Cela rappelle un peu Suede et la scène brit-pop des années 90. La voix du chanteur a des intonations à la Brett Anderson (Suede) et Morrissey (The Smiths) qu’il a visiblement beaucoup écouté. Ils ont eu un grand moment de solitude quand le guitariste a cassé une corde et qu’ils ne savaient pas quoi faire pour combler. Comme ils le font remarquer, on se croirait dans un studio de répétition…

Vint ensuite le duo électro Silent, et si électrochoc il y a eu, il est bien venu de ce groupe là. Comme à leur habitude, ils commencent leur set avec une espèce de grondement sourd avant que tout n’explose. fK, le préposé aux machines, tourne sur lui-même comme un boxeur autiste. Il est visiblement parti, ailleurs, à fond dans son trip, vit la musique avec une intensité folle. Nico, le batteur, lui est toujours impeccable derrière ses fûts. Comparé au concert précédent à la Mécanique Ondulatoire, le résultat est encore meilleur. Une grande scène, une sono nickel, cela change beaucoup de choses. D’autant plus que cette fois-ci le bassiste/contrebassiste 51 cents, assure la quasi-totalité du set. C’est un plus indéniable. Les fondations rythmiques du groupe se retrouvent solidifiées. Cela rajoute du groove et du swing à leur musique. C’est bien le truc avec Silent, ces types sont en train d’inventer le groove du 21ème siècle. Ils sont aussi en train de trouver leur voie. Leur album/coffret « Listen » les voyait toucher à différents styles, hésiter entre différentes directions. Il me semble qu’ils ont désormais opté pour un rock/groove synthétique avec quelques touches hip-hop. Et comme leur jeu de scène est toujours aussi expansif (en particulier fK), on passe un excellent moment en leur compagnie.

Et on termine enfin avec le trio nantais Bassdrum, qui porte assez mal son nom puisqu’ils jouent avec une boîte à rythme. Autant l’avouer tout de suite, ce n’a pas été mon groupe préféré de la soirée (désolé). Ils ont adopté une démarche assez agressive comme une sorte de croisement entre des assauts punk et électro, voire même techno par moments. La basse est saturée d’effets au point de sonner comme une guitare. L’autre mec alterne entre la guitare et des machines pleines de diodes qui clignotent. La chanteuse a une très jolie voix, assez mélodique et joue de temps en temps sur un clavier vintage, une sorte de répit après la tempête.

Et voilà c’est ainsi que c’est terminé cette Electrochoc Party qui nous a permis de découvrir trois groupes et autant d’univers différents mais qui ont tous en commun cette énergie binaire. C’est juste dommage qu’il n’y ait pas eu plus de monde pour en profiter…
www.myspace.com/mashins
http://www.soundofsilent.com/
www.myspace.com/bassdrum909

Bob & Lisa + Legendary Tiger Man, La Mécanique Ondulatoire, 14 avril 2009.


Excitant plateau ce soir à la Mécanique Ondulatoire, le très convivial bar/club de la Bastille, avec au programme deux side-projects d’excellents groupes : Bob & Lisa (le couple des BellRays) et The Legendary Tiger Man, one-man band derrière lequel on reconnaît Paulo Furtado, le génial leader des non moins géniaux Wraygunn.


C’est à Bob (Vennum) et Lisa (Kekaula), que revient l’honneur d’ouvrir le bal devant un public piaffant d’impatience. Est-ce le fait de se retrouver en petit comité, la salle en forme de tunnel contient à peine 150 places, mais le duo nous a gratifié d’un concert acoustique exceptionnel et détendu. Le public est chaud, très chaud et applaudit à tout rompre. Réaction de Bob, le guitariste : « Je crois que vous avez un peu trop bu… ». Réponse de Lisa, la chanteuse : « Non je ne crois pas, je me sens aimée. C’est une soirée exceptionnelle ! ». Et de l’amour, le couple en a beaucoup ce soir là de la part du public. Parlons musique maintenant le duo Bob & Lisa joue en acoustique : Bob à la guitare et l’exceptionnelle Lisa Kekaula est au chant et au tambourin. Il en résulte un mélange folk soul matinée de blues et de country, entre Neil Young et Tina Turner. C’est tellement bon que j’en ai adoré chaque minute ! La démarche acoustique et minimaliste met très en valeur la voix soulful de Lisa et même avec une gratte folk Bob envoie, comme cette version de « Testify » presque aussi intense que l’originale électrique avec les BellRays. Cette soirée leur donne l’occasion de revisiter de manière originale le répertoire du groupe et de ressortir quelques vieilles chansons régulièrement oubliées lors des concerts des BellRays : « In the light of the sun » ou « Crazy Water ». Après une petite demi-heure le duo a attaqué les morceaux de leur premier album « Crossfire Blues », « Jackie ». Ce fut excellent et trop court. Le duo a quitté la scène sous les vivas et comme il n’y a pas de backstage à la Mécanique Ondulatoire a du traverser la fosse, où les tapes chaleureuses sur les épaules furent nombreuses, pour retourner au bar au-dessus. Super concert et une confirmation de plus de leur talent que je ne cesse de louer sur cette page.

Changement de registre avec le Legendary Tiger Man qui a pris la suite avec brio. L’originalité vient du fait que Paulo Furtado fait tout tout seul, guitare et batterie. C’est assez impressionnant de maîtrise. Ca ressemble un peu à une usine à gaz, tout équipé en Gretsh les superbes guitares demi-caisse et la grosse caisse. Il dispose aussi d’une charleston, customisée avec de petites clochettes pour obtenir un son plus cristallin, de plusieurs micros, un « clean » et un autre avec un son « crade », une espèce de sifflet et une sorte de vieux magnéto avec lequel il produit des sons proches des scratches. Tout cet attirail est mis au service d’un blues gras et sale avec quelques touches de rock n’roll. On touche alors une espèce de sauvagerie musicale assez impressionnante ou Paulo bourrine seul comme un groupe au complet. C’est excellent même si ce n’est certainement pas fait pour être mis entre toutes les oreilles.
http://www.legendarytigerman.com/

www.myspace.com/thelegendarytigerman
www.myspace.com/bobandlisarockhard




mercredi 15 avril 2009

Raphael Saadiq, Virgin Megastore des Champs-Elysées, 15 avril 2009.


Showcase riquiqui et assez frustrant du pourtant excellent Raphael Saadiq ce jour au Virgin Megastore des Champs-Elysées. On patiente de longues minutes avant que cela commence enfin, avec du retard. Les musiciens, un guitariste acoustique et un clavier, meublent comme ils peuvent, en sourdine, dans une ambiance lounge/easy listenning digne d’un hall d’hôtel. Enfin Raphael se présente accompagné de ses choristes un chanteur et une chanteuse. Saadiq encourage le public à taper dans ses mains, c’est bien, c’est vivant mais ça couvre les instruments, on entend plus grand-chose. Comme le mégastore est blindé, les filles hurlent sur son look de premier de la classe, et tendent les bras en l’air, on ne voit pas grand-chose non plus. Bon. C’est peut-être pas plus mal, vu les conditions, trois chansons un petit quart d’heure et c’est fini. Le supplice aura été de courte durée. Reste que l’on a pu admirer quand même les qualités de showman de Raphael Saadiq, qui danse avec son pied de micro et crée une vraie connexion avec le public, notamment sur « 100 yard dash » il se lance alors dans un concours de « oh-oh » avec l’audience. On assiste presque à un final en apothéose. Ca applaudit à tout rompre, que Raphael Saadiq, grand seigneur, revient même pour un rappel. Quatre chansons, 20 minutes, la visite aura été éclair. En même temps, on ne peut pas lui en vouloir, rappelons qu’il doit assurer ce soir son deuxième concert, complet depuis des lunes, au Bataclan.

lundi 13 avril 2009

Alela Diane : To Be Still


Deuxième album pour la jeune californienne Alela Diane. Et toujours ce sentiment d’intemporalité à l’écoute de sa musique. Alela Diane a, selon ses dires, grandit dans une communauté hippie et est vierge de toute influence musicale. Elle ne connaissait que les chansons que lui chantaient ses parents à la guitare folk. C’est peut-être pour cela qu’elle sonne aussi fraîche là ou tant d’autres sont épuisants à force d’essayer de reproduire le son d’untel. Il n’y a pas eu de révolution depuis « The Pirate’s Gospel », le premier album de la chanteuse, un peu comme si le temps n’existait plus. Folk, légèrement teinté de country et de gospel, l’album glisse sur une vague acoustique, coule comme de source, s’écoute facilement. L’émotion distillée ça et là s’imprime durablement dans la mémoire. Les arpèges de guitare sont délicats, les batteries sont absentes et remplacées par des percussions légères. Le banjo, la mandoline, le violon et la lap-steel apportent une touche country et une certaine mélancolie sur laquelle Alela Diane n’a plus qu’à poser sa voix douce et gracile. Et l’auditeur n’a plus qu’à se laisser porter…
http://www.aleladiane.com/



dimanche 12 avril 2009

Demi Evans, Le Sunset, 11 avril 2009.


« Vous êtes prêt pour notre voyage ? Car je n’évolue pas dans un style en particulier, je suis la musique. ». C’est sur ces bonnes paroles que Demi Evans, chanteuse texane installée en France et ancienne collaboratrice de Jean-Jacques Milteau, a débuté son tour de chant dans le petit club de jazz du Sunset en présentation de son nouvel album « My America » (dont on reparlera bientôt). Et bien entourée de son quintet, guitare, clavier, basse et batterie, Miss Evans a effectivement donné un concert des plus variés du blues au rap en passant par le jazz, la soul, la country, le Rn’B et quelques guitares rock en plus. Le fil conducteur fût bien Demi Evans elle-même qui chante, quelque soit le registre, avec foi et conviction. Et Dieu sait qu’elle a une belle voix, nourrie au gospel. C’est de plus une show-woman à mi-chemin entre stand-up, elle est très taquine et aime bien faire ses petites blagues franco-américaine, et prêcheuse soul délivrant son message d’amour, d’amitié et de solidarité. Les musiciens sont tous excellents, en particulier la bassiste DB qui caresse ses cordes avec sensualité dans une approche très féminine du jeu. Le concert fût très équilibré à la fois acoustique et ponctué de nombreux passages très électriques. C’est avec regret que l’on a quitté la chaleur du Sunset, d’autant plus qu’à cette heure tardive les RER ne circulent plus et qu’en plus il pleut, il vente et il fait froid… Mais Demi Evans nous a donné beaucoup de chaleur.
http://www.demi-evans.com/


samedi 11 avril 2009

Bob Dylan, Palais des Congrès, 8 avril 2009.


Pour son retour sur scène, Bob Dylan a, de nouveau, déstabilisé son auditoire. Entouré de son groupe, Dylan a, sans doute pour de bon, renvoyé aux oubliettes l’image du baladin folk, l’harmonica autour du cou qu’il fût. Déjà, il est devenu rare de le voir jouer de la guitare. Il est le plus souvent debout derrière son clavier, ce qui a pour conséquence qu’une partie du public, dont votre serviteur, le voit le plus souvent de trois-quarts dos. Niveau répertoire il n’a gardé que quelques grands classiques indémodables : « All along the watchtower », « Like a rolling stone », « Stuck inside of Mobile with the Memphis blues again », « blowin’ in the wind », « The Lonesome death of Hattie Carroll ». Et encore ces dernières sont jouées avec de nouveaux arrangements, dans des versions totalement différentes, que le public reconnaît plus les paroles que les mélodies et encore après quelques mesures seulement. Commentaires du public à la fin du concert : « Eh c’est moi, ou il a oublié des chansons là ? ». Cependant le public lorsqu’il reconnaît un titre est plutôt enthousiaste et l’applaudit à tout rompre, mais ce fût là quelques moments épars. Il faut reconnaître que son groupe – basse, batterie, deux guitares et deux claviers - est soudé et compact et que ça envoie, dans un style un peu rock n’roll fifties, assez éloigné du folk qui a fait sa gloire. On fait un peu la fine bouche là parce qu’avec ses qualités et ses défauts aussi (pas un mot au public sauf à la toute fin), Bob Dylan a livré un grand concert. Il est vrai qu’il est une légende vivante et qu’il connaît son boulot sur le bout des ongles.
http://www.bobdylan.com/

mardi 7 avril 2009

Black Joe Lewis

Black Joe Lewis. La voilà la nouvelle bombe soul de l'année 2009. "Sugarfoot", le tube de l'été. Tout y est, le groove, la voix. It's funky baby !!! En attendant le premier album, voilà déjà une première vidéo, superbe de surcroît, pour vous mettre en appétit... Dégustez ! Et un grand merci à Saab pour cette magnifique découverte.

lundi 6 avril 2009

Dan Auerbach : Keep it Hid


La sortie de son premier album solo donne l’occasion à Dan Auerbach, le leader des Black Keys, d’expérimenter. Dans la foulée d’Attack and Release, le dernier et très intriguant album de son groupe, Auerbach continue de s’éloigner peu à peu de l’idiome des « clés noires » tout en restant fidèle au son qui a fait sa gloire. C’est une véritable gageure et autant le dire de suite, la réussite est, presque, totale. Car, pour le coup, Auerbach reste très roots. Déjà, il joue avec un bassiste/contrebassiste, ce qui change beaucoup de choses. Ensuite pour la première fois, Auerbach tente le coup en acoustique. Ainsi le disque s’ouvre sur un blues (on ne se refait jamais totalement) folk, le superbe « Trouble Weighs a ton ». De blues, il en est beaucoup question sur cet album, les magnifiques « Heatbroken, In Despair » et « Whispered Words » sont autant de sommets d’émotions à la fois proches des Black Keys, par la voix et la guitare, et en même temps lointaines, adoptant une attitude minimaliste et feutrée, assez éloignée de la déferlante décibels qui, d’habitude, le caractérise. Sur certaines plages, « Real Desire » par exemple, Dan Auerbach est presque baroque au point d’évoquer le grand Tom Waits, l’orgue y est pour beaucoup. « When the night comes » et « Mean Monsoon » sont plus acides et psychédéliques, les Beatles période « Strawberry fields » ne sont jamais très loin. « Keep it Hid », gardez le caché, c’est la pire insulte que l’on pourrait faire à ce disque qui marque l’entrée de Dan Auerbach au panthéon des songwriters.
www.myspace.com/danauerbachmusic




dimanche 5 avril 2009

J.J. Cale : « Roll On »




Nouvel album pour le vétéran de l’Oklahoma, Jean-Jacques Cale (voir mon message du 2 décembre 2007).Et une musique toujours aussi ensoleillée. Comme au premier jour Cale nous propose un éloge de la paresse et de la lenteur. Toujours aussi cool, mise à part quelques arrangements plus modernes sur « Where the sun don’t shine » et l’intro jazzy de « Who knew » qui ouvre le disque, JJ joue comme si rien n’avait bougé depuis ses débuts discographiques au début des années 1970. C’est presque normal pour un artiste qui a sorti son premier album alors qu’il avait 30 ans révolus. Voilà, c’est comme ça, JJ Cale a été « classique » depuis le premier jour. Les nouvelles compositions « Oh Mary », « Fonda-Lina » et « Leaving in the morning » font toujours leur petit effet, la même impression de sérénité que celle distillée sur le premier disque. D’obédience plutôt blues (« Cherry Street ») et folk avec quelques touches de country sur « Strange Days » ce nouvel opus, qui peut s’enorgueillir de la participation de son vieux compère Eric Clapton sur le morceau titre « Roll On », s’écoute comme une ballade dans un pays imaginaire. Une sorte de Cale-land où le temps s’est arrêté, où le soleil brille tous les jours et où les ennuis n’existent pas. Que demander de plus ? Le revoir sur scène, serait vraiment bien…
http://www.jjcale.com/

vendredi 3 avril 2009

The Kinks : « Picture Book »


L’un de mes tout premier CD que j’ai acheté, encore adolescent, était une double compilation intitulée « le top des sixties », compilation faite de bric et de broc qui m’a cependant permis de faire, entre autres découvertes, la connaissance des Kinks. Il y avait deux titres : « You really got me » et « All day and all of the night ». Deux titres chargés d’électricité brute, je venais d’être pour la première fois touché par la foudre du rock n’roll. Deux chansons d’amour ultime : «Il n’y a qu’avec toi que je me sens bien, je veux être avec toi toute la journée et toute la nuit » (Paroles extraites d’All day and all of the night). Cela convenait parfaitement avec mon romantisme d’adolescent.

Au-delà de l’anecdote, j’ai depuis ce jour toujours tenu les Kinks pour l’un des plus grands groupes de l’histoire. Un grand groupe mais aussi une sorte de petit jardin secret pour les amateurs de rock n’roll. Car les Kinks sont reconnus à défaut d’être célèbres. Ils n’ont jamais égalé, et n’égaleront probablement jamais, la notoriété de leurs contemporains british Beatles, Rolling Stones, Who ou Pink Floyd. Un sacré groupe mené par la fratrie Davies capables de mener avec une égale maestria les grosses guitares, voir plus haut, et la douceur acoustique des « Sunny Afternoon » ou « A well respected man ». Un groupe qui s’est toujours un peu tenu à l’écart des idéaux hippies « Summer of love » auxquels ils n’ont jamais adhéré. Ce qui leur a un peu coûté de célébrité.

Chronologiquement, le coffret « Picture Book » dont il est question aujourd’hui arrive bien tard. Car si ces « long box » étaient la grande mode des années 90, qui aujourd’hui va bien pouvoir acheter un tel objet alors que les disques ne se vendent plus ? D’autant que le résultat est plutôt mitigé. Le gros défaut de la chose est que les différentes époques de la carrière des Kinks sont traitées avec une égale importance. Hors les Kinks, malgré tout le respect que je leur porte, sont loin d’avoir été au top dans les années 70 et 80. Ainsi les deux derniers CD, sur les six que compte ce copieux coffret, sont assez inintéressants. Il n’en reste pas moins que la chose reste assez bon marché malgré tout. Et qui si vous avez la chance de ne pas encore connaître les Kinks, vous êtes sur le point de faire une bien belle découverte…















mercredi 1 avril 2009

Ben Kweller : « Changing Horses »




Pour son quatrième album en solo, Ben Kweller (voir mes messages des 3 décembre 2008 et 9 janvier 2009) change tout. Nouveau groupe, nouveau son. Il est vrai que Ben Kweller a toujours été dans la catégorie des inclassables entre Ben Folds, pour le piano, Weezer, pour les guitares vitaminées avec un soupçon de Neil Young et de Bob Dylan pour la note roots. Depuis quelques albums, Ben a pris l’habitude de distiller ça et là une chanson folk, americana qui rappelle bien d’où il vient. Servie dans une pochette sublime, cette nouvelle livrée est ouvertement acoustique et country. Les notes nous apprennent que Kweller assemble ces chansons depuis treize ans. Aussi étonnant que cela puisse paraître, il s’agit donc d’un retour aux sources vers cette musique qui a bercée son enfance texane. Il y a cependant quelque chose qui ne change pas avec Ben Kweller, la qualité d’écriture. Car tout au long des trente cinq minutes que dure le disque, Kweller enfile les perles donnant naissant à un bien seyant collier. L’album s’ouvre sur l’arpège délicat de « Gypsy Rose ». « Old Hat », « Hurtin’ you » et « Ballad of Wendy Baker » offrent une note mélancolique et intimiste. Mais la bombe du disque est « Sawdust Man » (déjà présente sur le maxi) où Ben, au piano, la joue New Orleans, regardant Dr John dans le blanc des yeux. Voilà un disque à écouter en voiture, en conduisant le long d’un interminable ruban d’asphalte dans le soleil couchant…
http://www.benkweller.com/
www.myspace.com/benkweller