jeudi 28 janvier 2010

Art Nouveau au Musée d’Orsay




Apparu entre la fin du XIXème et le début du XXème siècle, l’Art Nouveau s’était fixé comme but la rénovation des modes de vie via l’architecture, aussi bien d’intérieur que d’extérieur. Tombé dans l’oubli, vilipendé, l’Art Nouveau renaîtra régulièrement de ses cendres au cours des années 30, 50, 60 et 70. Les Hippies en particulier trouveront dans l’Art Nouveau l’expression d’un mode de vie contestataire et alternatif. Le musée d’Orsay propose ces jours-ci une exposition « Art Nouveau Revival » regroupant tableaux et meubles design, fauteuils, bureaux, tables, miroirs… La visite de l’exposition s’apparente à une ballade entre le Barcelone du père fondateur, l’architecte Antoni Gaudi, et le San Francisco psychédélique. Les amateurs de musique seront particulièrement intéressés par la salle n°3 où sont exposés affiches de concert et pochettes de 33 tours des années 60 avec illustration sonore ad-hoc (The Doors, Jefferson Airplane, Jimi Hendrix, Velvet Underground…). On y retrouve ce graphisme si particulier de l’époque basé sur de jeux de courbes et de contre-courbes dynamiques, d’arabesques infinies, de déformation du texte, de typographies « molles » et de couleurs chaudes. Dépéchez-vous, l’exposition vit actuellement ses derniers jours et se termine le 4 février prochain…
http://www.musee-orsay.fr/

dimanche 24 janvier 2010

Pascal Bizet : Sans Doute

Aujourd'hui, coup de projecteur sur un jeune talent en devenir de la pop francophone, Pascal Bizet originaire de Nîmes. "Sans doute" est une petite comptine pop charmante à la poésie naïve qui ne pourra que réveiller des souvenirs douloureux à quiconque s'est un jour fait plaquer. Piano, basse et batterie sont au programme. Ainsi que ce film, réalisé par l'artiste lui-même, en super 8, au charme désuet...

Pascal Bizet // Sans doute from Popopop on Vimeo

www.myspace.com/pascalbizet

Katy Carr : Coquette


Encore peu connue dans nos contrées, la britannique Katy Carr et son groupe The Aviators nous propose avec « Coquette » un album qui porte bien son nom, plein de charme et délicieusement rétro. D’emblée, Katy Carr, se pose comme une chanteuse dans la lignée d’une Kate Bush. La musique est un hommage aux années 30, ambiance cabaret avec une touche planante moderne. Passée l’intro « Star Song », « Sparkle » nous plonge dans un monde propice à la rêverie. « Erotic Days », peut-être la meilleure plage de l’opus, nous ramène au cabaret, Moulin Rouge, sexy à souhait, la voix de Katy fait des ravages. Basée sur des arrangements de cordes soyeux « Butterfly » est douce et délicate et encore une fois Katy nous charme avec sa voix. Katy nous gratifie même avec « Violetta » d’une chanson en français. Un album au swing léger, parfait pour la détente à la fin de la journée, idéal pour une écoute nocturne, alors que la douceur et la volupté sont au programme. Un petit mot pour finir sur la pochette, signée de l’artiste Susan Burghart, sublime et à l’esprit très art nouveau.
Et un grand merci à Saab pour la découverte.
http://www.katycarr.com/
www.myspace.com/katycarrmusic

samedi 23 janvier 2010

Florence + The Machine : « Lungs »


Depuis son apparition sur la scène musicale en 2009, la plantureuse Florence Welch fait sensation et déclenche une belle hype. Musicalement, son premier album « Lungs » (Poumons) surprend par son ampleur. Arrangements, son, tout est très soigné, un petit peu trop même. Aurait-on découvert une nouvelle Kate Bush, mal dégrossie ? Nous en sommes à ces considérations quand l’album bascule, précisément à la cinquième plage « Kiss with a fist », où la musique prend un tout nettement plus rock. Guitare au son gras et blues, voix majestueuse, on se prend à aimer « Girl with one eye ». Ainsi navigue cet opus entre pop, rock et une pincée de soul (l’album se termine sur une reprise de Candi Staton « You’ve got the love ») ; sans que l’on saisisse très bien la finalité de la chose. Incontestablement, Florence est une artiste en devenir et une voix prometteuse. « Lungs » est un premier album avec les défauts que cela suppose et de surcroît un tantinet surproduit. Les promesses ne seront totalement tenues que lorsqu’elle aura décidé une bonne fois pour toutes de la direction à suivre. Ce qui lui fait cruellement défaut à ce jour…
http://www.florenceandthemachine.net/




vendredi 22 janvier 2010

Depeche Mode, Palais Omnisport Paris Bercy, 20 janvier 2010.


Après un premier passage en juin dernier au stade de France, Depeche Mode est de retour dans le cadre, pratiquement intimiste en comparaison, du vieux (25 ans cette année) Palais Omnisport de Bercy où ils ont leurs habitudes. C’est debout depuis la fosse que nous avons assisté à ce concert. Comme d’habitude, quand on n’a pas la chance de dépasser tout le monde d’une tête, on aperçoit plus le groupe par intermittence, entre deux cous, qu’on ne le voit. Cependant, une allée traversant la fosse permet de voir Dave et Martin, d’un peu plus près de temps en temps. En même temps être dans la fosse, submergé dans un océan de bras qui se soulèvent et au milieu des spectateurs qui chantent en coeur, c’est une expérience assez différente que depuis les gradins, où la position assise implique une certaine passivité. Mais, bref, passons sur ces considérations… La scène est surplombée par un globe, assez similaire à celui qui orne la pochette verso du dernier album. L’arrière de la scène est occupé par un immense mur d’images où défile, en alternance, images du groupe, clips colorés psychédéliques et images, retravaillées, du concert en cours. Lequel commence avec trois titres du dernier disque, « In Chains », le single « Wrong » et « Hole to feed ». Le trio est ce soir augmenté d’un batteur et d’un clavier supplémentaire. Dave Gahan est en forme et ruisselle de transpiration, mais restera vêtu quasiment jusqu’à la fin. Andrew Fletcher, fidèle à son habitude, applaudit derrière de son clavier. Et Martin Gore exhibe sa collection de guitares. Après la présentation des nouveaux titres, à laquelle il faut ajouter « Come back », DM a joué sa grande collection de tubes : « It’s no good », « Policy of truth », « Enjoy the silence », l’énorme « I feel you », « World in my eyes » (avec final inédit et funky à la guitare), «Question of time », le dantesque «Never let me down »… Ce qui n’a pas empêché le groupe de nous réserver quelques surprises : « Behind the wheel », « Stripped », qui, il me semble, ne sont pas jouées très souvent. Ensuite il y a eu l’intermède acoustique, assuré par Martin, « Free Love » dans une version guitare (superbe Gretsh demi-caisse) / piano / voix et « Home » version piano / voix où le public a chanté le solo de guitare pendant de longues minutes après la fin de la chanson. Quel plaisir de redécouvrir ce répertoire, notamment « Precious », excellent morceau, un peu oublié, de l’avant dernier album « Playing the angel ». Le morceau de bravoure du concert fut « Personal Jesus » dans une version nouvelle. L’intro, guitare /voix, jouée sur un tempo ralenti comparé au disque donne un accent blues. La révélation, 20 ans après, « Personal Jesus » est un blues. Après cette exceptionnelle intro, la chanson retombe sur ses pattes mais est agrémentée de solos de guitare rockabilly du meilleur effet. Depeche Mode est un immense groupe des années 80 et l’empreinte laissée par ce concert est durable. De quoi redonner la gourmandise de se replonger dans les vieux albums du groupe. De quoi aussi passer la journée du lendemain dans une espèce de bulle semi-comateuse, entre pieds douloureux, manque de sommeil, difficulté de retrouver la dure réalité quotidienne et nostalgie des 80’s.
http://www.depechemode.com/


lundi 18 janvier 2010

The Bob Cats

Les Bob Cats étaient un big band de jazz dixieland des années 1930. Cette vidéo les montre en action en formation réduite. Soit la section rythmique contrebasse et batterie. Les amateurs apprécieront leur sens du groove absolument terrible et le tour de force du batteur. Attention, ce morceau est particulièrement addictif...

En attendant Les Femmes s'en mêlent #13


dimanche 17 janvier 2010

Fredo Viola : « The Turn »




Avec cette première sortie, l’américain Fredo Viola nous propose bien plus qu’un simple album. Au-delà de la musique, le disque est une plongée dans un univers extrêmement personnel. Les notes ne disent-elles pas autre chose quand elle précise : « The Turn : An album of songs and visuals by Fredo Viola ». Avant la musique, Fredo Viola a travaillé dans la publicité où est né son intérêt pour l’aspect visuel. Les huit vidéos figurant sur le DVD accompagnant le CD ont été réalisées par ses propres soins. Fredo Viola a commencé le chant à l’Eglise, cela s’entend encore un peu aujourd’hui son chant étant lyrique au possible. « Diva au masculin » est l’expression qui vient à l’esprit à l’écoute du disque. Une voix douce, apaisante. Cela tombe bien, la voix est l’instrument principal, Fredo chante et contre chante. Certains morceaux du disque ont été enregistrés en solo, Fredo entourant son organe de bidouillages électro. Sinon, l’accompagnement est acoustique, un peu de guitare, de contrebasse, de piano. Une batterie légère. Et surtout des orgues, des cordes. Le tout permettant de créer cette ambiance onirique, propice à la rêverie. L’auditeur peut, au début, être perplexe. Est-ce du rock ? Non absolument, pas. De la pop, alors ? Un peu mais pas vraiment. Du Folk ? Non. Du classique ? Peut-être mais c’est loin d’être sur… Mais c’est quoi alors ??? Et bien justement, on n’en sait rien. Depuis Sigur Ros, on n’avait rien entendu de tel. Pourtant au fil des écoutes l’album grandit, prend de l’ampleur. L’oreille découvre des tas de petits détails. A la fin, on ne peut plus s’en passer. Un peu comme si Fredo nous susurrait dans le creux de l’oreille avant de nous prendre par la main pour nous promener dans son jardin des merveilles. Laissez-vous guider. Le maître des lieux vous accueillera certainement avec grand plaisir.
http://www.fredoviola.com/
www.myspace.com/fredoviola

samedi 16 janvier 2010

Them Crooked Vultures




Définition d’un « supergroupe » : plusieurs membres de formations à succès décident d’associer leurs forces et de jouer ensemble. Souvent le résultat est décevant et ne fait que confirmer l’adage selon lequel la somme est (bien) supérieure à l’addition des parties. Le cas de Them Crooked Vultures est différent et change la donne. Prenez Dave Grohl, l’ancien batteur de Nirvana de retour aux baguettes après 15 ans de guitare chez les Foo Fighters, le bassiste John Paul Jones (ex Led Zeppelin) et le chanteur/guitariste Josh Homme (Queens of the stone age). Le résultat : autant faire simple, c’est tout simplement énorme. Depuis leur apparition, fin 2009, la presse verse dans la dithyrambe et de parler de « monstre lâché dans la nature » (The Times). Josh Homme lui préfère évoquer le cinéma porno (in Rolling Stone, janvier 2010, page 48) : « Les acteurs ne se sont jamais rencontrés et pourtant ils passent à l’acte. Et nous aussi, nous allons passer à l’acte ». Petite précision, inutile mais quand-même, on parle ici de musique et nos musiciens restent habillés !! Alors évidemment avec trois lascars pareils, on s’attend à du gros son. Pas de problème on est servi. Mais pas seulement, et c’est là que réside tout le charme de la chose. Dave Grohl, sans perdre l’impressionnante force de frappe qui était la sienne, à maintenant un jeu plus nuancé, plus groove avec plus de feeling et moins de force brute. Il se rapproche de plus en plus de son modèle John Bonham (Led Zeppelin). Et puisque l’on parle de Led Zeppelin, évoquons son bassiste John Paul Jones qui a parfaitement trouvé ses marques avec Grohl, l’association marche à merveille. Quant au troisième larron Joshua Homme, il détient les clefs du mystère : le gros son. Ses riffs de guitare sont puissants et racés. Ca envoie et, boosté par la rythmique, il trouve le moyen de rendre chaque chanson inoubliable. Jones apporte sa touche blues en plus. On pense beaucoup à Led Zeppelin à l’écoute du disque. Et je ne vous parle même pas de ces longues dérives psychédéliques (« Interlude with ludes » ; le morceau de bravoure « Warsaw ») dans lesquelles se lance le trio infernal. Ecoutez « Scumbag blues », rares ont été les morceaux aussi puissants cette année. Arrivé à la fin du disque, une seule envie : play it again ! Le second coup de cœur de l’hiver. Une tournée, et un autre album, please !!!!
http://www.themcrookedvultures.com/
www.myspace.com/crookedvultures

vendredi 15 janvier 2010

Foo Fighters Greatest Hits





1994-2009 quinze ans de rock, quinze ans dans la vie Dave Grohl. En 1994, ce dernier est batteur de Nirvana jusqu’à l’issue tragique que l’on sait. Pour son prochain projet, Dave décide de tout changer et passe à la guitare et au chant. L’excellent premier album des Foo Fighters est l’œuvre du seul Dave Grohl qui joue de tous les instruments (à l’exception d’un solo de guitare, œuvre de Greg Dulli). Alors que Dave Grohl s’attaque maintenant à un nouveau chapitre de sa carrière (à moins qu’il s’agisse d’une récréation), ce « Greatest Hits » arrive comme un bilan de la dernière décennie et demi. Le tracklisting mélange les époques et les albums. De ce fait, on ne retrace plus très bien la progression des Foo Fighters du punk-rock des débuts au titres plus pop et autres tentatives acoustiques des derniers albums. Même s’ils ne seront jamais aussi culte que Nirvana, les Foo Fighters ont été un des groupes les plus excitant en live qu’il ait été donné de voir à l’auteur de ces lignes. C’est un souvenir ému que l’on garde de leur prestation au Bataclan le mardi 29 août 1995, la première à Paris. Leur discographie est sans tache, quelques albums sont plus moyens que d’autres mais aucun désastre n’est à déplorer. En 1999, alors que le rock pur était annoncé comme mort, terrassé par l’électro et la vague neo-métal, ils étaient les seuls à y croire encore. Tout ceci pour dire que les Foo Fighters sont attachants à défaut d’avoir révolutionné le rock.


Ce disque est un « Greatest Hits » et c’est bien comme tel qu’il faut le prendre, sont ici regroupées les chansons ayant marché le mieux auprès du public. Les vrais fans, connaissant déjà les albums par cœur, ne trouveront pas grand-chose de neuf à se mettre entre les oreilles. Deux vrais inédits de bonne facture : « Wheels » et « Word Forward » et deux autres déjà connus, « Everlong » en version acoustique (l’électrique est aussi au programme) et « Skin and Bones » vue en live sur le DVD du même nom. Un DVD bonus regroupant l’intégralité des vidéos clips (y compris celui de « low » qui avait été censuré en son temps par MTV aux Etats-Unis) et quelques versions lives. Le tout est regroupé dans un beau digilivre bien illustré. Pour ceux qui veulent en entendre plus, les albums « The Colour and the shape » (peut-être bien le meilleur) et le double (un cd électrique et un autre acoustique) « In your Honor » sont ceux que je recommande. Les Foo Fighters sont pour l’heure en hiatus, sera-t-il définitif, telle est la question. En attendant, cela laisse le temps à Dave Grohl de se lancer dans de nouvelles aventures, dont on parlera demain, qui s’annoncent passionnantes…







http://www.foofighters.com/
www.myspace.com/foofighters

mercredi 13 janvier 2010

Jacques Dutronc, Le Zénith, 12 janvier 2010.


Le Dandy est de retour ! Un retour à l’image du personnage, c'est-à-dire avec humour et détachement. Dès le début, une voix off se fait entendre, celle de Dutronc lui-même : « Vous êtes en direct depuis ma douche ! Je ne suis pas encore prêt ! ». S’en suit la première partie assurée par un trio venu de Corse. Puis vint Dutronc, et encore pas tout a fait. C’est d’abord le groupe, cinq membres : deux guitares, piano, basse et batterie, qui a commencé seul, avec un court instrumental plutôt rock et assez lourd. Puis le Play-boy arrive sur scène, s’installe dans son fauteuil, tranquille, salut la foule et regarde sa montre. Une belle clameur vient du public, la dernière fois que Jacques Dutronc a foulé une scène, c’était en 1993, il y a 17 ans déjà… Et finalement le premier titre : « et moi, et moi, et moi » en l’occurrence émoi, émoi, émoi. L’homme n’a pas chanté sur scène depuis longtemps et ça se voit. Il a un peu de mal à placer sa voix, pas toujours dans le tempo ni dans le temps. Mais il s’agit là de la première date parisienne, tout cela va s’arranger, cette tournée compte cinquante dates. Le groupe, constitué de requins de studios, manque un peu de chaleur mais, néanmoins, le boulot est fait proprement. C’est énorme. Parmi eux on reconnaît le bassiste Jannick Top, dans le genre c’est une super-star qui a joué derrière tout le gratin, et le guitariste Fred Chappelier, auteur en solo d’excellent albums de blues. Un peu plus tard est arrivé le premier invité, Etienne Daho, qui a chanté « Tous les goûts sont dans ma nature » (extrait de l’album « Brèves rencontres »). Et là le guitariste, Fred Chappelier, a assuré. Alors qu’arrive son solo et que tous les projecteurs sont braqués sur lui, là à cet instant précis, devant 7500 personnes précisons-le, donc à ce moment, paf : panne de guitare ! Et là Monsieur Chappelier ne se démonte pas, trafiquote ses boutons de volume, son jack et assure alors que le son est revenu vers la fin du titre. Chapeau, grand professionnel et aguerri ! Jacques nous a fait le numéro du chanteur de charme : «J’aime les filles ! » : « Si vous êtes comme ça, téléphonez-moi » (commentaire de la gente féminine : allo Jacques ! » ; « Comment elles dorment » (ma préférée) ; « les playboys ». Et puis le roi de l’onomatopée : « crac boum uh ! » ; « caca poum ». Et aussi le chroniqueur social : « L’opportuniste » : « toujours d’actualité quarante après, c’est dramatique ». En tout cas quel plaisir de redécouvrir ce répertoire servi avec une classe et une élégance qui fait bien défaut à la chanson française d’aujourd’hui…

lundi 11 janvier 2010

Les Chats Persans de Bahman Ghobadi


Deux jeunes, une fille et un garçon, sortent de prison. Leur crime : jouer de la musique dans un pays où l’on ne joue pas : L’Iran. Dès lors nos deux héros, Negar et Ashkan, n’auront de cesse d’organiser un grand concert et d’utiliser les profits pour s’installer à Londres et vivre de leur passion. Il s’en suit alors une plongée dans le cœur de la scène musicale underground, tous styles confondus, de Téhéran afin de trouver des musiciens et de décrocher, au marché noir, les précieux visas, sésames pour sortir du pays. Ce qui est frappant, c’est de voir ces jeunes du bout du monde citer en référence des groupes comme Tool ou The Strokes et d’avoir comme rêve de les voir en concert ou bien de posséder la même guitare qu’untel. Eu égard à l’actualité, ce film prend une résonance particulière. Malgré quelques baisses de tension et une certaine tendance à la répétition, ce documentaire, semi pirate tourné à l’arrache, est un cri de liberté et nous rappelle une vérité fondamentale, il y a toujours quelque part dans le monde, à l’heure même où on parle, le plus précieux des trésors, une chanson qui attend d’être jouée.






dimanche 10 janvier 2010

Le Soliste de Joe Wright.


Nathaniel Ayers (Jamie Foxx) est un jeune musicien, doué et prometteur. Atteint de schizophrénie, il échoue dans les rues de Los Angeles et devient SDF. Le journaliste Steve Lopez (Robert Downey Junior) est quant à lui dans une impasse. Séparé, il vit seul et n’a pas plus vraiment la même passion pour son métier qu’à ses débuts. Un jour, alors qu’il est en panne de sujet, et pendant sa pause déjeuner, un air de musique l’interpelle. C’est Nathaniel qui joue sur un violon de récupération. Steve vient de trouver son sujet. Une amitié, compliquée du fait de la maladie de Nathaniel, vient également de naître. Outre quelques jolis moments de musique classique, le film nous offre une plongée dans les bas fonds de Los Angeles au milieu des sans abris. Mais, plus important, le métrage illustre l’adage selon lequel « la musique adoucit les mœurs » et offre une pause dans le tourbillon de la vie des grandes métropoles modernes…

Pour voir la bande annonce cliquez ici

samedi 9 janvier 2010

Je vous écris de mon camion, un film de Jean-Pierre Armanet et Vincent Verrier



Que ce soit celle empruntée par le musicien en route vers le prochain concert ou celle que suivra le simple spectateur pour aller assister au spectacle, la route est indissociable de la musique. Qui n’a jamais goûté au plaisir simple d’écouter de la musique en voiture, bercé par les sons et le paysage qui défile ? Ecouter de la musique en roulant c’est, à peu de choses près, le quotidien de Sandra Doyon, jeune québécoise chauffeur routier de son état. Jusqu’à présent, Sandra consignait ses pensées dans son excellent blog. Deux réalisateurs français, Jean-Pierre Armanet et Vincent Verrier l’ont suivi le long d’un interminable convoyage entre Montréal (le port d’attache de Sandra) et Los Angeles, à l’autre bout du continent nord-américain, qui donne naissance à un documentaire « Je vous écris de mon camion ». La musique rythme le voyage entre Seasick Steve, Norah Jones, Norman Greenbaum et Ariane Moffatt (entre autres) le film dispose d’une bande son de qualité. Mais pas seulement, le film dit également le bonheur de Sandra de faire des rencontres dans des « parking lot » géants perdus au milieu de nulle part, son plaisir de connaître des gens différents voire sa fierté d’appartenir à une même famille. Et cela ne m’étonne qu’à moitié. Un jour, Sandra m’a dit (où écrit plutôt) « le vrai bonheur est dans le partage », l’échange. Malgré quelques baisses de rythme, après tout la route peut être lassante et le voyage monotone à la longue, le résultat est attachant. Tout au long du métrage Sandra fait montre d’une belle plume, tous les textes lue en voix off sont écrits de sa main. Et sa personnalité attachante irradie le film. Sandra, bonne route à toi. Que ces mots et les notes de musique distillées dans ce blog t’accompagnent le long de ton autoroute. Prends bien soin de toi…













Las Vegas, clip de tournage, "Je vous écris de mon camion" from camionneuse on Vimeo.

The Stone Roses






Petit voyage dans le passé. Nous sommes en 1989. Un insupportable chanteur de variété se « casse la voix » (si seulement cela pouvait être pour de bon !) sur toute la bande FM et la France fête le bicentenaire de se révolution. De l’autre côté de la Manche, une autre révolution est en marche, elle est musicale et a pour épicentre Manchester, dans le nord du pays. En ville, tout tourne autour de l’Hacienda, la boîte hype (détruite depuis) du coin, les Dj s’y succèdent, la fête bat son plein. Les inscriptions à l’université de Manchester explosent. C’est la naissance des mouvements rave et dance. Incontestablement, en ces 80s qui se meurent, Manchester est « the place to be ». Cependant, grâce à Joy Division et aux Smiths, Manchester est aussi une place forte du rock britannique. Nous ne sommes également qu’à quelques encablures de Liverpool qui depuis les Beatles se pose en capitale du rock anglais. Aussi, ce n’est pas très étonnant, mais le rock réussira à occuper un petit bout du dance floor de l’Hacienda. Parmi les groupes, un seul marquera vraiment l’époque, ils sont quatre et se nomment The Stone Roses. Depuis le milieu de la décennie, ils galèrent et cherchent le succès, balbutiant un rock d’obédience gothique. L’agitation régnant en ville leur donne la clef du problème, c’est en mélangeant le groove de la dance au feeling pop mélancolique typiquement anglais que les Stone Roses forceront la porte du succès. Leur premier album éponyme, récemment réédité pour fêter son vingtième anniversaire, est une petite merveille. Et n’ayons pas peur des mots, très probablement un des meilleurs premiers albums de tout les temps. Songwriting classieux, musiciens excellents, le guitariste John Squire gagnera ici sa place au panthéon des guitaristes britanniques. La section rythmique, Reni et Mani, respectivement batteur et bassiste donne ce fameux groove. Il ne manque plus que la voix de Ian Brown pour que le tableau soit complet. 20 ans après les faits l’album sonne toujours aussi bien, il y a des signes qui ne trompent pas. La présente réédition est assez luxueuse mais si les fans purs et durs regretteront l’absence de vrais bonus. Le DVD reprend le concert de Blackpool, qui existe déjà en DVD, le deuxième cd compile les démos du groupe, le tracklisting est déjà connu, en gros les chansons de l’album plus quelques faces b (qui étaient déjà disponibles en cd) et le son est de piètre qualité. Un seul inédit est au programme « pearl bastard », titre qui ne restera de toute façon pas dans les annales. Reste le principal, l’album, remasterisé pour l’occasion, au son nickel avec en bonus le fabuleux « fools gold », présenté ici dans sa version intégrale (contrairement à la version figurant sur l’édition originale du disque) de près de dix minutes. Le packaging est très soigné, le livret copieux avec de nombreuses photos inédites et des contributions des membres du groupe, à l’exception (étonnante) de John Squire. Un petit mot pour finir sur la superbe pochette de l’album réalisée par le guitariste John Squire selon la technique de l’ « action painting » inventée par Jackson Pollock. Depuis la dissolution du groupe, et entre deux albums en solo, John Squire est devenu un artiste à temps partiel et son œuvre (peintures, collages et photographies) a fait l’objet d’expositions à Londres et à New York. Ian Brown a continué la musique sortant de nombreux albums en solo, Mani le bassiste a rejoint Primal Scream, seul le batteur Reni, pourtant excellent, a disparu de la circulation.
http://www.thestoneroses.co.uk/
www.myspace.com/thestoneroses

Stone Roses - Fools Gold (short version)

Lori MySpace Vidéo

vendredi 8 janvier 2010

The Parisians

Très belle vidéo et excellent son, vivement la suite...

The Parisians - Time For Nothing More from THE PARISIANS on Vimeo.

Expatriate : In the midst of this


Formé autour du chanteur et guitariste Ben King, le quatuor australien Expatriate tire son nom de l’enfance d’expatriés vécue par Ben et le batteur Chris Kollias. Encore peu connu dans nos contrées, mais déjà repéré en première partie de Placebo, le groupe peut se targuer d’être déjà très connu dans son Australie natale. Leur album « In the midst of this » a été enregistré aux studios Robert Lang de Seattle, là ou Nirvana et les Foo Fighters ont eu leurs habitudes, par John Goodmanson, qui a précédemment œuvré auprès de Death Cab For Cutie et Nada Surf. Oeuvrant dans une new-wave à guitares, Expatriate étonne par la qualité cinématographique de ses compositions. Le son est ample, large, les chansons fourmillent d’arrangements de claviers ou de guitares. En écoutant « In the midst of this » c’est, véritablement, face à un mur du son que l’auditeur se retrouve. Mais un mur solide, comme ceux d’antan. Sculpté, ouvragé, travaillé. Tout est affaire de climat et d’ambiance dans cet opus. Les mélodies, les nombreuses trouvailles à la guitare, et le talent des guitaristes Ben et Damian aussi, tendent à rendre quasiment toutes les chansons inoubliables et facilement mémorisables dès la première écoute : « Air », « Shooting Star », « The space between ». Le côté monumental de la chose n’est pas sans rappeler le meilleur des années 80 quand les guitares de U2 (on évitera toutefois de leur souhaiter de finir comme eux) rencontrent les nappes synthétiques de Depeche Mode. L’opus se termine avec un monumental « Are you awake ? », qui n’est pas sans rappeler les Cure, le mimétisme se retrouvant même jusque dans la voix de Ben King aussi lyrique que celle de Robert Smith. Un premier album très mature.
www.myspace.com/expatriateband


mardi 5 janvier 2010

Lhasa (1972 - 2010)


Les récentes annulations de concerts laissaient augurer du pire... Et le pire est effectivement arrivé, la chanteuse américano-mexicaine Lhasa de Sela, plus connue sous son seul prénom, s'est éteinte le 1er janvier à Montréal où elle vivait depuis ses 19 ans, après s'être battue pendant plus de 20 mois contre un cancer du sein.

Durant sa courte carrière, Lhasa n'aura enregistré que trois albums, "La llorona" (1997), un superbe album acoustique entièrement enregistré en espagnol ; "The Living Road" enregistré en français, anglais et espagnol et en partie écrit à Marseille et enfin un dernier opus éponyme sorti au printemps dernier.

Lhasa avait une voix puissante, héritée de son apprentissage à la rude école des bars où il faut avoir du coffre pour s'imposer au public. Sur son dernier disque, sa voix avait changée, son chant devenait plus léger. Sur scène, elle était très touchante, timide et dégageait une fragilité à fleur de peau. Très sensible au point d'en devenir attachante.

Son enfance itinérante entre le Mexique de son père et les Etats-Unis, la patrie de sa mère, où elle est née (à Big Indian, un hameau perdu dans les montagnes Catskill au nord de l'état de New York) à profondément marqué son parcours artistique. Sa musique était un voyage. Un univers de sons évoquant pêle mêle, la chaleur, le soleil, la route et la poussière. La pluie, la nuit et la noirceur aussi. Le froid et la neige. Depuis son départ, il a neigé pendant plus de quarante heures à Montréal...

Sa disparition jette un froid et laisse un vide énorme. A un tel point que, sous le choc, il m'est pour l'instant impossible de réécouter les disques, trop-plein émotionnel oblige...

Elle avait 37 ans. RIP.
http://www.lhasadesela.com/

lundi 4 janvier 2010

Weezer : Raditude



Il fut un temps où Rivers Cuomo était mal dans sa peau et frustré. A la tête de Weezer, son groupe, il lui arrivait aussi de publier des albums brillants, les quatre premiers de son combo. Aujourd’hui Rivers Cuomo est marié, père de famille et converti à la méditation. Visiblement, l’homme est heureux. Ce qui sera nettement moins le cas de ses fans, qui auront bien des raisons de fulminer à l’écoute de ce nouvel opus. Foirés, les deux précédents albums de Weezer « Make Believe » et le « Red album » l’étaient déjà. Mais au moins le temps d’un « Troublemaker », d’un « Beverly Hills » ou d’un « Pork and beans », soit autant de singles inspirés, le groupe arrivait à sauver la face. Ce qui n’est même plus le cas ici. Voilà, ça fait mal de se l’avouer mais Weezer est devenu un groupe de skateurs bas du front. Le fond du fond semble être atteint avec ce « Can’t stop partying », qui réveille à lui seul le pire des années 80 (qui une bonne fois pour toutes n’étaient pas si cool que cela). Comment le public de « Hash pipe » peut-il se reconnaître là-dedans ? Faut-il encore croire en ce groupe ? Si vous le pouvez, offrez-vous l’édition deluxe de l’album, car c’est encore parmi les bonus que se trouvent les meilleures pièces…
http://www.weezer.com/
www.iheartradio.com/weezer