dimanche 3 octobre 2010

Lilly Wood and The Prick + Hindi Zahra, Festival de Marne, NECC, Maisons-Alfort, 2 Octobre 2010.

C’est parti pour le festival de Marne 2010 avec des concerts dans de nombreuses villes du département. Maisons-Alfort et le Nouvel Espace Culturel Charentonneau (NECC), belle petite salle en forme d’amphithéâtre, assez intime et dotée d’une excellente acoustique, a accueilli un beau plateau pour cette deuxième soirée.

On commence avec Lilly Wood & The Prick, une des révélations pop française de l’année 2009, que l’on avait déjà pu voir en première partie de Ben Kweller à la Cigale et avant The Heavy au Point Ephémère. Ils ont fait du chemin depuis et le duo du départ est devenu une véritable groupe avec Lilly Wood au chant, deux guitares, basse et batterie. Un univers pop, délicat et mélodique, parfois nappé de synthés 80s et de guitares tranchantes. La belle voix, puissante de Lilly Wood survole le tout. C’est assez surprenant car on ne s’attend à voir ce petit bout de femme chanter avec autant de puissance. Une première partie très agréable.

Vint ensuite la sublime Hindi Zahra, dont le premier album « Handmade », fait maison, avait fait l’objet d’un coup de cœur dans ces colonnes il y a quelques mois de cela. C’est aussi l’occasion d’admirer une des meilleures chanteuses soul de l’Hexagone, avec Sandra Nkaké, qui nous est donné de voir ce soir. Encore que résumer la musique de Zahra, à la seule soul music soit réducteur. D’ailleurs définir son style se révèle un véritable casse tête tant les influences se mélangent en un cocktail unique. Disons que la base est jazzy et acoustique à laquelle s’ajoute des guitares tantôt orientalisantes (l’héritage berbère et touareg de Zahra) tantôt blues tendance Africaine telles que jouées par Ali Farka Touré et Amar Sundy. Aux chœurs, la chanteuse Lucile Loison apporte la fameuse note soul. Le groove vient des claviers. Enfin en live le résultat est beaucoup plus brut que sur disque, parfois rock, parfois funk, reggae de temps en temps. Comme vous pouvez le constater un sacré mélange mais toujours chaud et ensoleillé (Il fait toujours beau chez Zahra). Les cinq musiciens sont tous excellents, mais l’absence de basse sur la plupart des titres, même si Zahra en joue de temps en temps, se fait sentir. Le batteur, Lorenz Claes, m’a particulièrement impressionné. Son jeu est puissant et groovy. Sec mais jamais lourd. Son poignet droit est remarquable de vélocité et claque sur la charleston avec une précision qui laisse rêveur. Ses descentes sont impitoyables. Vraiment, super batteur. Sur scène Zahra joue peu, juste un petit intermède d’un seul titre seule à la guitare folk, mais danse beaucoup. Ondule avec élégance des bras et du bassin au rythme de la musique, les yeux au plafond. Les titres, dont de nombreuses nouveautés, m’apparaissent plus longs que sur l’album, agrémentés de longues jams. Zahra a de plus l’air d’être une chic fille, assez sympa pour s’excuser de ne pas parler plus entre les morceaux tellement elle est concentrée. Mais bon il est vrai qu’un tel talent permet de se faire excuser beaucoup de choses… Excellente soirée.

www.myspace.com/lillywoodandtheprick

www.hindi-zahra.com

www.myspace.com/zahrahindi

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