mercredi 28 décembre 2011

Mina Tindle




Premier EP de six titres pour cette jeune artiste parisienne en attendant son premier album dont la sortie est prévue début 2012. Un premier EP entre deux feux entre d’un côté une indicible mélancolie et de l’autre une certaine joie évanescente. Musicalement Mina Tindle se situe au croisement entre un folk dépouillé (« Echo »), pour le côté mélancolique de la chose et des influences pop beaucoup plus primesautières, surtout lorsqu’elles incorporent des rythmiques latines (« To carry many small things »). Légère et aérienne Mina Tindle a le don de transformer ses petites ritournelles en mini tubes que l’on ne peut s’empêcher de siffloter, d’autant plus qu’elles mettent particulièrement bien en valeur sa voix délicate. Bien qu’il soit encore trop tôt pour lui promettre monts et merveilles, ce premier EP s’impose déjà comme une belle réussite pleines de promesses pour l’avenir.

mardi 27 décembre 2011

Duplex



Nouveau venu sur la scène française, Duplex est à l’origine un duo composé du batteur Tom Daveau et du guitariste/chanteur Gaspard Murphy, que les lecteurs réguliers de cette page connaissent bien pour avoir lu le compte rendu de ses œuvres auprès de son père Elliott ou bien au sein des Dukes (notons que dans sa version scénique le groupe est beaucoup plus important et est complété par de nombreux musiciens). Les comparaisons avec les Dukes sont inutiles tellement les deux groupes sont différents. Au niveau musical tout d’abord, Duplex est beaucoup plus pop et intègre de nombreux éléments électro. Et au niveau du chant ensuite puisque Duplex chante en français. La base du groupe reste cependant power pop, les riffs de guitares occupent une place importante au cœur de Duplex (écoutez les titre « Duplex » et « Ca ne me suffit pas »). Riffs de guitares sur lesquels se greffent des arrangements électro et un beat disco à la batterie et également une bonne dose de groove. « Nos cœurs battent » qui ouvre l’EP donne le ton, le son est ample et les arrangements sont riches. Mais « Je m’efface » est peut-être la plus réussie qui prend grâce à sa mélodie et son refrain accrocheur des allures de tube en puissance. Grâce à sa dynamique entraînante, Duplex devrait faire un carton sur scène et sur disque. A condition toutefois de tenir la distance sur la durée d’un album.   
En écoute sur le lien suivant :

lundi 26 décembre 2011

Ontario : « Cosmic Sherpa »




Premier mini album (cinq titres) du trio lyonnais Ontario, « Cosmic Sherpa », souffle le chaud et le froid. Si le disque part à fond les guitares dès la première plage, le groupe trouve rapidement un point d’équilibre en ralentissant la donne. Au final Ontario invente une musique autant faite de rage métallique que d’expérimentations, notamment à base de samples. Les amateurs de gros son et de guitares qui appuient là où ça fait mal seront servis, en particulier sur « Sequences », mais il serait réducteur de résumer le groupe à un trio métal.  Plage particulièrement remarquable « Primal Scream » (clin d’œil à la troupe de Bobby Gillespie ?) étonne par son intro tout en swing expérimental (serait-ce des bruits de bouteilles que l’on entend dans le fond ???) avant de repartir sur bases heavy/noise/punk plus classiques. En fait tout Ontario est là, pervertir les classiques pour obtenir du neuf. Très réussi.

dimanche 25 décembre 2011

A Very She and Him Christmas




Avec le duo She and Him, c’est à un réveillon tout en douceur auquel nous sommes conviés. Composé du musicien M. Ward et de la très jolie actrice Zooey Deschanel, She and Him est un duo, délicieusement rétro, à la fois pop et folk. M. Ward et Zooey se partagent les rôles, à Zooey le piano et le ukulélé, et à M. l’orgue et la guitare. Quant aux voix, elles sont partagées, même si Zooey chante le plus. Ca tombe bien, son timbre un peu diaphane fait fureur. Tout au long de ce disque le duo revisite les chants classiques (pas un seul original à se mettre sous la dent) de cette époque de l’année : « Have yourself a merry little Christmas », « Baby it’s cold outside », « Blue Christmas » et autres « I’ll be home for christmas » sur un mode minimal et intimiste. L’album est enregistré en mode plutôt unplugged, on distingue ça et là quelques traces de rockabilly ou de country. Le ukulélé apporte une touche hawaïenne exotique vu le répertoire. Un album plein de charme à défaut d’être indispensable. Mais de quoi passer une bien douce soirée.
  

samedi 24 décembre 2011

The Legendary Tiger Man : « Fuck christmas, I got the blues »




Ouh le vilain petit canard que je suis ! Ouh le méchant garçon qui cherche à lui tout seul à bousiller le temps des fêtes en publiant sciemment ce jour la chronique d’un album intitulé « J’emmerde Noël, j’ai le blues » (enfin pas tout à fait, mais bon faut bien rester un peu poli quand même). Bref, je le répète tous les ans mais je ne suis pas spécialement fan des fêtes de fin d’année et je suis bien content d’avoir trouvé dans le legendary tiger man un allié de circonstance. Un allié qui d’ailleurs s’est bien gardé d’avoir enregistré un album de Noël, le mot « Christmas » n’apparaît qu’une seule fois dans le morceau/règlement de compte qui donne son titre au disque.

Commençons donc cette chronique par un petit rappel, derrière le patronyme The Legendary Tiger Man se cache Paulo Furtado qui est aussi par ailleurs le leader des fantastiques Wraygunn (qui seront soit dit en passant de retour en 2012). Legendary Tiger Man est le projet solo de Paulo dans lequel il fait tout tout seul où presque et « Fuck Christmas I got the blues » est le deuxième album de l’homme tigre dont la sortie remonte à 2003. Sur ce disque Paulo rend hommage au blues, la mère de toutes les musiques dans des formes assez variées. L’album s’ouvre sur deux titres acoustiques « In cold blood » et le fameux « Fuck christmas i got the blues » avec un bon coup de main de l’harmoniciste Guilherme Barbosa qui intervient également sur l’excellente « Keep’em dogs on it ». Par la suite le ton se durcit un peu et les guitares prennent un bon coup d’électricité notamment « Crawdad Hole », un titre particulièrement rageur et un des meilleurs de Tiger qui aujourd’hui encore fait un tabac pendant les concerts. Avec « Love Train » Paulo explore un nouveau terrain et accouche d’un morceau particulièrement intriguant sombre, lent et crépusculaire dominé par guitare électrique slidée. L’album contient également deux reprises une étonnante relecture du « I walk the line » de Johnny Cash et une excellente version du « Ramble » de Link Wray. Tout au long du disque, l’économie de moyen et la récupération de tout bord semblent avoir été les véritables forces motrices du projet. L’utilisation d’un micro datant de la seconde guerre mondiale donne un son sale et vraiment étonnant mais qui participe au charme du disque et de l’artiste en général. Par la suite, The Legendary Tiger Man continuera son parcours avec deux excellents albums « Masquerade » et « Femina ». Ses deux premiers opus « Naked Blues » et le présent album ont été récemment réédités.
disponible sur le lien suivant :

jeudi 22 décembre 2011

Tapenga : « Tv slept through my education »




Originaire de Nice, le quatuor Tapenga invente ici le concept du disque couch potatoe, du genre à mettre d’antiques télévisions et des cassettes vidéo sur la pochette. Ca a au moins le mérite le cadrer les choses avant même la première écoute : Tapenga a la fibre nostalgique. Et plus précisément des années 80 et 90. Là où une guitare rock croise des synthés, des boites à rythmes vintage et même du vocoder (« My hero Beck died in the 90’s »). L’ep, le deuxième du groupe, fait le grand écart entre différents genres musicaux : pop, new wave (les claviers), rock (les guitares parfois très noisy) et même un peu de hip hop dans certains vocaux. Mais le Tapenga est un animal bizarre qui partout saute mais retombe toujours sur ses pattes grâce à des refrains accrocheurs et à une rythmique à toute épreuve. Six titres originaux et intrigants.




Tapenga - Those things will happen today from Tapenga on Vimeo.

Alex Winston reprend les Black Keys


Voilà une excellente nouvelle. En attendant la sortie de son (très réussi mais on en parle prochainement) premier album, Alex Winston reprend "Everlasting Light" des Black Keys (le premier titre de "Brother" l'avant dernier album du duo d'Akron).

C'est par ici que cela se passe :
http://soundcloud.com/cooperativemusic/alex-winston-everlasting-light/s-7SKge








mercredi 21 décembre 2011

Dissonant Nation : « Sauvage »



Attention un vent de fraîcheur va souffler sur le rock français ! Tout jeune trio, Dissonant Nation, déboule avec un premier EP et plein de grosses guitares dedans, des basses et des batteries qui font boum boum. Boum boum comme le fera ton cœur à l’écoute de ces quatre titres inauguraux pleins de fougue adolescente. Et chose de plus en plus rare, les Dissonant Nation font l’effort, sur les deux premiers titres, de chanter en français. Soyons honnêtes, même si l’originalité n’est pas sa qualité première (ce qui de toute façon est toujours plus où moins le cas) ce petit EP, à peine 14 minutes, remporte l’adhésion. C’est frais, rapide et grâce à un songwriting de qualité au moins trois chansons peuvent se targuer d’être des tubes en puissance. L’urgence reste belle et bien une valeur cardinale du rock n’roll et Dissonant Nation se charge de nous le rappeler en moins d’un quart d’heure. Let’s rock n’roll Baby !!!!
Pour voir le clip de "Sauvage" cliquez ici. 



Eepocampe : « When Things get Abstract »



La pochette, assez dark, pourrait laisser penser que l’on a affaire à un groupe gothique. Que nenni… Même si ils ont gardé un état d’esprit parfois assez sombre, le trio lillois Eeepocampe trouve son inspiration ailleurs. Son ample, échos, arpèges délicats et mélodiques, irrésistibles éruptions électriques, rythmiques carrées, c’est sur et certain, Eepocampe ne manquera pas de réveiller certains souvenirs chez tout ceux qui ont vécu en live les ninetees. Chez Eepocampe, tout est une question d’ambiance, celle que le groupe installe et celle dans laquelle l’auditeur se laisse entraîner avec délectation. Les compositions sont assez longues et la rythmique balise le terrain, lignes de basses hypnotiques (Antony Lourdel) et batteries solides (Anthony Wailly). La guitare (Alexis Medina) se charge du reste, ses motifs sont répétitifs avec de brusques accélérations transpercées d’éclairs noisy. Les compositions montent ainsi en pression, et en intensité, les unes après les autres dans un crescendo qui dure finalement tout l’album. Avec un soin tout particulier apporté au son et à la production, calculée au millimètre, rien n’est finalement laissé au hasard. Pour autant, jamais le disque ne sonne froid, surproduit ou déshumanisé. Bien au contraire. Assurément de la belle œuvre, pas fondamentalement originale mais foncièrement attachante.
Envie d’un cadeau original pour les fêtes ? A l’occasion de Noël, la discographie complète d’Eepocampe (deux albums) est disponible à un prix très raisonnable (15 euros frais de port compris) en cliquant ici. De quoi se réconcilier un peu avec Noël…

mardi 20 décembre 2011

Jean-Jacques Milteau sextet, le Café de la Danse, 19 décembre 2011.

Il y a bien longtemps que nous n’avons pas pris sur cette page des nouvelles de notre ami Jean-Jacques Milteau. Un nouvel album, « Considération » est sorti à l’automne dernier où JJ est entouré du fidèle guitariste Manu Galvin, des chanteurs Ron Smyth et Michael Robinson, du bassiste Gilles Michel et du batteur Eric Lafont, soit la même équipe que sur l’album précédent et le même groupe que l’on retrouve sur scène ce soir alors qu’il s’agit de défendre ce nouvel opus. On commence tranquillement avec un solo de basse et on réalise alors qu’un concert de JJ Milteau et de son groupe est toujours un moment de grande musicalité. C’est aussi la grande classe de produire une musique de ce niveau avec une déconcertante impression de facilité. Comme d’habitude on plonge dans les racines de la musique étasunienne à la fois blues et soul avec également un soupçon de country. La guitare, plus électrifiée que d’habitude, de Manu Galvin nous ramène sur un terrain plus rock et boogie. La voix des deux chanteurs, Ron Smyth et Michael Robinson, se marient à merveille et l’ensemble prend des allures de mini gospel. Michael et Ron amènent également du visuel au show grâce à leurs chorégraphies, mention spéciale à Ron qui bouge magnifiquement bien, les autres musiciens étant plus statiques, ce qui en aucun cas est un reproche, Jean-Jacques gardant pour sa part son sens de l’humour à froid un peu déconcertant. Après une première partie où le public se fait un peu timide, il faut dire aussi que c’est dans cette première partie qu’on été concentrés les morceaux les plus « lents », l’audience se fait entendre dans la deuxième moitié du show, plus enlevée. On rentre alors dans le vif du sujet et on retrouve l’ambiance d’un vrai concert, le partage érigé en valeur fondatrice. Le groupe remporte tous les suffrages et reviendra plusieurs fois sur scène pour les rappels sous un tonnerre d’applaudissements. Ce qui nous vaudra même un petit, et discret, saut de cabri de JJ pour fêter ce succès, geste extrêmement rare chez lui. Une excellente soirée.
www.jjmilteau.net

dimanche 18 décembre 2011

Candy Flesh : « Psychotic Tales »


Amateur de rock n’roll garage sale et brut, les Candy Flesh sont fait pour toi ! Et autre bonne nouvelle, ces derniers sont Français. Les Candy Flesh sont donc quatre, la chanteuse Clara Dalle, le guitariste Stephane Dalle, le bassiste Goul et le batteur Laurent Léonard. Le groupe se forme en 2007 et après deux EPs sort, en 2011, son premier album « Psychotic Tales ». Les deux premières pistes de l’album « Taste like honey », « Funny Holly » placent les Candy Flesh sur d’excellents rails : ceux du rock garage typé 70s. Des riffs de guitares lourds et gras, des relents de blues, voire même de rhythm and blues, sales, une rythmique qui allie puissance brute et groove et, cerise sur le gâteau, une sacrée chanteuse « à voix » pour couronner le tout : l’affaire de pouvait mieux commencer. Au fil de l’écoute, les Candy Flesh prennent de plus en plus d’épaisseur et plus l’album avance plus on découvre de nouvelles facettes de leur musique. « The Voice », « Killer in You » et « Jessica » sonnent plus grunge, plus années 90 et Clara ressemble sur ces titres à une riot girl prête à prendre la relève de ses glorieuses aînées. En d’autres termes, elle chante et elle crie aussi très bien. Les Candy Flesh osent même le chant en français sur « Alice » et « l’aurore » ce qui à ma connaissance n’avait plus été fait depuis les excellents Québécois du Nombre. Autre titre chanté dans la langue de Molière « Baby Doll » donne une indication sur le potentiel musical du groupe et prouve chez Candy Flesh, tout n’est pas que décibels et fureur électrique. Placé en mode sourdine, ce groupe est également capable de faire preuve de délicatesse swing, peut-être la meilleure plage du disque, celle en tout cas qui met le plus en valeur la voix de Clara. Enfin, « Bury » clôture le disque sur une note acoustique (guitare folk jouée par Clara qui est également une excellente musicienne) délicate et mélodique bienvenue. Une belle découverte.

www.candyflesh.fr

www.rebelgirldiary.fr

samedi 17 décembre 2011

Interview Elliott Murphy (version française)


Légende vivant du songwriting installé en France depuis 1989, Elliott Murphy nous parle de la France, des Etats-Unis, de son dernier album (produit par son fils Gaspard) et de son grand ami Bruce Springsteen.

Te souviens-tu du jour où tu es tombé amoureux de la musique ?

Elliott Murphy : Oui, c’est quand j’ai écouté « Runaround Sue » par Dion en 1961. Je l’ai tellement écouté que j’ai complètement usé le disque !

Quelles ont été tes premières inspirations ?

EM : The Kingston Trio, les Beach Boys et, bien sur, Elvis Presley.

Comment était New York à cette époque ?

EM : Un peu comme Brooklyn aujourd’hui ! Beaucoup de groupes et beaucoup d’endroits où jouer. C’était une période très excitante.

Parle-nous de Greenwich Village et de la scène folk….

EM : Il y avait beaucoup de petits cafés où les concerts duraient la nuit entière. Tout le monde portait des cabans.

Tu as aussi vécu à San Francisco. Comment était San Francisco dans les années 70 ?

EM : J’y étais en 1971, le mouvement hippie avait vécu. Mais il y avait encore ce sentiment de liberté en ville. J’ai écris là bas plusieurs chansons de mon album « Aquashow ».

En 1989, tu as déménagé en France. Comment as-tu choisi la France ? Tu parlais français à l’époque ? Quel a été ton plus grand défi ?

EM : J’ai toujours adoré la France et il me semblait que Paris était la capitale culturelle européenne. Je ne parlais pas très bien français en arrivant. Le plus grand défi, ça a été d’obtenir la nationalité française.

Quels ont été tes premiers sentiments en descendant de l’avion ce jour là ?

EM : En fait j’ai vraiment eu le sentiment de commencer une nouvelle vie en ouvrant la porte de l’appartement à Bastille.

Penses-tu avoir trouvé une forme de renouveau artistique en France ?

EM : Le public français m’est fidèle depuis plus de trente ans. Ca m’inspire !

Etant expatrié depuis des années, quelle serait ta définition du mot « maison » ?

EM : Les expatriés sont des gens qui sont le plus à la maison quand ils ne sont pas à la maison. C’est moi. A l’instant, je suis dans un motel du Massachusetts, allongé sur un lit et cela me semble parfaitement naturel.

Si je te dis « tu peux quitter l’Amérique mais l’Amérique ne te quitte pas », que répondrais-tu ?

EM : Je répondrais que dans mon cas ce n’est pas vrai.

Ton dernier album « Elliott Murphy » a été produit par ton fils Gaspard (guitariste des Dukes et de Duplex, ndlr). Comment était-ce de travailler avec lui ? Est-ce que cela rend l’album plus précieux à tes yeux ?

EM : C’était génial de travailler avec Gaspard, parce qu’il a apporté ses oreilles de 21 ans à ma musique. Et bien sur cet album m’est précieux et c’est d’ailleurs pour cela qu’il est éponyme.

En écoutant l’album, j’ai eu l’impression que Gaspard a apporté une nouvelle dynamique à tes chansons, qu’en penses-tu ?

EM : Gaspard a vécu avec ma musique depuis sa naissance. Il savait comment obtenir ce son à la fois classique et moderne.

L’album est simplement intitulé « Elliott Murphy » comme si on écoutait un nouvel Elliott…

EM : J’ai eu le sentiment que c’était le commencement d’une nouvelle ère dans mon existence, comme si j’étais finalement devenu complètement moi-même.

James Taylor semble être une grande influence sur ce disque…

EM : Pas vraiment, même si j’admire James Taylor. Il a une voix superbe et pleine d’humilité. Il chante superbement sans donner l’impression de faire des efforts.

Bruce Springsteen est l’un de tes meilleurs amis. Est-ce que tu peux nous parler de lui ? Comment est-il dans la vraie vie ?

EM : Bruce est vrai. Il est généreux et attentionné. Et il aime la bonne cuisine comme moi. Donc nous avons beaucoup en commun !

Propos recueillis par email le 15 décembre 2011.

Un grand merci à Elliott pour sa gentillesse et sa disponibilité.

Et un grand merci à Laura Woody et Marie Fleur.

www.elliottmurphy.com

En concert les 23 et 24 mars 2012 au New Morning (Paris).

An interview with Elliott Murphy (english edition)


Songwritng legend from Long Island, Elliott Murphy has recorded in first album « Aquashow » back in 1973. Elliott has been living in France since 1989. He discusses here France, The States, his latest album (produced by his son Gaspard) and his great pal Bruce Springsteen…

1) Do you remember the day you fell in love with music ?

Yes, when I heard Runaround Sue by Dion in 1961. I played it so many times I wore out the record.

2) Who were your early inspirations ?

The Kingston Trio, The Beach Boys, and of course Elvis Presley.

3) Do you remember how New York was back in those days ?

It was like Brooklyn is today! Lots of bands and lots of places to play. A very exciting time.

4) Tell us about Greenwich Village and the folk scene !!!!

There were many little coffee shop cafes where people performed all night long. Everyone wore pea-coats.

5) You also lived in San Francisco right ? How was San Francisco in the 60s/70s ?

I was there in 1971 so the Hippie scene was over. But still there was a very free vibe to the city. I wrote some songs there that are on my first album Aquashow.

6) In 1989 you moved to France. Why you chose France ? Did you spoke french back then ? Was it the most challenging thing you ever did ?

I always loved France and Paris seemed like the cultural capital of Europe to me. I didn't speak much French when I arrived in 1989. The most challenging thing was getting my French citizenship.

7) What was your first thaught when you get off the plane that day ?

Actually, I had a great sense of beginning a new life when I opened the apartment door in Bastille.

8) Do you think you found some artistic renewal in France ?

The French audience has always been faithful to me for over 30 years. That inspires me!

9) Being an expatriate for so many years, what would be your definition of the word "Home" ?

Expatriates are people who are more at home when they are not at home. That's me. Right now I'm lying on a motel bed in Massachusetts and it feels perfectly natural.

10) If i tell you "You can take the man out of America but you can't take the America out of the man" what would you say ?

I would say that in my case that's not true.

11) Your latest album "Elliott Murphy" was produced by your son Gaspard (guitar player for The Dukes and Duplex). How was it to work with him ? Does it make the album even more precious to you ?

It was great to work with Gaspard because he brings 21 year old ears to my music. And of course this album is precious and that's why I put my name on it.

12) Listening to the album i had the feeling that Gaspard brought a whole new dynamic to your songs. What do you think ?

Gaspard has been living with my music since he was born so he knew actually how to make it modern and classic at the same time.

13) Is it why the album is simply call "Elliott Murphy", like we're listenning to a new you ?

I felt it was the beginning of a new era in my life, that I finally had become myself totally.

14) James Taylor seems to be an huge influence for that album...

Not really although i admire James Taylor. He has a great voice full of humility. An effortless singer.

15) One of your best friends is Bruce Springsteen. Tell us a few words about him, how he's he in real life ?

Bruce is the real thing. He's very generous and caring. And he likes good food like me. So we have a lot in common!

Thank you Elliott !!!

Extra special thanks to Laura Woody and Marie Fleur.

www.elliottmurphy.com

mercredi 14 décembre 2011

Rover


Les yeux rivés par delà la Manche, notre frenchy Rover revisite à sa manière les grands mythes de la pop anglaise sur ce premier EP de quatre titres. On commence par du grand classique avec un « Aqualast » sous influence Beatles.Sympa. Un grand bond générationnel plus tard et, dès la deuxième plage, « Tonight » nous fait revivre les grandes heures de la cold/new wave des années 80. Portée par une ligne de basse démentielle le titre est sombre à souhait et évoque Joy Division. Lorgnant plutôt du côté de l’Amérique, « Birds » est ouvertement rock, guitares et gros son sont au rendez-vous. Pas mal du tout. Enfin l’EP s’achève avec « Joy » un court titre acoustique. Bien que très réussi, très bien produit, et ma foi assez homogène malgré la diversité des genres abordés, on a quand même, alors que le disque s’achève, un peu de mal à se faire une idée de la personnalité musicale de Rover. Cet homme ferait-il tout en même temps ? Quelles surprises peut-il bien nous réserver pour son premier album ?

www.myspace.com/musicrover

http://fr-fr.facebook.com/musicrover

Lady Linn and Her Magnificent Seven

Voilà une excellente nouvelle qui ravira tous les amateurs de jazz vocal, de swing et plus généralement de musique vintage : la très talentueuse Belge Lady Linn accompagnée de son groupe The Magnificent Seven arrive enfin en France. En attendant la sortie de l'album "No Goodbye at all", prévue pour le printemps prochain, le public français pourra découvrir la belle sur la scène du Divan du Monde le 17 janvier prochain. D'ici là un premier clip, "Cry Baby", est diffusé sur youtube :


www.ladylinn.be

lundi 12 décembre 2011

Helium Horse Fly : « Fishing for Ghosts »


A l’image de sa pochette le nouvel EP d’Helium Horse Fly nous plonge dans des eaux troubles et inquiétantes. Passée la courte et ténébreuse introduction, « Fishing for Ghosts », on rentre de plein pied dans le vif du sujet. Des compositions longues, tortueuses où se télescopent les influences par dizaines. Un peu de rock tendance planante un soupçon de jazz free (le final de « Dust ») et une alternance entre passages calmes, apaisés et mélodiques et franches attaques de guitares. Avec de longues séquences instrumentales à base de motifs répétitifs. Pas évident de citer des influences, tant ces dernières semblent avoir été digérées par Helium Horse Fly qui suit son propre chemin. Cependant on pense parfois aux groupes à chanteuses « à voix » comme les Cocteau Twins ou The Gathering, non seulement pour l’aspect dark et hypnotique de la musique mais aussi dans le chant de Marie Billy qui vocalise un peu à la façon de Liz Frazer et d’Anneke. Helium Horse Fly possède décidément un univers bien à lui où tout est pensé jusque dans les moindres détails y compris dans les titres à rallonge et à la signification absconse : « Another Bleak Mind Rushed For Obedience », « Romantic Song For The Nightlife Of a Pumpkin Bubble »… Passionnant.

www.heliumhorsefly.com

Sortie le 14 décembre.

samedi 10 décembre 2011

Botibol : « Born from a shore »



Projet solo du bordelais Vincent Bestaven, le premier album de Botibol, « Born from a Shore » débute de façon bien étrange avec « Walk slowly », un titre assez déconstruit avec des montées, des descentes, des silences… Ce n’est qu’après quelques écoutes que le charme de Botibol fait son petit effet, comme ça l’air de rien, tout en délicatesse et discrétion. La base de Botibol c’est la guitare acoustique, le folk. Qui parfois sonne un peu mélancolique « A small light in the dark », « Breakwaters » ou « Filling a hole » légèrement teinté de couleurs blues. A d’autres moments la musique est joyeuse. En fait, l’album n’a de cesse de faire des allers retours entre les deux sentiments. Dans ces meilleurs moments, le disque prend des atours pop particulièrement irrésistibles mettant redonnant au concept des « symphonies de poches » cher à Brian Wilson une deuxième jeunesse. « Friends », peut-être la meilleure du cd, prends des airs de pop song ultime. C’est plein de carillons de petites clochettes qui font gling gling, c’est tout simplement beau. Tout au long du disque, Botibol a su faire de cette économie de moyen, de ce côté bricolo une force. Peu d’intervenants et une sensation d’intimité qui se fait plus grande écoutes après écoutes. Chanté en anglais, le français fait pourtant une apparition surprise au milieu de « We were foxes » : « Sur le goudron brûlant nous courons vers la mer », comme un résumé de son univers naïf et coloré, à l’image de la pochette, mais qui sait aussi faire un peu de place au noir et à toutes les nuances de gris. « Oh son » conclu le disque comme il a commencé, c'est-à-dire de manière bien étrange, comme en suspension…

www.myspace.com/botibol

mercredi 7 décembre 2011

Anna Aaron : « Dogs in Spirit »


Jeune pianiste bâloise de 26 ans, Anna Aaron sort un premier album, « Dogs in Spirit », à l’univers des plus intriguant. Le début de l’album est caractéristique de ce qui nous attend à l’écoute de cet effort inaugural. Le premier titre « Elijah’s chant » est un summum d’anxiété musicale : voix incantatoire, rythme mécanique la chanson semble être extraite de la bande originale d’un cauchemar. Etrange entrée en matière pour un album qui par la suite enchaîne les perles pop d’une évidence mélodique rare : le piano léger de « Sea Monsters », « Queen of Sound » et de « Siren » rappelle Fiona Apple ; « Where are you David » sonne comme un inédit de Crosby, Stills & Nash avec au passage de bien jolies harmonies vocales. Enregistré en collaboration avec le trompettiste Erik Truffaz, « The Drainout » rappelle une autre Anna dont on a fait des gorges chaudes cette année : Calvi. « King of the dogs » entraîne Anna sur un territoire nettement plus rock. Ainsi va Anna Aaron tout au long de ce premier disque passant d’un extrême à l’autre, contrecarrant ses mélodies les plus évidentes, comme par culpabilité, par une démarche expérimentale. Bras de fer qui au final ne connaîtra qu’un seul vainqueur : l’auditeur. Car c’est de cette étrangeté que vient tout le charme de cet opus. Probablement une grande révélation pour l’année 2012.

Sortie le 23 janvier 2012.

www.annaaaron.com

lundi 5 décembre 2011

Ana : Secret Garden


Composé de la chanteuse Annabelle Ariane et du guitariste Xavier Renault, le duo folk Ana sort son premier album « Secret Garden ». Un premier effort à l’ambiance particulièrement intime entre chaudes sonorités des arpèges acoustiques et le timbre profond de la chanteuse Annabelle dont la voix vénéneuse ne demande qu’à vous ensorceler. Parfois renforcée (voire dopée) par une section rythmique la musique d’Ana prend des allures pop (« Need a friend », « Take my hand ») et célèbre le mariage, réussi, entre énergie rythmique et mélodies délicates. A d’autres moments c’est un violoncelle qui s’invite (« So Love », « Je me noie ») et la musique d’Ana devient soudainement mélancolique. Un premier album délicat et sensuel à classer entre Nick Drake et Elliott Smith.

www.ana-folk.com

http://anamusique.bandcamp.com/

www.facebook.com/anamusique

MISE A JOUR : Deux exemplaires de l'album au format digital sont à gagner. Envoyez moi un mail à l'adresse suivante myheadisajukebox@gmail.com en précisant CONCOURS ANA dans l'objet et les deux plus rapides gagneront des codes pour télécharger l'album sur le lien suivant :

http://cd1d.com/fr/album/secret-garden

Souscription « Souvenirs de Jade »

Petit message personnel ce jour pour soutenir mon amie Ysabel Rousseau qui cherche actuellement à publier son premier roman « Souvenirs de Jade ». Soutenons la création littéraire !

Mon roman, « Souvenirs de Jade », sera édité par les Editions Amalthée (www.editions-amalthee.com) qui sont basées à Nantes.

J’ai signé un contrat de publication participatif et vais vous en expliquer les grandes lignes.

Les Editions Amalthée prennent en charge la fabrication du livre, ainsi que son enregistrement au fichier national (qui délivrera le n° ISBN) et la promo (librairies, Internet, salons…). De mon côté je dois financer la fabrication de la maquette (les épreuves et la couverture...). Pour ce faire, il faut que je parvienne à trouver 116 personnes qui voudront bien pré-réserver mon livre. Et c’est là que vous et vos amis, connaissances, etc intervenez !

Mon éditeur prévoit que mon roman sera édité en format 15cm X 24cm, sur 380 pages au prix de 21,00 €. Vous trouverez ci-joint un bon de souscription (en format .pdf) vous permettant de pré-réserver mon roman. Comment cela se passera-t-il ?

# 1 : remplissez le bon avec vos coordonnées,

# 2 : joignez un chèque de 24 € (21 € pour le livre + 3 € pour les frais d’envois)

# 3 : notez que vos chèques ne seront pas encaissés tout de suite, mais seulement lorsque la fabrication du livre sera lancée, soit dans environ 2 mois. Il faut que je vous précise que je n’ai plus que 2 mois pour trouver les 116 pré-réservations. Si toutefois, je n’y parviens pas, l’édition est annulée et vos chèques vous seront retournés.

# 4 : l’éditeur me tiendra informée de la date de l’encaissement des chèques et je vous passerai l’info dès réception.

J’espère avoir été claire. Si toutefois, vous avez des questions, n’hésitez pas à m’envoyer un mail : ysabel.rousseau@yahoo.fr

Vous trouverez sur le bon de souscription, la 4ème de couv’ qui vous donnera un résumé de mon roman, qui je l’espère, vous donnera envie de vous lancer dans l’aventure avec moi.

Pour obtenir le bon de souscription, la 4ème de couverture ou tout autre renseignement supplémentaire n’hésitez pas à contacter l’auteur Ysabel Rousseau à l’adresse suivante ysabel.rousseau@yahoo.fr

dimanche 4 décembre 2011

FM LAETI : « It will all come around »


Premier album de FM Laeti, « It will all come around » voit la jeune chanteuse jongler avec différentes cultures musicales, un peu à l’image de l’artiste qui a vécu plusieurs vies au Canada, à la Guadeloupe et en métropole. L’album trouve sa source dans la musique black américaine, la soul bien sur, la vraie, celle des années 70 et aussi un soupçon de jazz dans les batteries. Mais l’album s’offre aussi quelques pas de côté, du côté du folk accouchant au passage avec « Is it something new ?» d’une délicate petite perle mettant en valeur le grain de voix légèrement éraillé de Laetitia Bourgeois (son véritable paronyme). Les mélomanes le savent mais les racines du blues ne sont pas entièrement à Chicago ou dans le Delta du Mississippi mais chez les griots africains. Et c’est à l’Afrique que FM Laeti rend hommage parsemant son disque d’arrangements à base d’instruments traditionnels comme le n’goni (une guitare tétracorde). Une des grandes réussites de l’album, « Coco » se situe précisément dans ce style et donne l’occasion à Laeti de chanter en duo avec Fatoumata Diawara, chaque chanteuse se répondant dans sa langue vernaculaire. Enfin le périple ne serait pas complet sans quelques clins d’œil du côté des Caraïbes que Laetitia revisite au moyen de percussions locales disséminées ça et là. Il est vrai que les sorties soul se multiplient ces derniers mois, même Dave s’y est mis, bénéficiant d’un effet de mode un peu malsain. Mais il est certain que FM Laeti est une véritable soulwoman, de la trempe de celles qui auraient chanté ce style que ce dernier soit à la mode où non. Son album est un petit bijou délicat qui nous aidera à passer l’hiver. A ranger précieusement au côté des opus signés Sandra Nkaké et Sly Johnson.

www.myspace.com/fmlaeti

samedi 3 décembre 2011

Anoushka Shankar : « Traveller »


Sitariste reconnu, et fille de Ravi, Anoushka Shankar est allée chercher l’inspiration de son nouvel album (le sixième) dans le voyage comme l’atteste son titre « Traveller ». Et plus précisément en Espagne puisant dans le flamenco et faisant appel tour à tour à des vocalistes (Sandra Carrasco, Duquende), guitaristes (Pepe Habichuela), pianistes (Pedro Ricardo Mino) ou bien encore des percussionnistes (El Pirana). L’auditeur est invité à prendre place comme on embarque pour une traversée entre l’Inde et l’Espagne. La démarche n’est pas sans rappeler les jams acharnées des jazzmen. Les musiciens se regardent, s’épient et apprennent finalement les uns des autres pour arriver sur un terrain commun, particulièrement fertile, une musique libre comme l’air faisant fi des différences et prônant un langage universel. A ce titre l’une des plus belle réussite de l’opus est probablement l’instrumental « Boy Meets Girl » comme un résumé de la rencontre entre Anoushka et le guitariste Pepe Habichuela aboutissant sur un magnifique dialogue entre les deux instruments à cordes. Particulièrement copieux, le menu est complété par quelques plages plus typiquement Indiennes avec tabla, voix et flûtes comme accompagnement. Abrité par la vénérable institution Deutsche Grammophon c’est à un voyage en première classe qu’Anoushka Shankar nous convie.

www.anoushkashankar.com

vendredi 2 décembre 2011

Marie Fleur (MacGillis) and The Jazzabilly Blues : « Old Black Magic »


Alors que l’an 2011 arrive lentement mais sûrement à son terme, j’éprouve aujourd’hui le besoin de faire une pause et de vous faire partager l’un de mes énormes coup de cœur musicaux de l’année : Marie Fleur (Mac Gillis). Découvert en tout début d’année, Marie m’a accompagné toute l’année au fil de pérégrinations en Europe. Moi, dont la vie est rythmée par l’actualité musicale et les sollicitations diverses, j’ai toujours pris le temps de retourner vers Marie. Sa voix, chaude et sexy, m’est ainsi devenu une fidèle compagne, qui me réchauffe le coeur en hiver et me berce les nuits d’insomnie. Marie a enregistré trois albums et les deux derniers ont déjà été chroniqué sur cette page : « Sittin in the catbird seat » (chronique ici) et son chef d’œuvre « Bébé Licorne » (chronique ici). Ne restait plus que le premier alors que son groupe s’appelait The Jazzabilly Blues. Nous en sommes alors en 2006 et Marie coule des jours heureux à Los Angeles. Sa voix est (déjà) magnifique et Marie est alors une chanteuse très sûre d’elle bien que débutante et qui ne tardera pas à atteindre des sommets (cf. le chef d’œuvre Bébé Licorne). Musicalement parlant, le Jazzabilly Blues (qui compte parmi ses membres le légendaire Ron Dandi qui a joué sur Pet Sounds et la section rythmique Oliver Steinberg / David Raven) se cherche encore un peu, Marie n’a pas encore complètement versé dans le jazz manouche qui deviendra plus tard sa spécialité bien que quelques signes annonciateurs soient audibles ici (les violons de Paloma Udovic sur « Where or When » ou « Shine On, Shine On »). Cet album assez court, 7 titres, est son travail le plus « électrique » et permet d’entendre des choses très intéressantes. Du blues tout d’abord, la magnifique « Blues in the night » et « Trouble in mind », Marie s’avère une blueswoman très convaincante et j’ai toujours un peu regretté qu’elle ne chante pas plus souvent dans ce style. Cet album permet aussi de découvrir quelques chansons originales de Marie, car si Marie fait beaucoup de reprises c’est plus par timidité que par manque de talent et notamment « Johnny Beaux » où la belle laisse apparaître sa personnalité fantasque, son humour et le grain de folie qui la caractérise. J’ai beaucoup aimé le final et le clin d’œil discret (et totalement inattendu) à Jimi Hendrix quand le guitariste (le légendaire Danny B. Harvey) reprend l’hymne Américain à la manière du grand Jimi sur la scène de Woodstock. Au final un album solide, à défaut d’être foncièrement original (que sera « Bébé Licorne ») mais surtout joué avec beaucoup d’amour. Alors que vient l’heure de mettre un terme à cette chronique, je suis forcément un peu ému. Je ne peux m’empêcher de penser très fort à Marie dont la carrière musicale est un peu au point mort (pas d’actualité immédiate et aucun concert de prévu). Chante, Marie, chante ! Jette ton âme et ton cœur dans ce micro, sur cette scène. C’est comme ça que l’on t’aime.

www.mariefleur.com

dimanche 27 novembre 2011

Peter Frampton, Le Bataclan, 23 novembre 2011


C’est symptomatique d’une industrie à laquelle il ne reste guère plus que la carte de la nostalgie : on fête dorénavant les anniversaires d’albums, plus où moins marquant, par des concerts spéciaux dans lesquels l’intégralité desdits disques est jouée. Peter Frampton, puisque c’est de lui dont il est question aujourd’hui, n’échappe pas à la règle et fête les 35 ans de son « Frampton Comes alive », album qui l’a transformé en superstar, sur la scène du Bataclan. Sauf que ledit album étant déjà un disque live, Frampton nous ressort le même concert qu’il y a 35 ans. Ah nostalgie quand tu nous tiens… Cela a surtout comme désavantage de gommer d’avance l’effet de surprise (enfin presque), ce n’est pas tellement grave finalement puisqu’il y a trente cinq ans je n’avais personnellement pas l’âge de sortir le soir. Et puis cela reste de la bonne musique. Et Frampton (accompagné pour l’occasion du bassiste Stanley Sheldon qui était déjà là dans les années 70) est un perfomer qui sur scène retrouve l’enthousiasme de ses jeunes années. Et ça fait plaisir à voir ! Sur scène, Peter est cosy. Petit guéridon dans le fond, une tasse de thé, un petit bol de céréale dans lequel le guitariste picore entre les chansons (et au passage une pub éhontée pour un marque commençant avec un K, tu pousses le bouchon un peu loin là…). Derrière la scène un écran diffuse toute une série de photos retraçant sa carrière (Peter avec McCartney, Peter à l’arrière d’une limousine, une « naughty german girl »…) et un hommage aux disparus Bob Mayo et John Siomos. On garde surtout de lui l’image du virtuose de la talk box (cf. le tube « Show me the way ») mais Peter Frampton est bien plus que cela, un guitariste très fin, comme le prouve les rappels quasi-exclusivement instrumentaux, et surtout un chanteur folk (on l’avait un peu oublié) qui assure aussi en solo avec une guitare acoustique. Parmi les excellentes surprises, un titre d'Humble Pie, une version instrumentale de « Black hole sun » (Soundgarden) totalement inattendue et une autre reprise, plus convenue, du « While my guitar gently weeps » de George Harrison qui clôture un show de deux heures et demie. Car Peter Frampton est généreux avec son public et c’est tout à son honneur. Allez ne faisons pas la fine bouche, c’était quand même chouette de pouvoir replonger dans le son de l’époque.

samedi 26 novembre 2011

Patti Smith, L’Olympia, 21 novembre 2011.


Personnage absolument cardinal dans l’histoire du rock pour avoir fait le lien entre les années 60 et 70, Patti Smith était de retour sur la scène de l’Olympia en ce lundi soir pour deux soirées affichant complet depuis des lustres. Entourée par son groupe incluant les deux survivants des 70s le guitariste Lenny Kaye et le batteur Jay Dee Daugherty, Patti a donné un concert exceptionnel à la fois par son intensité et l’émotion s’en dégageant. Entamé avec un enchaînement « Barefoot Dancing » (1979) et « Redondo Beach » (1975) nous a replongé direct la tête dans les années 70. Personnalité particulièrement attachante et très humaine Patti a rendu de vibrants hommages en musique aux disparus Robert Mapplethorpe (photographe et compagnon de la première heure), Fred « Sonic » Smith (feu son mari et guitariste du MC5) et Lulu de la Falaise qui ont la particularité d’être nés ou d’avoir disparu au cours d’un mois de novembre. L’émotion est à son comble. Musicalement Patti se trouve à la croisée des chemins entre années 60, le folk psychédélique de « Ghost Dance » et punk 70s, le rageur « Rock n’roll nigger », dans une version particulièrement euphorisante allant crescendo en pression. Parmi les autres tubes joués citons « Pissing in the river », belle intro au piano, et bien sur « Because the night » co-signée par Bruce Springsteen. Pas ingrate Patti laisse la vedette et le chant à ses musiciens le temps d’une reprise du « Pushing too hard » des Seeds (une perle du rock garage des 60s). La soirée s’achève avec un explosif « People got the power » repris en cœur par la foule. Après toute ces années Patti Smith reste une des meilleures chanteuses de l’histoire du rock (quelle voix !) et une artiste à voir absolument en live au moins une fois… Essentiel.

samedi 19 novembre 2011

Mick Wigfall and The Toxics


Découvert récemment sur scène en première partie d’Imelda May, Mick Wigfall est un musicien anglais installé en France. Son premier album accompagné par son groupe The Toxics est une petite merveille dont les racines se trouvent dans les années 50. La formule est simple : un trio composé d’une contrebasse (assurée par Mr Wigfall himself), une guitare (Seb) et une batterie (Mister K). Comme bon rockabilly le tout est joué en ternaire, la rythmique transpire le swing. Parfois Mick et sa troupe s’éloignent un peu du sujet et adoptent des sonorités plus modernes, une dynamique plus punk s’empare alors de la batterie pour un résultat psychobilly claquant comme un coup de trique (« Teenage Kicks »). L’autre grand truc de Mick c’est d’aller débusquer le rockab’ là où ne l’attends pas, dans des reprises étonnantes comme celle de « Big in Japan » de l’immense Tom Waits. Mais Mick et sa troupe ne sont pas que des acharnés, comme le prouve la reprise de T.Rex « Born to Boogie » qui prend elle des allures de blues ou l’ « Egyptian Reggae », piqué chez Jonathan Richman et joué façon reggae acoustique (un autre titre acoustique est planqué en ghost track). Mick Wigfall est aussi un excellent songwriter et le disque contient trois originaux d’excellente facture. Comme à la grande époque, les compositions n’excèdent pas les trois minutes maximum, et l’album passe comme une lettre expresse à la poste sans temps mort ni longueur. Après Kitty, Daisy & Lewis, Les Hillbilly Moon Explosion et la star naissante Imelda May, sommes-nous au bord d’une immense explosion rockabilly ? Quoiqu’il en soit il faudra compter sur Mick Wigfall et les Toxics à l’avenir…

www.mickwigfallandthetoxics.com

vendredi 18 novembre 2011

The Dukes : « Victory »


Après des années à se traîner les guêtres dans le sous sol de la gloire, années qui ont fait d’eux des sidemen recherchés (chez No one is innocent et Superbus notamment) le tandem Shanka (guitare) et Greg Jacks (batterie) décide de mettre en musique ses envies personnelles. Complété par Gaspard Murphy, guitariste fils d’Elliott et ancien élève musicien de Shanka, et le bassiste Steven Galtera la formation ainsi née sous le nom de The Dukes se fait rapidement un nom partant en tournée sur toutes les scènes d’Europe (oui oui d’Europe et pas uniquement de France, fait exceptionnel pour les groupes de notre pays qui ont en général bien du mal à passer les frontières). Un premier EP a vu le jour l’année dernière (« Resilient Lovers » chronique ici) et enfin cet album inaugural « Victory » que l’on découvre maintenant avec une émotion particulière. Et les ex-fans des années 90 à la recherche des émotions perdues de leur jeunesse ne pourront que se réjouir d’avoir un nouveau groupe à écouter. Tout au long des treize plages de l’album The Dukes renoue avec une certaine idée du rock indé telle qu’on l’entendait à l’époque en croisant les influences entre mélodies pop (« Low Men », « The Mangler », «Where angels fear to tread »), grosse énergie venue du métal / punk (« The stooge », « Laughter ») et on peut même y entendre un peu de country (« Sugar Cut »). Tout cela pour atteindre au final une balance quasi parfaite. On y découvre aussi un chanteur (pas du tout ridicule en anglais), Shanka, qui a une très belle voix, éraillée juste à point sur les morceaux les plus abrasifs (« Heirs of Icarus ») et mélodique sur tout le reste, que ce petit cachottier nous avait caché toutes ces années. Victory comme victoire, celle d’un rock racé, rageur et sans concession.

Sortie le 5 décembre.

www.thedukesmusic.com

mercredi 16 novembre 2011

Lofofora : « Monstre ordinaire »


Vingt ans après ses débuts dans ce que l’on appelait à l’époque la fusion, Lofofora est de retour ; quatre années de silence se sont écoulées depuis le dernier album (Mémoires de singe, 2007). Un retour plus métal que jamais, gros son, et une belle dextérité musicale au passage, et voix gutturale. C’est la dynamique toute entière du groupe qui est renouvelée par l’arrivée d’un nouveau batteur. Le groupe sonne frais et régénéré comme si les années n’avaient pas de prise sur lui. La tension ne baisse jamais du début à la fin du disque, tout juste une petite pause apaisée en intro de « Le Visiteur » avant que les décibels ne reprennent de plus belle. Et toujours ces textes, dans la langue de Molière s’il vous plaît, ce qui se fait de moins en moins dans le domaine qui nous concerne, et ce regard acéré à la fois critique, désabusé et réaliste sur la société qui nous entoure. Deux décennies d’engagement et au final, les chansons des années 90 sont toujours autant d’actualité… C’est grâce à des types comme eux que le rock ne rentrera jamais dans le rang.

www.lofofora.com

www.myspace.com/lofofora

www.facebook.com/lofofora

mardi 15 novembre 2011

Damien Robitaille : « Homme autonome »


Aujourd’hui faisons connaissance avec un étonnant personnage, kitsch, pop et funky, Damien Robitaille dont l’album « Homme autonome » est enfin disponible en France. Car Damien nous démontre avec cet opus que la chanson francophone est bien loin de s’arrêter aux frontières de l’Hexagone et il est même probable que le français se porte mieux au Québec qu’en France où de nombreux groupes font le choix de chanter en anglais. Bref, Damien Robitaille est un artiste comme la scène française est (hélas) bien incapable d’en produire. Derrière son clavier vintage, Damien inocule une forte dose de groove, hérité des musiques Noires des années 70, dans la chanson francophone. Ecoutez « Homme autonome », « Mot de passe » ou « Casse-tête » (avec les cuivres en prime) le français a-t-il déjà été aussi funky ?? Parfois ce vernis clinquant s’efface et laisse apparaître une certaine forme de noirceur, une sorte de constat sur la solitude du monde moderne : « l’ermite dans la ville », « Homme autonome » ou sur la perte d’identité (« Mon nom »). Tour à tour rigolo (le gospel parodique « Jésus nous a dit »), touchant (« Plein d’amour ») ou dansant, l’univers attachant de Damien Robitaille est décidément plein d’excellentes surprises…

www.damienrobitaille.com

www.myspace.com/damienrobitaille

lundi 14 novembre 2011

Soirées De Bon Augure

Auguri Production inaugure un nouveau concept de soirées destinés à accompagner les jeunes talents français en organisant les soirées De Bon Augure. Venez découvrir les nouvelles pousses saison 2011/2012 les 2 et 3 décembre à Rennes (Bars en Trans) et les 14 et 15 décembre à la Boule Noire.

Lulu Gainsbourg : « From Gainsbourg to Lulu »


Hésitant entre jazz et pop, c’est album assez bancal que livre finalement Lulu Gainsbourg, après un premier « jazz ep ». Le tout manque cruellement de personnalité : la sienne. C’est une idée un peu étrange de sortir en guise de premier effort un disque hommage à son père. Accompagné par un casting de malade (Iggy Pop, Marianne Faithfull, Richard Bona, Scarlett Johansson, Rufus Wainwright entre autres…) Lulu Gainsbourg intervient tout au long du disque tantôt comme musicien (pianiste), tantôt comme chanteur (occasionnel) et comme producteur. C’est finalement dans ce dernier rôle qui lui va le mieux. Car pour tout inégal qu’il soit, le disque est superbement bien produit du début à la fin. L’autre écueil du disque est aussi de sonner parfois trop proche de l’original ce qui plombe notamment le premier single « L’eau à la bouche ». Soulignons par contre la prise de risque, « Intoxicated Man » repris en version free, et la volonté de reprendre des titres parfois peu connus (« La noyée », « Fresh news from the stars »). Ne soyons cependant pas trop durs avec Lulu qui est encore jeune (25 ans), qui visiblement se cherche encore, et doit de plus supporter sur ses épaules toute la pression liée à son patronyme. Le jeune homme est également compositeur, une musique casée chez Marc Lavoine notamment, un compositeur resté étrangement muet sur son propre disque. Aussi cet opus ne peut être considéré que comme une étape intermédiaire avant de sortir de l’ombre de son paternel. Souhaitons lui de sortir au plus vite un album qui soit vraiment le sien.

www.lulugainsbourg.com

samedi 12 novembre 2011

« Listen to me » Compilation hommage à Buddy Holly


Décédé alors qu’il n’avait même pas encore 23 ans, classique parmi les classiques, Buddy Holly fut une star du rock n’roll naissant entre le printemps 1957 et l’hiver 1958-1959. Le corpus de chansons laissées par Buddy Holly est d’autant plus impressionnant qu’il fût enregistré et composé, bien souvent par ses soins, en à peine 18 mois et reste aujourd’hui une référence pour de nombreux artistes. L’évidence mélodique d’« Everyday » (peut-être bien la plus grande chanson jamais enregistrée et je pèse mes mots), par exemple, est annonciatrice des futurs tubes des Beatles. Buddy Holly aurait fêté ses 75 ans cette année, et cet anniversaire est fêté un deuxième album hommage « Listen to me », après le très réussi « Rave on » sorti au début de l’été. Dans un cas comme dans l’autre, les stars ont répondu présent, et dans le cas qui nous concerne, Brian Wilson (« Listen to me »), Ringo Starr (« Think it over »), Imelda May (« I’m looking for someone to love ») sont tous auteurs de performances assez remarquables. La palme revient certainement à Chris Isaak (« Crying, Waiting, Hoping ») qui trouve ici un terrain d’expression idéal pour sa voix d’ange et ses arpèges délicats. Parmi les autres bonnes surprises Patrick Stump qui réinvente « Everyday » sur la base d’étonnantes percussions ou Linda Rondstadt qui entraîne « That will be the day » sur un chemin country. D’une manière générale les réussites sont assez nombreuses (citons quand même Lyle Lovett, Jeff Lynne, Jackson Browne…) mais cela n’empêche pas quelques couacs : The Fray (« Take your time ») et Cobra Starship (« Peggy Sue ») qui sonnent trop variété. L’album s’achève avec une surprenante reprise de « Raining in my heart » par Eric Idle (l’ancien Monty Python) et ce dernier n’étant ni chanteur ni musicien, sa relecture est pour le moins personnelle et frappadingue à défaut d’apporter quelque chose de neuf au niveau musical.

Sortie le 21 novembre.

vendredi 11 novembre 2011

Patrick Sweany+Southside Johnny & The Asbury Jukes, Paradiso, Amsterdam, 28 octobre 2011.



Aujourd’hui My Head is a Jukebox vous fait voyager et prends la route (enfin plus précisément le train) à la rencontre du vénérable Southside Johnny et de son groupe The Asbury Jukes. Southside Johnny ne tournant plus en France, faute de popularité, c’est à Amsterdam, au Paradiso, que nous avons assisté à sa tournée européenne annuelle. Un petit mot pour commencer sur Southside Johnny, le « king of the Jersey Shore », chanteur ayant débuté dans les années 70, grand ami de Bruce Springsteen qui lui a offert plusieurs chansons et avec lequel il a partagé le guitariste Little Steven.

La soirée se déroule au Paradiso, un lieu mythique d’Amstedam, une ancienne église transformée en salle de concert à la fin des années 60 après que l’endroit fut squatté par des hippies. Longtemps un haut lieu de la culture contestataire, le Paradiso est depuis rentré dans le rang. Assez vaste, l’ancienne église abrite un bar en sous-sol ainsi que deux salles de concert, la petite salle et la grande halle où se produit Southside. Avec ses vitraux et ses deux mezzanines, l’endroit a incontestablement une âme et du cachet sans être aussi belle que certaines salles parisiennes (La Cigale, Le Trianon). Néanmoins l’endroit est vraiment chouette et Amsterdam peut se targuer d’abriter une salle sortant de l’ordinaire.


La première partie est assurée par Patrick Sweany, un guitariste/songwriter originaire de l’Ohio et qui fût un temps produit par le Black Keys Dan Auerbach. Seul avec sa guitare et une mini estrade à ses pieds en guise de percussion, Sweany semble être un peu esseulé et à la peine. Son set révèle néanmoins de réelles dispositions de songwriter et son répertoire entre blues, folk et soul gagnerait à être joué en groupe malgré tout son talent de guitariste. Patrick possède également une voix qui porte et qui est justement trop forte pour être accompagnée par une simple guitare. Un excellent musicien et une belle découverte malgré tout pour commencer la soirée. Et comme il est assez rigolo et blague régulièrement avec le public, on a passé un bon moment en sa compagnie.

Et puisque l’on parlait de voix, c’est justement à cette dernière que Southside Johnny doit sa réputation. Vieilli avec élégance son timbre est maintenant un peu éraillé et convient de mieux en mieux à son style musical. Qualifié en introduction de « old fashionned Jersey Shore rock n’roll » Johnny oscille entre pur rock n’roll et rhythm n’blues. Un ou deux blues originaux fûrent même joués au cours du concert pour maintenir la balance. Johnny est entouré par un groupe assez nombreux, à l’ancienne, et ce depuis toujours : une section de cuivres, orgue hammond B3 (et la cabine leslie idoine), basse, batterie et guitare pour un résultat musicalement très énergique et soulful. Johnny est également un excellent harmoniciste, dont il jouera un peu pour un résultat assez mitigé. C’est le seul point noir de la soirée, les cuivres et l’harmonica se marient assez mal et le mélange donne un résultat confus, une sorte de bouillie sonore. Véritable showman Johnny est vêtu du maillot orange de l’équipe de foot locale, un truc pour se mettre le public dans la poche, sport qu’il pratiquera sur scène faisant quelques passes avec le bassiste, un tambourin en guise de ballon. Quel comique ! Johnny fait des blagues, s’amuse à perturber son pianiste en plein show, c’est aussi une petite boule d’énergie qui n’arrête pas de sauter partout. Généreux avec le public, Southside Johnny et son groupe reviendront par deux fois sur scène pour les rappels pour un show qui durera au total pratiquement deux heures et demie (quitte à faire le voyage autant que cela vale le coup). Un excellent concert, dommage toutefois qu’il faille traverser une frontière pour pouvoir en profiter.

www.southsidejohnny.com

www.patricksweany.com

dimanche 6 novembre 2011

Mick Wigfall and The Toxics + Imelda May, La Cigale, 26 octobre 2011.


Une petite poussée de fièvre rockabilly est à prévoir en ce mercredi soir sur la superbe scène de la Cigale. On commence avec la belle découverte de la soirée, l’anglais Mick Wigfall accompagné de son groupe The Toxics. La soirée ne pouvait mieux commencer en compagnie de ce trio. Leur leader Mick Wigfall possède une voix éraillée, reconnaissable entre mille et dont le timbre s’adapte aussi bien au rockabilly qu’au blues. C’est également un contrebassiste, qui n’hésite pas à martyriser son instrument dans le but d’en tirer des sonorités invraisemblables, du swing plein les mains. Véloce et rythmé c’est tout simplement excellent. Le visage caché par un masque de catcheur le batteur en rajoute également une couche et est à l’unisson de son chanteur. A eux deux ils forment une section rythmique redoutable. Ils sont enfin accompagnés d’un guitariste solide. Qu’ajouter de plus ? Qu’ils ont bon goût puisqu’ils reprennent le « Big in Japan » de Tom Waits (ils ont également des compositions originales à leur répertoire). Une excellente découverte. Il paraît qu’ils sont installés en France, aussi espérons les revoir bientôt.

Ancienne compagne de vaches maigres de Mick Wigfall, l’Irlandaise Imelda May prend la suite sur scène pour son premier passage en tête d’affiche à Paris. Repérée en première partie du Brian Setzer Rockabilly Riot en juin dernier, Imelda est déjà une star majeure dans son pays natal et vient tout juste d’être lancée sur le marché français. Avec succès semble-t-il puisque la date affiche complet. Sexy comme tout moulée dans sa robe léopard et les talons aiguilles aux pieds, Imelda fait chavirer les têtes de linottes de l’assistance masculine. Sa voix, grave, est à se damner et peut scotcher tout le monde aussi bien en mode électrique qu’accompagné d’un simple ukulélé, la belle Imelda possède plus d’un atout pour séduire le public. D’une maladresse charmante quand elle essaye de parler français, bien mise en valeur, c’est elle la star, le reste du groupe est plus en retrait, Imelda a fait sensation. Son groupe est particulièrement bien rodé, rompu a l’exercice et passe sans difficulté du rockabilly au jazz contexte dans lequel Imelda fait merveille grâce à son chant swing en diable. Remplacera-t-elle Amy Winehouse (dans un genre certes un peu différent) dans les petits cœurs des fans éplorés ?