jeudi 5 mai 2011

Interview Scarlet Queens


Comment passe-t-on du rock vintage 60s à l’électro ?

Raphaël (dj/clavier) : C’était il y a deux ans à peu près, Quentin et Gaspard avait le groupe de base, très rock pur et ils voulaient depuis quelques temps faire évoluer leur musique vers un style plus moderne et plus tranchant. Ils m’ont proposé de participer. Moi à l’époque j’avais un groupe d’électro et aussi un passé rock assez important. Ca m’a plus tout de suite de pouvoir mélanger les deux univers.

Gaspard (guitare) : Ce qui a été surtout déterminant, c’est les départs des musiciens. On était cinq dans l’ancien groupe et on s’est retrouvé à trois. On était un peu dépourvus. Soit on s’arrêtait, soit on continuait. On a décidé de continuer à trois en remplaçant la batterie par des boîtes à rythmes et avec des basses électroniques. C’est ça qui a joué beaucoup dans notre changement de style.

Raphaël, comment tu as rencontré les autres membres du groupe ?

Raphaël : On avait un ami commun à l’époque où on avait chacun notre groupe. On s’est rencontré sur le tournage de leur premier clip « rock n’roll girl » qui était un titre beaucoup plus rock. On s’est tous rencontré là en fait. On était une grande bande qui se baladait tout le temps ensemble.

Contrairement aux autres groupes électro-rock qui partent de bases punk ou métal, vous avez un côté roots, vintage. Vous n’aviez pas peur du choc ?

Raphaël : Au contraire, ce qui nous intéressait ce n’était pas d’adapter le rock pur à l’électronique, mais plutôt de le confronter. Garder l’essence du genre pour le coller à d’autres styles sans l’adapter complètement.

Gaspard : L’idée c’est aussi d’essayer d’innover entre guillemets, le plus possible. Le rock électro existe depuis longtemps mais on n’avait encore jamais entendu de groupes qui mélangeaient du rock vraiment vintage avec de l’électro. Avec une part égale pour chaque genre sans que l’un prenne le dessus sur l’autre. Que cela soit vraiment un ensemble.

Raphaël : Souvent dans les productions dans ce genre de groupe, les morceaux sonnent beaucoup plus moderne, la prod fait ressortir le côté dansant, électronique alors qu’il n’y a pas forcément plus d’électronique. C’est un genre très ciblé.

Gaspard : Les guitares sont beaucoup plus saturées en général.

Raphaël : Oui avec beaucoup d’effets pour que cela fasse plus électronique. On voulait garder des guitares pures.

Est-ce que l’on pourrait dire que « TSC » et « Outside play », les deux premiers titres du maxi, sont les représentatifs de votre style avec cette alternance entre riffs de guitares et nappes de claviers ?

Quentin (chant) : « Outside Play » c’est celle qui est la plus représentative de l’EP. Les parties électroniques sonnent très électronica et c’est ce qui intéresse le plus Raphaël. Et après les deux couplets sont très différents et le final vraiment rock. Et puis c’est aussi le titre de notre EP.

Raphaël : C’est certainement celle qui est la plus aboutie dans le genre.

Gaspard : Celle qui reflète le mieux notre volonté en tout cas.

Comment se passe la composition ? Est-ce que vous partez d’une base guitare/voix avant d’ajouter des éléments ou est-ce l’inverse ?

Raphaël : Souvent oui, on part de grilles d’accords déjà composés.

Gaspard : Des squelettes de morceaux. La structure sans plus.

Raphaël : En ensuite on compose tout à trois. Même les parties électroniques, on y pense ensemble. Après chacun ramène des touches plus personnelles.

Gaspard : En général les morceaux commencent avec Quentin et moi. J’arrive chez Quentin avec une idée, lui à des idées au niveau de la voix, on propose ensuite à Raph. Et si Raph aime on commence vraiment à travailler le morceau. En ce qui concerne la section rythmique, c’est le batteur et le bassiste qui composent eux-mêmes leurs parties. On donne juste quelques indications de style.

Quentin : Avec Gaspard on a commencé à faire de la musique il y a cinq ans maintenant. On a commencé tous les deux et on a gardé l’habitude de commencer les morceaux à deux. C’est vraiment devenu une habitude de travail. Maintenant on bosse de plus en plus à trois. C’est une nouvelle habitude.

Gaspard : On ne peut pas s’empêcher de commencer à deux (rires) !

Raphaël : Oui et en plus il y a plusieurs morceaux dans l’EP que Quentin et Gaspard avaient composé uniquement rock pour l’ancienne formation. Pour beaucoup c’était un travail d’adaptation.

Quentin : « TSC » par exemple, c’est un vieux morceau que l’on a adapté avec Raphaël. « Outside Play » on l’a plus composé à trois.

Gaspard : Oui mais « TSC » a énormément évoluée depuis la version initiale. Notre nouvelle version est beaucoup plus riche. Pour le prochain EP on s’inspire plus des textes de Quentin. On part des paroles et selon les émotions qui se dégagent on adapte la musique : plus planante, dansante ou énervée. C’est un travail que l’on n’avait jamais fait.

Votre titre folk « Horsedown » et « Downtown » sont-elles aussi des vieilles chansons ?

Quentin : « Downtown » a été composée dans le studio même, juste avant l’enregistrement. Vraiment sur le moment. Avec Raphaël on a bossé sur la partie électronique tous les deux, juste avant de la passer dans les bandes !

Gaspard : On l’a enregistré sur un coup de tête à trois heures du matin dans le studio.

Quentin : « Downtown » c’est aussi un morceau assez ancien qu’on a réadapté.

« Cocaïne Josephine » est par contre très planante…

Quentin : J’ai écrit les paroles à 18, 19 ans. C’est aussi une vieille chanson. On la traîne depuis un moment. On a quand même décidé de l’enregistrer, par ce qu’elle nous tient à cœur, elle nous plait toujours autant. Elle plait aussi au public. Elle marche assez bien en live.

Gaspard : Les paroles collent bien sur ce côté planant. C’est une métaphore sur la drogue. Et à la base, elle vient du Velvet Underground. La version originale d’il y a quatre ans ressemble beaucoup à « Heroin ». Beaucoup trop même. C’est pour cela qu’on l’a fait évoluer.

Avec le violon ?

Gaspard : Non, sans le violon (rires) ! Quand même…

Vous êtes intéressés par des projets audiovisuels ?

Raphaël : Ah oui ! On est très BO des films en général. Chacun de nos morceaux à une histoire. « Cocaïne Josephine », c’est une histoire illustrée par la musique. Il y a beaucoup de morceaux que Quentin pense comme ça au départ.

Quentin : Très imagés. On joue beaucoup sur les images que peuvent dégager les paroles. Après on essaye de placer la musique dessus. On s’intéresse beaucoup au visuel, les vidéos, les clips. On a déjà fait un clip pour cet EP, on va peut-être en faire un ou deux autres. Dans le futur on aimerait bien faire un long clip, un vrai court métrage sur l’EP suivant. La relation images/musiques nous intéresse beaucoup.

Gaspard : Raph a déjà fait la BO d’un court métrage qui a été sélectionné pour Cannes.

Quentin : Donc il est dedans.

Vous avez un album en préparation ? Que va-t-il se passer à l’avenir ?

Raphaël : On a un autre EP qui va être plus électronique. En tout cas plus expérimental et plus planant qui arrivera vers janvier prochain.

Gaspard : Plus conceptuel.

Raphaël : Et ensuite l’album pour septembre 2012.

Gaspard : Et un maximum de concerts pour cette année.

Quentin : L’album devrait être un mélange entre « Outside Play » notre EP actuel et le suivant qui sera plus expérimental. Vraiment plus poussé au niveau électro mais toujours avec du rock qui ne nous lâchera pas je pense. On va vraiment essayer de pousser à fond nos deux univers que l’on aime bien pour essayer de faire ressortir le meilleur des choses…

En concert le 6 mai à la Scène Bastille.

www.myspace.com/scarletqueens

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