dimanche 27 novembre 2011

Peter Frampton, Le Bataclan, 23 novembre 2011


C’est symptomatique d’une industrie à laquelle il ne reste guère plus que la carte de la nostalgie : on fête dorénavant les anniversaires d’albums, plus où moins marquant, par des concerts spéciaux dans lesquels l’intégralité desdits disques est jouée. Peter Frampton, puisque c’est de lui dont il est question aujourd’hui, n’échappe pas à la règle et fête les 35 ans de son « Frampton Comes alive », album qui l’a transformé en superstar, sur la scène du Bataclan. Sauf que ledit album étant déjà un disque live, Frampton nous ressort le même concert qu’il y a 35 ans. Ah nostalgie quand tu nous tiens… Cela a surtout comme désavantage de gommer d’avance l’effet de surprise (enfin presque), ce n’est pas tellement grave finalement puisqu’il y a trente cinq ans je n’avais personnellement pas l’âge de sortir le soir. Et puis cela reste de la bonne musique. Et Frampton (accompagné pour l’occasion du bassiste Stanley Sheldon qui était déjà là dans les années 70) est un perfomer qui sur scène retrouve l’enthousiasme de ses jeunes années. Et ça fait plaisir à voir ! Sur scène, Peter est cosy. Petit guéridon dans le fond, une tasse de thé, un petit bol de céréale dans lequel le guitariste picore entre les chansons (et au passage une pub éhontée pour un marque commençant avec un K, tu pousses le bouchon un peu loin là…). Derrière la scène un écran diffuse toute une série de photos retraçant sa carrière (Peter avec McCartney, Peter à l’arrière d’une limousine, une « naughty german girl »…) et un hommage aux disparus Bob Mayo et John Siomos. On garde surtout de lui l’image du virtuose de la talk box (cf. le tube « Show me the way ») mais Peter Frampton est bien plus que cela, un guitariste très fin, comme le prouve les rappels quasi-exclusivement instrumentaux, et surtout un chanteur folk (on l’avait un peu oublié) qui assure aussi en solo avec une guitare acoustique. Parmi les excellentes surprises, un titre d'Humble Pie, une version instrumentale de « Black hole sun » (Soundgarden) totalement inattendue et une autre reprise, plus convenue, du « While my guitar gently weeps » de George Harrison qui clôture un show de deux heures et demie. Car Peter Frampton est généreux avec son public et c’est tout à son honneur. Allez ne faisons pas la fine bouche, c’était quand même chouette de pouvoir replonger dans le son de l’époque.

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