samedi 13 avril 2013

Johnny Winter, Olympia, 7 avril 2013.

La soirée qui n'a finalement jamais eu lieue

Cela aurait dû être une fête de la guitare, une sorte de recréation du festival de Woodstock, ou ils ont été tous deux à l’affiche, malheureusement, le décès d’Alvin Lee, il y a à peine un mois, laisse notre Johnny Winter un peu esseulé. La soirée fut malgré tout très belle, grâce à la réactivité de la production qui a réuni un plateau cinq étoiles pour entourer Johnny Winter. On commence par le virtuose Tommy Emmanuel, seul à la guitare folk pour un set acoustique. Pas mal du tout même si la présence d’Emmanuel parait un peu décalée, un sorte de calme avant la tempête. Celle-ci prendra la forme de « l’ogre Irlandais », Johnny Gallagher, totalement inconnu et qui repartira sous les vivas de la foule qu’il n’a eu aucun mal à se mettre dans la poche. Entre blues électrique bien envoyé et rockabilly, ce dernier n’a aucun mal à s’attirer les faveurs de la foule. Excellent d’un bout à l’autre, Johnny Gallagher, la grande révélation de la soirée. Direction ensuite le bar où on retrouve un Manu Lanvin, bien esseulé avec son ampli de cinq watts. Entouré de son contrebassiste et de son batteur, ce dernier a bien du mal à se faire entendre. Un petit showcase pour patienter, trois titres et deux reprises « got my mojo working » et « Gloria ». Saluons la performance de l’artiste dans des conditions franchement pas évidentes. Retour ensuite dans la fosse pour le gros morceau de la soirée Johnny Winter, accompagné de deux guest stars exceptionnelles (en plus de son groupe habituel) : son frère, l’inénarrable Edgar Winter (saxophone et claviers) qui annonce le concert (comme à Woodstock !) et un autre guitar-hero le bluesman Robben Ford, dont on a pu admirer la finesse du touché (Gibson SG) le temps de trois titres.  C’est la grande nouvelle de la soirée, Johnny Winter va mieux, beaucoup mieux. Presque sémillant ce dernier se présente seul sur scène et marche sans aide extérieure jusqu’à sa guitare et joue le premier titre debout. Laissé quasiment pour mort après des années d’excès, je me souviens encore de mes premiers concerts de Winter quand il fallait quasiment le porter jusqu’à son instrument… Derrière moi le public approuve et des « Ouais, il n’est pas mort » se font entendre. Winter semble avoir retrouvé toutes ces capacités musicales et balance ce son du Texas entre blues et rock comme à la grande époque des années 1960. On pourrait juste regretter cette horrible guitare sans tête que plus personne n’utilise depuis les années 1980.  Côté set-list pas de grosses surprises, reprises bien senties, la bien nommée « Johnny be good » et son refrain « Go Johnny go » repris comme une antienne par le public ; « Sunshine of your love » (Cream), des titres des Stones. Quelques compositions originales parsèment le tout. Le saxophone d’Edgar est une valeur ajoutée vers un son plus jazzy. Ce fût une belle soirée. De là haut, Alvin doit être content.

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