vendredi 31 mai 2013

The Hub + John Fairhurst + Heymoonshaker, le divan du monde, 29 mai 2013.

Dave Crowe (à gauche) et Andy Balcon (à droite) : Heymoonshaker
Quelle divine surprise en ce mercredi soir, en découvrant la longue file des spectateurs faisant la queue sur le trottoir longeant le divan du monde !!! Les Heymoonshaker ont réussi à remplir la salle, plus une place disponible, et tant pis si on est tassé comme des sardines, c’est avant tout un formidable message d’espoir ! Mais avant de s’étendre plus avant sur ce formidable duo, un petit mot sur les deux premières
parties…

On commence avec une vieille connaissance, le duo blues TheHub, qui se trouve être un projet en pleine mutation. Adepte de la formule en duo, Hubert#06 est maintenant accompagné par un batteur (là où avant Yarol tenait la basse et un semblant de batterie). La musique s’en retrouve transformée en prends du coup un aspect plus tribal. La rythmique s’en retrouve solidifiée et pleine de groove. Toujours aussi efficace à la guitare, Hubert égrène ses rythmiques en ternaire avec brio. Petite (et excellente) surprise en découvrant que notre homme du sud chante maintenant principalement en français, ce qui à l’énorme avantage de lui donner une originalité. D’autant que l’homme est totalement crédible dans ce rôle de bluesman francophone. The Hub est en pleine préparation de son nouvel album, on attend la suite impatiemment…

Place ensuite à la grande découverte de la soirée, le John Fairhurst band. C’est à l’occasion d’une interview avec les Heymoonshaker que l’on a entendu parler de John Fairhurst pour la première fois : quoi, tu ne le connais pas ? Tu devrais ! Et après l’avoir découvert en live pour la première fois, je comprends mieux pourquoi. En effet, John Fairhurst, guitariste de son état, fait montre d’un talent naturel peu commun. Guitariste virtuose, l’homme est de plus doté d’une voix de gorge marquante, grave limite graveleuse, parfaite pour le blues, évoquant des émotions directement de ses cordes vocales. Son acolyte harmoniciste, complète la formation et souligne la guitare de manière judicieuse. La musique du John Fairhurst band est un véritable voyage en soi, si les matières premières restent le blues et le folk, des inspirations psychédéliques et world (le dernier titre plutôt oriental) se chargent de transporter l’auditeur vers un ailleurs radieux. Tout juste si on pourrait lui reprocher un petit manque de concision, ce qui est malheureusement souvent le cas avec les solistes trop doués… C’est quoi qu’il en soit une belle découverte.

Et on termine enfin avec la grosse affaire de la soirée, le duo beatbox blues anglais, Heymoonshaker et plutôt qu’un long discours stérile, on va résumer la chose le plus simplement du monde : c’est LA CLAQUE ! Le duo est parfaitement complémentaire, à droite de la scène Andy Balcon, guitariste et chanteur à la voix gutturale, il incarne la facette la plus classique du duo. Le grain de folie, c’est le (génial) beatboxer Dave Crowe. Le beatbox est une technique plutôt assimilée au hip-hop, l’entendre mélangé à une guitare blues est déjà assez surprenant en soi. Mais quand on a affaire à un beatboxer d’exception, comme Dave Crowe, le concert devient une expérience unique. Dave Crowe ne se contente pas seulement d’assurer à lui seul le travail d’une section rythmique, non, il interprète littéralement le rythme, l’accompagnant de grands gestes, de mouvements amples des bras. Se contorsionnant dans tous les sens possibles et imaginables, Dave semble sans cesse être au bord de l’implosion. Les sons qu’il tire de sa bouche sont tout simplement bluffants et apportent au blues des couleurs inédites évoquant l’électro ou le dubstep, alors que le groupe n’utilise aucune machine et replace (et c’est d’ailleurs tout à son honneur) l’humain au centre des débats. On frôle l’expérience sensorielle lorsque Dave demande au public de l’écouter les yeux fermés lors de son hallucinant solo. Le dernier tiers du concert au moment où le duo est rejoint par trois invités (John Fairhurst, son harmoniciste et un clarinettiste) est exceptionnel. Le rendu musical, entre blues et free jazz, est digne d’un jam band psyché des années 1960. Chaque musicien trouve sa place avec une fluidité étonnante. Fairhurst en particulier est excellent dans ce contexte. C’est tellement bon, que le quintet ainsi constitué mériterait d’enregistrer un album. Il ne fait aucun doute que ces musiciens font partie de cette troupe rare des bêtes de scène qui se donnent à fond. Ils ont fait péter le plafond, le public est en délire, les mains en l’air. C’est beau. Dave Crowe et Andy Balcon sont deux hommes droits et honnêtes, des artistes plaçant les relations humaines au dessus de tout. Le succès ne pouvait pas mieux tomber que sur ces deux là. Ils le méritent amplement.

jeudi 30 mai 2013

Fargo Rock City Festival : Two Gallants + Sallie Ford and The Sound Outside + Steve Earle and The Dukes, Le Trianon, 27 Mai 2013.




Le gratin de l’Americana (ou presque) s’est donné rendez-vous en ce lundi soir dans le cadre majestueux du Trianon pour la soirée de clôture de la première édition du Fargo Rock City Festival organisé à l’initiative du label et de la boutique de disques du même nom.

On commence avec les Two Gallants, le duo de San Francisco, apparu il y a une dizaine d’années maintenant s’est crée une niche bien particulière. Si la base semble être le folk (bien électrifié tout de même) guitare et harmonica sur rack, le batteur, telle une déferlante sonore, donne une ampleur grunge à l’ensemble. Le duo navigue en eaux troubles entre apaisement (très jolie compo acoustique en toute fin de set) et furie sonore. Très plaisant.

Sallie Ford and The Sound Outside

On poursuit avec celle qui est devenue l’une des chouchous de cette page depuis son apparition sur la scène mondiale fin 2011, SallieFord. Creusant le sillon tracé par son deuxième album, « untamed beast », le projet musical de Sallie Ford est en pleine mutation. Très marquée par le rockabilly et le gospel sur son premier disque, « Dirty Radio », Sallie Ford délaisse un peu ses influences premières au profit d’une approche à la fois plus contemporaine et plus garage. Un peu plus sale en quelque sorte. Comme un signe du temps qui passe, point de reprise de Buddy Holly cette fois, mais un « Heart of Glass » (Blondie) assez étonnant (mais réussi) en ces lieux et place. Autre détail marquant, Tyler Tornfelt a délaissé sa, pourtant magnifique, contrebasse au profit d’un basse électrique pendant tout le set. A part cela on retrouve le groupe tel qu’on l’aime, le batteur Ford Tennis est toujours impeccable de swing voire même carrément impressionnant de rectitude et le guitariste Jeffrey Munger semble être la nonchalance incarnée. Quant à Sallie, si elle se professionnalise de plus en plus, elle a gardé intact cette fraîcheur qui la distingue encore (mais pour combien de temps ?) des grosses machines ultra calibrées made in USA. Et j’ai oublié de le préciser, mais son timbre de voix de gorge fait toujours son petit effet. Je reste un peu nostalgique des intermèdes country chantés par Jeffrey mais bon, c’est comme ça…
 
Steve Earle

On garde le meilleur pour la fin avec un monument de la musique étasunienne, rien de moins que Monsieur Steve Earle. Apparu au mitan des années 1980 (premier album « Guitar Town » en 1986) comme un pur chanteur de country, Steve Earle a ensuite évolué (grosso modo depuis son album « Copperhead Road » de 1989) vers un style plus électrique, plus rock voire même carrément heavy. Depuis Earle suit un chemin personnel : est-ce de la country ? Oui mais pas complètement. Du rock alors ? Oui également mais pas entièrement. De fait, Earle présente cette incongruité d’avoir fait sien tous les styles sans jamais se renier, rock n’roll, folk, country il n’y a guère que le blues qui échappe à son répertoire. La quintessence du musicien américain. C’est surtout un songwriter fin et inspiré, doté d’une conscience sociale en sus et n’ayant pas peur d’exprimer son scepticisme à l’égard de son pays qu’il doit pourtant adorer (enfin j’imagine). Ce qui lui a valu un certain nombre de déboires. Un peu à l’image de sa musique Steve Earle a présenté un set en deux temps, une première partie plutôt folk / rock axée sur la guitare, l’harmonica et une deuxième partie plus country mettant en valeur la mandoline. C’est aussi avec un plaisir non feint que l’on retrouve sur scène son guitariste Chris Masterson qui m’avait déjà fait forte impression lors de son passage à la flèche d’or. Ses interventions sont toujours justes et inspirées quelque soit le contexte. Ce type est tout simplement brillant. Chris Masterson, retenez bien ce nom ainsi que celui de son groupe The Mastersons.


Une programmation judicieuse et cohérente, un cadre magnifique, celui du Trianon, cette première édition du Fargo Rock City Festival a été une réussite en tout points. Espérons maintenant que l’événement se pérennise (ce que n’a pas réussi le hélas défunt cool soul festival). Vivement la deuxième édition et les suivantes…

dimanche 26 mai 2013

The Hillbilly Moon Explosion, Le nouveau Casino, 24 mai 2013.




C’est avec une joie sincère que l’on a retrouvé les Hillbilly Moon Explosion, vendredi soir dernier au nouveau casino. Si le groupe continue avec bonheur son petit bonhomme de chemin musical avec son excellent nouvel effort « Damn right honey », les helvètes n’étaient pas venu nous rendre visite depuis quelques années déjà (si mes souvenirs sont bons, c’était au réservoir). Et c’est un groupe en forme olympique que l’on a retrouvé ! Emanuela, toujours pleine de grâce, superbe dans son tee-shirt Motorhead du plus bel effet, très en voix et auteur de chœurs et de contre-chants poignants quand elle n’est pas la chanteuse lead. Derrière sa magnifique Gretsch blanche demi-caisse on retrouve Duncan qui nous a gratifié de ses six cordes magiques toute la soirée, excellent musicien aussi bien à l’aise dans le rockabilly (la marque de fabrique du groupe) que dans les boogies endiablés, très solide rythmiquement et soliste inspiré. C’est un bonheur de l’écouter. Oliver et sa contrebasse assurent le show, petite escalade de l’instrument pour une séance d’air surf au passage, et le lien avec le public. Il est celui qui discute le plus. Bon chanteur, sa voix grave crée une alternance intéressante avec le timbre féminin d’Emanuela. Et la distorsion sur sa contrebasse apporte une note punk/garage originale et de la diversité dans les ambiances très marquées par rockabilly des années 1950 du groupe. HME a un nouveau batteur, Sylvain (et oui, il est français, hourra !), aussi bien à l’aise avec les balais que les baguettes, son sens du swing, carré et efficace, propulse le groupe dans une nouvelle dimension. L’association avec la contrebasse fonctionne à merveille et fait renaître la magie du rock n’roll des origines. Bref tout aurait été pour le mieux dans le meilleur des mondes si un malheureux incident (une spectatrice tombée dans les pommes au premier rang au cours d’un pogo bien agité, mine de rien on a frôlé la catastrophe) n’avait pas mis fin au concert au beau milieu du dernier titre, jetant ainsi un voile d’ombre sur une soirée jusqu’ici excellente.

Un petit mot pour finir sur le dj Erik Rug, que l’on a pu écouter avant et entre les deux sets du groupe, et qui nous a balancé quelques pépites 1960s rockabilly/garage/soul etc… vinyliques bien senties. Excellent Dj set.

mercredi 22 mai 2013

Ben Harper with Charlie Musselwhite : « Get Up ! »




Arrivé à un certain point, Ben Harper, 42 ans dont 20 de carrière et des disques écoulés par pelletés, essaye dorénavant à s’intégrer davantage dans le paysage blues, milieu autour duquel il tourne depuis des années (ses débuts en fait) sans vraiment en faire partie. Trop rock pour les puristes. En Charlie Musselwhite, harmoniciste de son état, un vieux de la vieille, actif depuis les années 1960, Harper a trouvé le partenaire dans le crime idéal. Méconnu du grand public mais adulé des connaisseurs, garant d’une certaine tradition, Musselwhite a le fond nécessaire pour hausser le niveau et pousser Ben Harper hors de sa zone de confort, celle des standards FM. Le premier titre dévoilé, « I don’t believe a word you say », pouvait laisser pantois quant aux tenants et aboutissants d’une telle collaboration. Gros riff de guitare, Musselwhite un peu sous-utilisé, le morceau portait indéniablement plus le sceau de Ben Harper que celui du malicieux harmoniciste. Les choses avaient-elles vraiment changées ? Après écoute du disque, on peut l’affirmer, oui, mille fois oui et c’est pour le meilleur ! Le disque révèle une complicité, une connivence (corroborée par les photos du livret) entre les deux protagonistes. C’est le disque de deux potes, pas une collaboration forcée débouchant sur un gain en crédibilité pour l’un et en célébrité pour l’autre. L’album est équilibré, bien balancé, les musiciens aussi bien à l’aise dans un environnement acoustique,  « Don’t look twice » qui ouvre les débats de fort belle manière, très cool, qu’électrique « Blood side up ». « I ride at dawn » est lourde et aussi oppressante que le plomb alors que « Get up !», nettement plus jam, swingue comme pas possible, en partie grâce à une ligne de basse absolument mortelle. Il n’y a ni règles, ni limites, le duo tente tout et met dans le mille neuf fois sur dix. Mention spéciale pour « She got kick », très réussie. Un très bel album et une perle supplémentaire dans la discographie de Ben Harper, après l’album sorti avec les Blind Boys of Alabama (« There will be a light ») en 2004.

lundi 20 mai 2013

Bubblies : « Audiogame #1 »




Décidemment les bonnes surprises musicales arrivent avec une régularité confondante dans notre cher Hexagone ces temps ci ! Et comment est-il possible que l’on n’ait jamais entendu parler avant de ces Bubblies, pourtant actif depuis le milieu des années 1990 ?? Biberonnés au son power pop punky des années 1990 (Weezer, Pixies, Nada Surf, ce genre de choses) les Bubblies viennent de sortir (enfin il y a déjà quelques mois) une petite perle dans le genre. « Mastermind » et « Big Fake » qui ouvrent l’album de la plus belle des manières n’ont rien à envier aux classiques du genre, signés des groupes cités plus avant. Energie, évidence mélodique, refus absolu de quitter l’adolescence (quelque part ça se comprend…) l’album sonne comme un grand voyage dans la machine à remonter le temps. En gros, c’est comme il y a vingt ans, une époque où le téléphone était pensé pour se parler ! Arrivé à mi-écoute, l’album prend un tour inattendu, moins porté sur les guitares (encore que) et plus sur la pop électro-kitsch, à base d’orgue Moog, les Rentals (les années 1990 toujours) ne sont pas bien loin. Une belle petite réussite qui ravira aussi bien les nostalgiques de tout bord que les amateurs de pop bien envoyée. Excellent.
www.bubblies.net 

samedi 18 mai 2013

Kesiena : « It was all written »




Alors que l’album débute avec la douce acoustique « On my way », on a l’impression de partir pour un beau voyage au cœur des musiques roots en compagnie de Kesiena (joli grain de voix au passage). Hélas, rapidement le versant pop de l’affaire prend le dessus, les arrangements particulièrement d’une grandiloquence digne des années 1980. Quelques bons morceaux malgré tout (« You may not be the one », « love is all i have » "It was all written"). Une occasion manquée.

vendredi 17 mai 2013

Klangfeld




Quelle belle surprise que ce maxi (6 titres) signé Klangfeld. Ressemblant à peu de choses déjà connues, Klangfeld préfère suivre sa propre voie plutôt que de recréer les sons du passé. Bien lui en a pris. Klangfeld se présente de prime abord comme un groupe de rock classique, batterie, basse, guitare. Ce qui l’est beaucoup moins (classique) par contre, c’est les compositions de Klangfeld. D’un format moyen assez long, c'est-à-dire dépassant les trois minutes syndicales, Klangfeld révèle un entrelacs expérimental où les sensations se bousculent. La musique part dans une direction puis une autre, entraînant l’auditeur dans une sorte de grand huit sonore assez ébouriffant. Et le tout en restant toujours assez simple d’accès (la jolie ballade acoustique « Black Star »). C’est le tour de force réussi par ce maxi, entraîner l’auditeur hors des sentiers battus sans jamais tomber dans des expérimentations froides et stériles à la Radiohead (par exemple). Et sans jamais utiliser le moindre synthé ou manipulation sonore. Tout est « fait main », car dans sa forme, du moins, Klangfeld se présente comme une formation rock classique. Belle réussite.

jeudi 16 mai 2013

Layori : « Rebirth »




Deuxième effort pour cette artiste originaire du Nigéria, qui aura eu bien du mal à arriver jusqu’à nous, et la promesse d’un superbe voyage tout en musique. Réalisant le grand écart entre plusieurs cultures, Layori chante en langue vernaculaire sur fond musical jazz soul typiquement occidental. Acoustique chatoyante (guitare sèche, contrebasse), interventions jazzy des cuivres (le saxophone notamment), Layori est de plus une vocaliste de charme, tantôt douce, tantôt profonde, ce qui ne gâche évidemment rien à l’affaire. L’absence de batterie remplacée par un cajon donne une note latine à l’ensemble et favorise un sentiment d’intimité avec l’artiste.  L’album est magnifique.

mercredi 15 mai 2013

The Relatives : « Electric Word »




A première vue, mais à première vue seulement, The Relatives se présente, à l’instar de The Heavy, comme une version masculine des Bellrays. A savoir, un savant alliage entre chant soulful à souhait sur une musique d’inspiration rock. Une écoute attentive permet de mieux définir le style des Relatives. Moins punk que les Bellrays, The Relatives pencherait plutôt du côté psychédélique de la chose rock. « Let your light shine » est peut-être la plus représentative du style : orgue hammond B3, guitare wha-wha, la chanson est formidable. « Bad Trip » vaut aussi son pesant de décibels et nous ramène au meilleur des sixties. Les influences black des Relatives serait plutôt à rechercher du côté du gospel, l’album s’ouvre et se referme sur des morceaux inspirés par le chant choral à cappella. Cet amalgame entre rock, soul, blues et gospel ainsi que le chant à plusieurs voix n’est pas sans rappeler les Temptations (la grande époque « Psychedelic Shack »). « The Electric Word », le premier album du trio après quelques quarante ans d’existence, est non seulement une réussite indéniable, sans temps mort ni faute de goût, mais c’est également notre coup de cœur du printemps.


mardi 14 mai 2013

Joe Driscoll & Sekou Kouyate : « Faya »




Le disque d’une rencontre, la passerelle entre deux univers. A ma droite, Joe Driscoll le New Yorkais, c’est la face urbaine du duo. A ma gauche, Sekou Kouyate, l’Africain incarne quant à lui la facette vernaculaire. Joignant leurs forces, les deux hommes projettent de ramener le rap et par extension le blues à ses racines africaines. Et c’est parti pour un beau voyage le long de ces neuf plages dans les plaines africaines où dominent les instruments ancestraux (« Passport 1 ») ; dans le fond résonnent les sirènes et autres bruits de rue estampillés NYC (« Tanama » qui ouvre l’album et "Birnakely"). L’amalgame prend particulièrement bien sur « Faya 1 » ou le flow de Joe Driscoll se mêle à merveille à un gombo musical composé de guitare wha-wha et de divers instruments acoustiques typiques. Plus soulful « Lady 2 » est une autre belle réussite de cet opus plutôt réussi.

lundi 13 mai 2013

Shaggy Dogs : « Renegade Party »




Attention, les chiens sont de retour ! Faisant fi des traditions les Shaggy Dogs, un des fleurons de notre scène hexagonale soit dit en passant, ne sont ni vraiment blues ni complètement rock n’roll mais un peu tout ça à la fois (même si ils sont des bluesmen absolument crédibles). Passant du garage au pub rock, les Shaggy Dogs ne suivent finalement qu’une seule voie, celle du plaisir. Et c’est finalement ce que l’on entends tout les long des treize plages qui composent ce cinquième effort : un groupe qui s’éclate, dans le binaire comme dans le ternaire. Ce n’est pas plus compliqué que cela et c’est finalement assez addictif. Les Shaggy Dogs empruntent de ci de là tout en préservant l’essentiel : une rythmique pleine de groove, des guitares qui se font tour à tour chatoyantes ou agressives et un piano ou un harmonica bien senti pour compléter le tableau. Car les Shaggy Dogs savent aussi se faire soulful à l’occasion. Et qu’importe si les puristes s’arrachent les cheveux, toute la musique que l’on aime vient du même endroit : du cœur. Avec un cocktail pareil, les concerts à venir s’annoncent explosifs…
 

samedi 4 mai 2013

Dawn McCarthy and Bonnie « Prince » Billy : « What the brothers sang »




Personnage complexe à la réputation atrabilaire, Bonnie « Prince » Billy (Will Oldham de son vrai nom) est bien connu pour avoir été le leader des Palace Brothers, mètre étalon de la country alternative des années 1990. Après une énième réincarnation, Bonnie « Prince » Billy est de retour, accompagné de la chanteuse Dawn McCarthy. Le nouvel album s’intitule « What the brothers sang », les frères en question étant les Everly Brothers, duo star des années 1950 aussi bien à l’aise avec la country que la pop ou le rock n’roll. Rejoignant une longue lignée de musiciens avant eux, McCarthy et Billy rendent ainsi hommage, avec beaucoup de classe, aux héros de leurs premiers émois musicaux le temps de ce très bel album entièrement composé de reprises des frères sus cités. En opposition avec la diversité musicale des originaux, le duo rend hommage au Everly Brothers sur un ton essentiellement country, dans une démarche qui n’est pas sans rappeler le couple Gram Parsons/Emmylou Harris à la différence de taille que Bonnie et Dawn ne sont pas amants. Ce qui s’entends d’ailleurs, le disque sonnant plutôt comme une conversation entre deux potes de comptoirs évoquant des souvenirs communs. Les voix des deux protagonistes se mariant à merveille. Un album de country donc, mais assez diversifié, certains titres mettant en avant un violon très cajun alors que d’autres résonnent plutôt comme des ballades sur un mode lap steel/gratte sèche (« So sad ») et « Somebody help me » prône une approche plutôt rock. La country music étant victime de préjugés ridicules dans notre hexagone, voici un très bel album pour (re)découvrir ce style musical hautement estimable.

Matthew E. White : « Big Inner »




Premier album pour ce mystérieux artiste originaire de Richmond, Virginie et qui arrive un peu sans crier gare. Brassant les styles, c’est à une sorte de voyage initiatique que nous convie Matthew E. White. L’inspiration première semble être le folk, tout part de la guitare acoustique avec une appétence certaine pour les sons des années 1970 à l’image de la ballade d’ouverture « One of these days ». Mais ce serait résumer un peu rapidement le personnage, car cet album nous permet de découvrir un artiste très soulful par ailleurs. Le piano de « Big Love » semble tout droit sorti de la Nouvelle-Orléans, on pense à Allen Toussaint. L’album se termine avec « Brazos », composition de pratiquement dix minutes, sorte d’éveil spirituel, le gospel n’est pas bien loin. Un album court, sept titres seulement, mais richement arrangé à force cuivres et cordes. Et puis il y a la voix de Matthew, à la voix douce et profonde, pleine de nuances, parfaite pour ses compositions laid back à souhait. Le géant barbu semble nous prendre par la main pour mieux nous embarquer dans ce beau voyage au cœur des musiques telluriques étasuniennes.

vendredi 3 mai 2013

Interview Smoking Smoking



Audrey Ismaël, la moitié de Smoking Smoking, nous a reçu avec beaucoup de gentillesse chez elle afin de répondre à quelques questions…

Au début quand j’ai découvert Smoking Smoking, j’ai tout de suite trouvé la formule, avec un seul piano pour deux chanteuses/pianistes, unique en son genre. Vous avez débuté comment ?
Audrey (piano/voix) : C’est assez naturel. Vanessa et moi on se connaît depuis très longtemps, des années. Un jour on était en train de discuter, comme deux super potes qui refont le monde autour d’un verre. Et puis on a commencé à chantonner. On faisait toute les deux de la musique, mais chacune de son côté. On a décidé d’essayer d’en faire ensemble. On s’est enregistré. Le lendemain on s’est revu pour réécouter ce qu’on avait fait la veille et qui est ensuite devenu le refrain d’Are we lucky ? On a trouvé ça pas mal ! On s’est retrouvé chez Vanessa où il n’y avait qu’un seul piano. Je me suis assise à gauche, Vanessa à droite et on a commencé à jouer. Je faisais les accords alors que Vanessa arrangeait en direct le morceau. La formule n’était ni pensée ni conceptualisée. On s’est juste retrouvée toutes les deux avec un seul piano et une énorme envie d’en jouer (rires).

Vos voix se marient très bien, les harmonies vocales c’est quelque chose que vous travaillez particulièrement ?
Audrey : Sur l’album on n’est pas automatiquement en harmonie ni à l’unisson. C’est vraiment au service de la chanson. Parfois l’unisson donne de la force, on chante la même chose, nos voix se confondent. Quand on est parties sur des harmonies, elles n’ont jamais été travaillées au sens classique. Tout vient de la mélodie, une fois qu’on avait trouvé le bon mariage, ça restait.

Il y a quand même un côté très mélancolique sur l’album je pense à un titre comme « dancing » par exemple…
Audrey : Oui, c’est un album très personnel. « It’s all about love », le titre est clair. Après, il y a d’autres titres plus épiques. En tout cas, on n’a jamais voulu faire une chanson triste, on essaye plutôt de mettre un état d’âme en musique. On s’inspire autant de nos histoires personnelles que de personnages fantasmés. Ceux qu’on retrouve dans le clip : Marilyn, Elvis, l’astronaute, la diva désespérée en fin de carrière qui attends le retour de son homme… Ces personnages, on a le sentiment de les porter en nous, ils nous ont inspirés. Vanessa et moi on est très proches, on est vraiment très amies dans la vie, ça nous a permis d’écrire des textes qui nous sont très personnels à nous deux, ce qui est assez particulier quand même. Tu parlais de Dancing, c’est l’histoire d’une danse entre moi (ou Vanessa) et un marin et du souvenir de cette danse. Mais bon tu vois, ce n’est pas si personnel que ça, car la chanson ne parle pas d’un marin en particulier mais plutôt de l’image du marin en général. Ces personnages romantiques, le cow-boy, le marin… Ces personnages qui nous permettait de parler de nos histoires personnelles mais de manière très imagée.

L’album est très bien produit et même parfois très arrangé, « Hold my hand », « Don’t let me down » qui est un peu jazzy. Comment vous transposez tout cela sur scène ?
Audrey : Parfois on est toutes les deux, comme quand on est parties en tournée avec Aaron, avant la sortie de l’album. Maintenant on a un percussionniste avec nous, ce qui donne un côté tribal qu’on retrouve sur « in circles ». On est parfois très proche de ce qui se passe sur l’album même si on a seulement un piano et des percussions. On est en train de travailler sur une tournée pour 2013, idéalement on aimerait que Jérémy, qui a fait tout les arrangement de cordes sur l’album, et Thomas, qui s’est occupé des cuivres, nous rejoignent.
  
L’image est une des composantes principales du groupe...
Audrey : Vanessa est également réalisatrice et photographe. C’est d’ailleurs comme ça qu’on s’est rencontrée, elle travaillait comme réalisatrice pour une boîte de production dans laquelle j’étais en stage. L’image c’est vraiment lié à notre univers musical, les musiques nous inspirent des images et inversement. Souvent quand on compose une chanson, on se regarde et on se dit : « T’as vu quoi là ? ».  On va avoir l’image d’un cabaret, d’un quai. Ca inspire directement notre musique. Une fois l’album enregistré, le fait de le mettre en images était totalement évident et naturel. En plus ça pouvait être « fait maison » grâce à Vanessa. Après l’enregistrement on est parties à New York toutes les deux pour faire le clip, la pochette et les photos de l’album. Smoking Smoking, c’est autant la musique que les images et vice-versa.

Il y a un côté à la fois très américain et très cinématographique sur la pochette…
Audrey : Oui cela rappelle les affiches des films de John Cassavetes. C’est le frère de Vanessa, un graphiste, qui a travaillé sur la pochette. Il a complètement compris notre idée d’affiche de film, très 1970s. C’était super, on était très heureuses. Et puis tous les noms sont indiqués sur la pochette, cela permet de mettre en avant les personnes avec qui on a collaboré qui sont partie intégrante du projet et des chansons que l’on retrouve sur l’album.  

Quel genre de film aurait pu être « It’s all about love » ?
Audrey : Dans l’absolu, ces personnages pourraient être dans un film un jour…

Il y a aussi cette ressemblance physique entre vous deux, au début j’ai cru que vous étiez jumelles…
Audrey : On n’est pas jumelles, juste des amies très proches. On se connaît depuis des années et pendant des années personnes ne nous a jamais dit que l’on se ressemblait. Et depuis que l’on a commencé ce projet, on rencontre beaucoup de personnes qui nous demandent si on est sœurs ou jumelles ! Même des personnes qu’on rencontre en vacances en dehors des activités du groupe. Je ne sais pas, c’est peut être naturel vu que l’on collabore énormément. Il y a des mimétismes qui se créent. Cela tient aussi des vases communicants, on s’influence mutuellement. On s’est fait découvrir nos univers respectifs de manière très profonde pour pouvoir travailler ensemble. C’est un côté que l’on n’a jamais cherché à creuser en tout cas. Ca s’est fait tout seul. On n’a jamais cherché à se ressembler, c’est juste la complicité créée avec le temps.

C’est aussi une belle histoire d’amitié…
Audrey : C’est avant tout une belle histoire d’amitié. On avait déjà travaillé ensemble sur le clip et les photos de mon projet solo. Et j’ai toujours suivi de très près les projets de Vanessa que ce soit en matière de musique ou de réalisation. J’ai posé pour elle pour ses photos. On avait déjà un peu l’habitude de travailler ensemble. C’est une amitié très forte.

Un petit mot sur le tournage du clip à New York ?
Audrey : Epique ! On est parties toutes les deux. Encore une fois ce clip à New York cela a été possible parce que on avait déjà un vécu commun très important Vanessa et moi. On avait déjà tout fait toutes les deux ensemble. On n’avait absolument pas peur. Tous les flashs d’images que l’on avait en tête au moment de l’enregistrement on les a trouvé là-bas à New York. Vanessa était toute seule à cadrer, moi je l’assistais, je tenais les lumières. On a rencontré des comédiens là-bas notamment l’actrice qui ressemble à Gena Rowlands. On a eu la chance de tomber sur des comédiens qui ont été très généreux et qui ont joué le jeu. On est parti deux semaines. Cela nous a donné plein d’autres idées, d’autres envies. Vanessa a depuis fait des séances photos qui déclinent l’univers visuel de l’album qui vont donner lieu à une expo photo et à la publication d’un livre.

Et avant ce clip à New York, il y avait eu une autre vidéo pour la même chanson réalisée par Mark Maggiori. Que s’est-il passé, c’est assez rare deux vidéos pour le même titre ?
Audrey : Mark c’est une très belle rencontre, on est très heureuses de ce clip. On avait envie d’avoir le point de vue d’un réalisateur. Un regard masculin. Ensuite l’évolution du projet a fait que l’on a eu envie d’autres images. On avait envie de faire un nouveau clip nous-mêmes.

Les deux vidéos sont très différentes, l’une est en noir et blanc, l’autre est en couleur. Le clip à New York est beaucoup plus long et ressemble plus à un court métrage…
Audrey : C’est vraiment quand on a enregistré l’album, des images nous sont venues alors qu’on était en studio à La Frette. On a eu envie de noir et blanc. C’est l’évolution du projet…

L’album est sous-titré : « 11 chansons sous influence ». Quelle influence ?
Audrey : C’est un petit clin d’œil à Cassavetes, au film « une femme sous influence ». On l’a laissé au singulier de manière volontaire.

« The man who crashed my heart left for the moon », c’est un peu mystérieux comme titre…
Audrey : Tout ça c’est des personnages. Le cow-boy, l’appel à la liberté, ça nous parle, ça nous fait fantasmer. L’astronaute c’est aussi un personnage. C’est le début du clip, une histoire un peu absurde : « après cinquante ans d’hibernation sur la lune, l’astronaute revient sur terre ». La lune, le ciel, les étoiles, c’est des appels à l’absolu, la liberté. Tant qu’à se faire briser le cœur, autant que cela soit par un homme qui part sur la lune. C’est plus romanesque. C’est un album très absolu et donc du coup très romantique.

On dit souvent que pour les jeunes groupes français, l’album sert de carte de visite pour décrocher des concerts (je précise que ce n’est pas du tout ce que j’ai ressenti en l’écoutant). Qu’en penses-tu ?
Audrey : Le live et le studio c’est deux choses très différentes. C’est comme de comparer le théâtre et le cinéma. L’enregistrement d’un album c’est quelque chose de très intime. C’est très minutieux, microscopique. On réécoute beaucoup tout ce qu’on a fait. On cherche si une note de plus ne va pas apporter quelque chose. On a passé des heures et des heures à enregistrer les voix avec Vanessa. On a pleuré, on a été émues… C’était très fort et dense. Sur scène, on est en contact avec le public. On n’est pas sur soi, on essaye de partager quelque chose avec le public. C’est un travail complètement différent. Les chansons ne sont pas véhiculées de la même manière. C’est complémentaire. Moi, personnellement, j’ai très envie de faire des concerts.

Tu parlais de l’enregistrement comme d’un moment d’intimité, comment est-ce que le groupe s’est senti quand le disque est sorti dans le commerce ?
Audrey : C’était un peu fou. Pour Vanessa et pour moi, c’est notre premier disque qui sort dans le commerce. Quand on a vu notre album à la fnac la première fois, c’était l’euphorie. C’est tellement de travail… Après le sentiment se dématérialise, on ne se rend plus vraiment compte. On a reçu beaucoup de messages assez touchants. On avait quand même hâte de le sortir cet album, c’est comme un accouchement après une gestation. On n’avait pas peur.

« Are we lucky ? », vous êtes chanceuses finalement ?
Audrey : Ah oui ! Mais ce n’est pas la question soulevée par cette chanson. Notre destin ne dépend pas de la chance. Chanceux ou pas, il faut se décider, vaincre ses peurs et se lancer dans un chemin qui nous correspond. Après la chance elle vient ou pas. En l’occurrence, sur ce projet on a plutôt été chanceuses. Tout ce qui se passe depuis deux ans, nous fait dire que l’on est sur le bon chemin.
www.facebook.com/smokingsmoking 
Propos recueillis le 12 décembre 2012.
En concert au café de la danse (Paris) le 4 juin.
Un grand merci à Audrey, Vanessa et Jérémy !


jeudi 2 mai 2013

J’ai testé Carpe Dièse l’école de musique par visioconférence.


Carpe Dièse, école de musique par visioconférence, propose une formule innovante dispensant des cours de musique par le biais d’un ordinateur et d’une webcam, utilisant le logiciel skype. Si la formule n’est pas vraiment idéale, elle permet néanmoins aux aspirants musiciens isolés, ne pouvant se déplacer facilement ou tout simplement victime d’un emploi du temps trop chargé de pouvoir malgré tout profiter d’un enseignement musical. Dans les faits, il faut dans un premier temps s’inscrire sur le site internet. Rapidement le conseiller pédagogique vous téléphone afin de définir les contours de l’enseignement désiré et d’établir un rendez-vous pour un cours d’essai gratuit. Il faut au préalable passer un test de connexion (de bande passante précisément) afin de s’assurer que vous disposez du matériel informatique adéquat. Il est dommage cependant que ce test doive se faire par l’intermédiaire d’un site extérieur, et de supporter par la même de la publicité. Avant ce fameux cours d’essai, Carpe Dièse vous fait parvenir par email, de la documentation (par nécessairement utile) par email. Arrive le jour J et le professeur est là, de l’autre côté de l’écran guitare en main pour ce premier cours d’une demi-heure. Attention, seul ce premier cours d’essai est individuel, le reste de l’enseignement est collectif et les cours ont alors une durée de 40 minutes, ce qui laisse songeur (MAJ on m'annonce qu'il est possible de continuer les cours individuels ensuite). Si le professeur est plutôt sympa et tout à fait compétent, l’expérience s’avèrera un peu frustrante. On a parfois du mal à se voir et il faut changer l’ordinateur portable de position afin de bien pouvoir observer le cours. L’image se fige de temps en temps et on a globalement un peu de mal à se faire entendre et comprendre, du moins plus que dans la vraie vie il me semble. Les cours suivants étant collectifs, le risque de cacophonie me semble réel. J’insiste sur le fait qu’il est nécessaire d’avoir à sa disposition du matériel informatique relativement récent car en plus de l’enseignement via Skype, le professeur fait parvenir des partitions en pdf qu’il faut ouvrir pendant le cours afin de les travailler. Le risque de bug n’est pas loin. La demi-heure passe vite et s’achève finalement avant que l’on ait pu aborder les points prévus au préalable (ce qui aurait été le cas de toute façon lors d'un cours physique). Une fois le cours terminé, l’élève se rend dans son espace de révision personnalisé sur le site de Carpe dièse ou on trouve des vidéos récapitulatives des points à réviser avant le cours suivant. Prendre des cours de musique à la MJC (par exemple), c’est aussi l’occasion de rencontrer, d’échanger avec d’autres élèves pratiquant un instrument différent, ce qui peut parfois donner naissance à un projet artistique. C’est un peu dommage de s’en priver en restant chez soi devant son ordinateur portable… A chacun de voir…
Informations et tarifs sur le site de Carpe Dièse.