lundi 26 août 2013

Portrait The Bloody Beetroots

(c) Victor Picon

Il est comme ça Bob Cornelius Rifo (aka Simone Cogo, son véritable patronyme), la tête pensante des Bloody Beetroots, jamais il ne quitte son masque, inspiré de celui de Spiderman, même lorsqu'il s'agît d'assurer une conférence de presse. Une habitude qui a plus à voir avec la grande tradition du carnaval de Venise, ville située à quelques encablures de la banlieue ou il a grandi, qu'avec les Daft Punk comme on aurait pu le croire dans un résumé aussi facile que paresseux. Lorsqu'on lui apprend que l'on a croisé sur le chemin deux zigotos déguisés comme lui, Bob est hilare : « Excellent ! C'est exactement ce que je recherche. Tout le monde peut incarner mon personnage ». Un peu comme si les betteraves sanglantes tenaient plus du concept aux contours un peu obscurs que du groupe véritable.

Affalé sur le canapé le musicien est aimable, prévenant avec tout le monde voire même carrément hilarant lorsqu'il se lance dans une imitation de Stevie Wonder (apparemment membre honoraire de son panthéon personnel). Bref, à l'opposé de la petite boule de nerfs qu'il est sur scène, ce personnage possédé que l'on observe parfois avec effroi. Lorsqu'on évoque avec Simone son passage remarqué au Eurockéennes de Belfort, le mois dernier un seul mot vient à l'esprit : « insane » (dément) ce qui laisse apparaître chez lui un sourire aussi entendu que satisfait, laissant peu de doute sur ses intentions véritables. De fait les Bloody Beetroots entretiennent cette dichotomie remarquable leur musique peut se faire douce, pop et planante, surtout lorsque Bob s'installe au piano, jusqu'à évoquer la musique classique, influence pleinement revendiquée par l'Italien lors de la conférence de presse. Mais les Bloody Beetroots, c'est aussi une face beaucoup plus sombre de l'électro, ultra-violente, un véritable punk du 21ème siècle dans l'attitude. Sur scène, d'après nos souvenirs de Belfort toujours, l'expérience peut se révéler aussi traumatisante que fascinante. Dangereux mais excitant. Effrayant tellement le groupe repousse loin (mais vraiment très loin) les limites de l'intense. A croire que ce type possède un interrupteur on/off dans le cerveau. Comme le résume Simone : " Les Bloody Beetroots c'est tout et rien en même temps. Ce n'est pas un projet, c'est une succession de couches du même projet".

L'actualité chaude pour les Bloody Beetroots, c'est la sortie du nouvel album, le deuxième, intitulé « Hide », ces jours-ci. Un disque intriguant puisqu'on annonce une collaboration, pour le moins surprenante, ce n'est rien de le dire, avec Paul McCartney : « Personne ne savait ce que cela allait donner, moi le premier. J'ai travaillé avec lui de la même façon que j'ai bossé avec Peter Frampton, en essayant de se faire rejoindre les extrêmes. Il y aura beaucoup de surprises sur ce nouveau disque. C'est mon préféré jusqu'à présent ». Affaire à suivre...
 
Propos recueillis à Rock en Seine le 29 août 2013 lors de la conférence de presse donnée par le groupe.

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