mercredi 31 décembre 2014

Johnny Winter : « Step Back »




Disparu l'été dernier, le 16 juillet à Zürich, quelques jours à peine après avoir foulé une dernière fois une scène française (au festival de jazz de Vienne), Johnny Winter n'aura même pas vécu assez longtemps pour voir la sortie officielle (le 10 septembre dernier) de son ultime album studio. Johnny est mort sur la route, loin, si loin de son village natal de Beaumont au Texas. Forcément, réecouter ledit album après les faits prend une tournure particulière. Comme un baroud d'honneur, un dernier banquet avec une foultitude d'invités. Les amis de la première heure ont répondu présent, Eric Clapton, Joe Perry (Aerosmith), Brian Setzer (Stray Cats), les copains du sud, Billy Gibbons (ZZ Top), Texan comme lui, ou Dr John, le voisin de Louisiane. Et puis la jeune génération est venu rendre visite à un mentor, Ben Harper, l'harmoniciste Jason Ricci. S'attaquant à un répertoire de reprises classiques (« Killing Floor », « Unchain my heart », « My Babe », « Who do you love »...) Johnny rends ici un ultime hommage au blues et au vieux rock n'roll avec lesquels il a grandi. Au final cela donne un disque avec une grande variété d'ambiances, des 1950s aux 1970s, où l'harmonica, les cuivres et les joutes guitaristiques au cordeau entre guitar heroes de bonne compagnie (« Okie Dokie Stomp » avec Brian Setzer) tiennent le haut du pavé. Pas foncièrement original certes mais d'excellente tenue, Johnny aura réussi sa sortie... RIP.

mardi 30 décembre 2014

The Love Me Nots : « Sucker »



La parenthèse Zero Zero (provisoirement ?) refermée, le duo Nicole Laurenne (voix/orgue) / Michael Johnny Walker (guitare) revient à ses premières amours, le garage rock tendance sixties sous l'alias The Love Me Nots. Autre grand événement, le groupe revient dans sa composition originelle, celle qui avait enregistré « In black and white » en 2006 (Jay Lien à la batterie, Christina Nunez à la basse). Et oui, c'était il y a (presque) neuf ans déjà... Le quatuor de Phoenix (Arizona) rocke comme à la plus belle époque. Faut-il y voir une relation de cause à effet ? Le track listing ressemble à une suite d'injonctions : « Don't let him », « You gotta go », « You're not giving me enough », « I blame you »... L'accompagnement musical est à l'avenant, la bande des quatre mise sur l'urgence, les chansons sont vite emballées par une guitare prise de folie (sacré Michael) contrecarrée par un orgue groove vintage apportant une once de distanciation. A son meilleur le groupe délivre des pépites excitantes dès la première écoute (« No myth », « The Fixer », « Wrong »). A la guitare, Michael Johnny Walker, fait preuve d'un registre large allant du punk au rockabilly en passant par mille nuances entre deux : hard rock 70s voire blues déglingué en passant par le western (cf. "Slip into the black"). La voix, grave, de Nicole, toujours aussi sexy, représente l'atout charme de la musique, la pêcheresse que l'on suivrait les yeux fermés. Enfin, preuve que l'expérience Zero Zero a laissé quelques traces, « Jet » chanson midtempo mâtiné de pop, assez inhabituel pour le groupe prouve l'ouverture d'esprit du quatuor, loin de ranger tous ses œufs dans le même panier.
En concert le 2 avril 2015 à la Clef (Saint-Germain-En-Laye)


lundi 29 décembre 2014

Zero Zero + 1



Projet parallèle du couple Nicole Laurenne/Michael Johnny Walker (The love me nots), Zero Zero, donne l'occasion au couple de s'éloigner des sonorités garage rock qui ont fait leur réputation pour une musique plus proche de la new wave des années 1980. Concrètement, concernant la chanteuse claviériste Nicole Laurenne, le passage d'une formation à l'autre signifie l'abandon de l'orgue vintage au profit de synthés. Après un premier album « Mayday », le couple est déjà de retour avec une nouvelle livraison, un mini-album (étonnament) live de 8 titres. Le disque commence avec une double version de « You know what to do », un morceau inédit présentée dans sa version studio suivie d'une version live. Ce titre aux sonorités space-rock est marqué par une opposition entre une guitare farouchement rock et un synthé SF. S'en suit alors sept titres que l'on avait déjà découvert sur le premier effort du groupe. Le rendu live de l'ensemble est assez intéressant et apporte un éclairage neuf sur le travail de la formation. Malgré l'intégration de nouvelles sonorités, le cœur du groupe reste intrinsèquement attaché au rock n'roll inventant à l'occasion un style nouveau, hybride, entre new-wave et garage. Une guitare cradingue n'hésitant pas à s'envoler dans des solis lyriques en opposition frontale avec un synthé, parfois cheap (« Drug », « You know what to do ») ou atmosphérique (« I'll wait » ; « Red Light » la meilleure du lot). Un live énergique.


vendredi 26 décembre 2014

CharlElie, NCY-NYC



La France l'ignore un peu, mais CharlElie Couture n'est pas uniquement musicien (son 19ème et excellent album Immortel est sorti il y a peu). Installé depuis le début des années 2000 à New York City, où il est le propriétaire de la galerie The RE, CharlElie est également peintre, photographe et plasticien. Pour la première fois en France, la galerie Poirel, sise dans sa ville natale de Nancy (NCY), organise une grande exposition retrospective de l'artiste « multiste » selon sa propre définition. L'exposition fermera ses portes le 1er mars 2015.

Plus d'infos cliquez ici
http://info.arte.tv/fr/charlelie-artiste-multiste

jeudi 25 décembre 2014

America : « Holiday Harmony »




Véritable maronnier de saison et classique du showbiz étasunien, il était inévitable que ces vieux bardes folk d'America se mettent un jour à l'album de Noël. Tache dont ils se sont acquittés en 2002 avec un album à leur image, à base de guitares folk et de percussions tentant d'émuler leur grand hit « An horse with no name ». Trois originaux émaillent cette collection de titres traditionnels « Let it snow » (notre chanson de Noël préférée), « White Christmas » et autres « Silver Bells ». Lisse, sans aspérité ni grande passion, l'album sera parfait en fond sonore pour quiconque rêve d'un « Christmas in California ».

mercredi 24 décembre 2014

Venera 4 : « Velveteen »



Pour tout ceux que les chants de Noël épuisent, les français de Venera 4 ont la riche idée d'offrir en téléchargement gratuit leur nouveau single « Velveteen », histoire de fêter Noël dignement. Sorte de mélange de shoegaze et de rock psyché, « Velveteen » est portée par des voix éthérées sur un fond de guitares distordues mais étrangement planantes. Le titre est inédit et ne figurera pas sur le premier album du groupe prévu pour février 2015. Il n'est pas trop tard pour aller chercher son cadeau sous le sapin ! Joyeux Noël à tous !

Pour télécharger gratuitement "Velveteen" cliquez ici.



mardi 23 décembre 2014

Black Strobe + San Carol, Fuzz'yon (La Roche-Sur-Yon), 20/12/2014



On commence par un petit mot pour San Carol, groupe Angevin que l'on a découvert en première partie. Le groupe a besoin de quelques morceaux pour se caler avant de lâcher la cavalerie pour de bon. Un tourbillon de synthés new wave, attaque quasiment métal de la guitare et beat disco mené tambour battant, pas de doute San Carol emporte l'adhésion. Belle découverte pour démarrer la soirée.

22h00, 104 décibels au compteur, Black Strobe entre en scène. Par ordre d'apparition Benjamin Beaulieu, Mathys Dubois et Mathieu Zub, tirés à quatre épingles costumes et cravates, prennent possession de leurs instruments. Charge à eux de faire monter l'ambiance, reprenant à leur compte une vieille tradition héritée des concerts de blues et de soul, avant que le crooner 2.0 Arnaud Rebotini ne fasse son apparition. Alors que le groupe entame les premières mesures de « Boogie in zero gravity », la paisible cité Vendéenne de La Roche-Sur-Yon s'apprête à vivre un déferlement sonore sans commune mesure. Le volume est étourdissant, dominé par le beat implacable hérité de passé techno de Rebotini (« Shining black star »). Black Strobe c'est un peu comme redécouvrir la route 66 en soucoupe volante. Un pied dans le passé et l'autre solidement ancré dans le présent, le quatuor revisite des idiomes vieux comme le monde, blues, country, rockabilly (« House of good lovin », superbe), sur un mode inédit entre synthés et guitares quasi-métalliques (le boogie « I'm a man » chipé chez Bo Diddley). Johnny Cash n'est pas mort, son fantôme est venu hanter la reprise habitée, entièrement synthétique de « Folsom prison blues ». Gavée d'énergie sexuelle (« Monkey Glands »), la musique est parfaite pour la danse à l'image du colosse Rebotini (deux mètres sous la toise, au bas mot) qui s'agite le popotin en claquant des doigts devant son clavier. Quel showman ! Un concert démentiel.




Interview with Malted Milk and Toni Green (English edition)

(c) Benoit Boute



(c) Benoit Boute
Teaming up Malted Milk, one of the best soul music outfit in France, with Toni Green, a veteran singer from the Memphis scene, was probably the best musical idea this year in France. By far. The duet seems pretty excited by the cd recorded together. Here's an interview with Arnaud Fradin, guitar player for Malted Milk and Toni Green.

Mr Sebastian Danchin was an important part of the project. How would you describe his input regarding the making of the album ?
Arnaud Fradin (guitar/voice) : We were talking with our tour manager thinking about doing something different with Malted Milk and bring somebody else to the project. A vocalist. Some idea. Jean-Hervé, our tour manager, called Sebastian. They're good friends. Sebastian knows his way around Memphis, he went there several times to meet people. He had Toni in his mind for a long time. I think they met 15 years ago when he saw Toni on stage. Sebastian liked the band and send Toni a cd.

Toni Green : He gave me some Malted Milk cds before he left Memphis. 4 or 5. When i listenned i was fascinated because they were so talented. I hadn't heard that sound in a long time. Being from Memphis, the way we put music together passed with the musicians. Isaac Hayes, Willie Mitchell they were gone. And those were the people who could really put the music together. And make the hits for Stax records and Hi Recording. Giving me the cds Sebastian also gave me the opportunity to listen to something i wanted to hear for a long time. We couldn't get it in the studio because nobody knew how to put it together. Of all the cds i've done nobody knew how to do it, they were all gone to synthetized sounds.

AF : By the end of the eighties they've lost the way of recording.
TG : Everybody was dead...

It's somehow fascinating that this knowledge of music came back from a bunch of french guys...
AF (laughs).
TG : That's exactly my point. When i listenned to the cds. I can't even remember which one i put in because my girlfriend stole it (laughs) !

She has good taste !
TG (laughs) : Yeah, she said he's bad, meaning he's really good ! That was like WOW, BAM in my face ! If somebody really knew how to play this music... Don't get me wrong i've been to other places, countries and they were really good and talented. But that was really about knowing how to put that thing together. Sebastian knew something that Malted Milk and Toni Green together was fascinating. And that was the whole point.

Arnaud what was your first reaction when you've heard Toni's voice...
AF : Ah ah ! The first time was when i've listenned to her nineties cds. I didn't like the production, i guess they were on a budget. I just focussed on the voice and the songs and they were both perfect.

Malted Milk went from blues to more soulful music. Working with a singer like Toni was another step further?
AF : Yeah, sure. I used to work with other singers before. The first one to put me in a soul mood was, Carl W. Davis before that i was mostly playing blues. I met him in Nantes, he came for a festival. He was from Jacksonville which is Nantes's sister city. That was in 2001. We did a cd together in 2006. That was more soul. We wrote songs together. That was the first i paid more attention to a vocalist instead of a musician. That was another way of singing. After that i've discovered the Memphis scene, Al Green, O.V Wright, The Hi Records artists i was like WOW. I think of it as some sort of blues music. Syl Johnson, he's also coming from the blues but he did a lot of soul music sessions in Memphis or Muscle Shoals. Something is connecting blues and soul music. To me, a soul singer gave more emotions than blues. Songs, lyrics, power it's really close to gospel. It's a powerful music.

You're a singer yourself, was it hard to step back on that album ?
AF : No, no, no ! I had to put back a little. Usually i'm the lead singer on every song. I'm putting back but i'm connecting Toni to the band. That is my part. I still sing songs with Toni on stage. But she's got the main part. It's normal. We did a cd together as Milk and Green. So it's a 50/50 partnership. That is why it was important to me to have one song by myself on the cd and to sing with Toni on stage. We really did a cd together it's not Malted Milk featuring Toni Green. The energy i usually put in vocals, i put it on guitar this time. On stage when i sing and play guitar, i'm talking with Toni. When you're in the front row, as a singer, on stage you've got to face the crowd. It's really cool for me to focus on the band, talk to the other musicians for a change. I like it. I'm learning a lot just listenning to Toni. It's different from what i usually do and that is why i like it.

Toni, how meaningful is the song « I'd really like to know » to you ?
TG : Actually, in the beginning, i was fear for love it. Because it has so many things. I was afraid because i didn't knew how it would be received. But i was very proud that the song was written by Tommy Tate, one of my dear friends. One of the best vocalist ever. To just approach it was really exciting to me. I was really honored, to make sure that his family legacy goes on. On another level i was a little timid about it. The audience response had been outstanding so far. Malted Milk has recreated what Tommy laid down. He really would be proud. They took it to the next step.

AF : The song laid down by Tommy Tate was a demo. The lyrics came from another time. People won't imagine the song was written right now.

TG : At that time there was a struggle at Stax, at Hi Records, in Memphis, in America about race, identity, knowing who you are. In your job, in your daily life... Who Am I ? Can i really handle this power that was given to me ?

Do you think that struggle is still going on, nowadays ?
TG : Things didn't change for the African-American people nowadays. The song is not about the past, it's also about the future. On the musical stand point, I think that for the first time in over 40 or 50 years awarness has resurfaced. Now the music have a basic fondation. Not doing all the other silly things. Going back to the basic of it. That's what is happening now. The world is evolving to that point. As a female i'm like the rough edge of Rn'B. I'm not like the normal girl. I hear different things because i grew up with jazz, gospel. He (Tommy Tate) got that fever, he knew who i was. Me stepping out, i was little timid about it.

Tell me a few words about « That wiggle » which was also on Malted Milk's live album...
AF : Syl Johnson is one of my favourite singer because he crossed over blues and funk and soul. We played the song live, we wanted to do a studio version. Everytime we put out a cd, we have to cover a Syl Johnson song. It's like that ! There is some notes of Albert King on the guitar. I like it, it's the core of the stax records sound. We have different influences, even on production terms. Hi Records and Stax Records are two different sounds. We like to use both. The reverb is coming from Stax. But we also like thing that are more « dry », harder. Take « The weather is still fine » for instance. In the beginning i thought we should not have some reverb on the voice. We add some to make the voice sound bigger. But not that much. Because we try to find the good mix on each song. We take ingredients from everywhere.

So Toni, a few words about Europe. How do you find the audiences to be like ?
TG : Very exciting, very overwhelming, very appreciative. I think the audiences here have more historical factor about what music is all about. They embrace it a little bit more. They have been so supportive ! The place we've gone this week end, it was like WOW, they have been right there for us. It's been exciting for me.

Is it different from back home ?
TG : Very different. Because back home, which is good to me now, back home was good to learn what to do on stage. You've got to learn, you've got to have a forum to work on, to build on. That was my forum to prepare me for overseas and Europe.

Half of the songs on the album are originals. How did you wrote it together ?
AF : There was different steps. I wrote few songs by myself, keeping in mind the fact that the songs will be sung by Toni. We've made some demos with a friend of mine, a female singer, to show Toni what i had in mind for melodies. It was very open. We could have change everything. Do anything with that. The songs did change little by little. And we spent some time with Sebastian, listenning to the demos and make choices for the songs. In january we had our first rehersal together and we put all the material we got, just to try and see what was going on. It lasted 5 days it was very spontaneous. We had a gig at the end. There was two kinds of songs. Songs that i wrote and we finished together, with an input from Sebastian and Toni on words, to make it sound more Afro-American. And there was the covers. « Party girl » was written long ago. I had it somewhere and found it back. Toni just found lyrics on the spot. That was the same thing for « Just call me ».

TG : They revamp it. It's like when your Grandma is about to bake a cake. She puts a mixture of everything in the pot. From the old tapes and from the new tapes. And that's what we did. When we came up with everything, in the end it was like WOW a brand new sound. The freshness of it, that was very good. Their lyrics writing, my lyrics writing we put it all together in the pot. And make a cake out of it.

Toni you've changed the words to make them sounds more from the streets ?
TG : More from reality. The frame, the connotation of the songs. Instead of making them so upthere in the sky i wanted to bring them back down. So you and me can understand what it was all about.

Is that album the beginning of a side project or is it just a one time thing ?
AF : We don't know that yet. We don't know what's going to happen, how long we're gonna tour... In France it could last for a year in a half, but if we go to other countries it might last longer. The fact that Toni is here right now is pushing up the project to the next level.
TG : It is gonna depend on you guys (laughs)!
AF : I don't know what the next album will be : Malted Milk or Milk and Green ? I hope we'll share a lot with all kind of audiences in Europe. A few distributors in other countries like England are really interested in the project. We did things with Malted Milk before but this is a bigger scale. We hope it's gonna be something big and helpful for us.

Did working with singers like Toni put some extra pressure on the band ?
AF : Not so much. The pressure didn't came from Toni. But there is a lot of expectations from different people working with us, like the tour manager, and from people who put some money in the project. They like the cd, so it's exciting for us and really cool, even perfect. But we do feel we have to step up but it's really nice and cool.

Like a good challenge ?
TG : It really is a challenge. Because in the very beginning they didn't really know me and i didn't know them. We established ourselves but we didn't know what it's gonna be about. We knew who we were individually. But when we got together they looked at me and i looked back at them and then we said : « ok let's see what this is going to be » ! All the sudden it was like a chemistry. When we got on the stage it was like WOW and after that in the studio. It was like something that hadn't been felt in the long time. And on stage it's even more magical because we worked it out. If something wasn't there we put it there or under ! That's what is missing in the industry now with everything being so mechanical. I'm pretty excited about what's going on so far. I'm just waiting to hit somebody (laughs) ! I'm kidding they're great guys, they behave. They believe in the project and you feel you can do great things.
AF : All this guys working with us, have the same passion as us for this music. Sebastian was here like an angel. He gave us the time to let us do what we wanted to do. He was confindent with the music. He was aware that we knew this music and how to play it.




jeudi 18 décembre 2014

Interview avec Malted Milk et Toni Green


(c) Benoit Boute

Quelle riche idée d'associer Malted Milk, le haut du panier de la soul en France, et Toni Green, une figure de la scène de Memphis ! L'album en résultant a été un petit coup de cœur de l'année de ce blog. Assis en face de nous, dans une cave parisienne, le duo Arnaud Fradin (guitare/voix) et Toni Green (Chant) est particulièrement excité, voire au taquet, à l'idée de retracer avec nous cette aventure. Rencontre...

(c) Benoît Boute

M. Sebastian Danchin a joué un rôle important dans la réalisation de ce projet. Comment décririez-vous sa participation ?
Arnaud Fradin (guitare/voix) : On discutait avec notre tour manager, Jean-Hervé de la possibilité de faire quelque chose de différent avec le groupe. Notament de travailler avec quelqu'un de l'extérieur. Une chanteuse. C'était une idée comme ça. Jean-Hervé a appelé Sebastian. Ils se connaissent bien depuis longtemps. Sebastian connaît bien la scène de Memphis. Ca fait longtemps qu'il voulait faire quelque chose avec Toni. Il l'a rencontré il y a 15 ans après l'avoir vue sur scène. Sebastian aime bien notre groupe il lui a fait parvenir un cd.

Toni Green (chant) : Bon en fait il m'a donné quelques cds, quatre ou cinq, avant de quitter Memphis. Quand je les ai écouté, j'ai été fascinée par autant de talent. Ca faisait tellement longtemps que je n'avais pas entendu ce son... Tu sais, à Memphis, une grande partie de notre musique est morte avec les musiciens... Isaac Hayes, Willie Mitchell, tous décédés... Et ça c'était des gens qui savaient vraiment faire de la musique. Tous ces hits pour Stax ou Hi Records... En me donnant les cds Sebastian m'a aussi donné l'opportunité d'écouter quelque chose que je voulais réécouter depuis longtemps... Ce savoir faire s'était perdu. Tout le monde bidouillait des synthés...

AF : L'art de l'enregistrement s'est perdu vers la fin des années 1980.
TG : Tout le monde était mort...

Toni, c'est quelque part fascinant que ce savoir faire revienne par l'entremise d'un groupe français...
AF (rires).
TG : Mais c'est exactement ce que j'étais en train de dire ! Quand j'ai écouté le cd... Je ne sais même plus lequel c'était, ma copine me l'a volé ! (rires).

Elle a bon goût !
TG : Ah oui. Elle a dit, ce mec est BAD ! Ce qui signifie qu'il est très bon. C'était comme WOW, BOUM dans ta figure ! Si quelqu'un savait réellement jouer cette musique... Mais attention, j'ai voyagé et j'ai rencontré des gens talentueux partout dans le monde. Mais c'est vraiment une question de savoir faire. Sebastian savait quelque part que Malted Milk et Toni Green, le résultat pouvait être fascinant. C'était ça le but.

Arnaud quelle a été ta première réaction quand tu as entendu Toni chanter ?
AF : Ah ah !!! La première fois c'était un album des années 1990. Je n'ai pas trop aimé la production, on sentait qu'ils avaient un budget limité. Je me suis concentré sur la voix et les chansons et les deux étaient parfaits.

Malted Milk est passé d'un style très blues à une musique plus soul. Travailler avec une chanteuse comme Toni, c'était un pas de plus dans cette direction ?
AF : Oui, bien sur. J'ai travaillé avec plusieurs autres chanteurs auparavant. Le premier à me faire entrer dans la soul a été Carl W. Davis. Avant cela je jouais surtout du blues. On s'est rencontré à Nantes, il était venu pour un festival. Il était de Jacksonville, une ville jumelée avec Nantes. C'était en 2001. On a fait un cd ensemble en 2006. C'était beaucoup plus soul. On avait écrit les chansons ensemble. C'était la première fois que je portais plus d'attention sur le chant plutôt que sur la musique. J'ai découvert une autre façon de chanter. Après, j'ai découvert la scène de Memphis : Al Green, O.V Wright, le label Hi Recordings, c'était WOW ! Pour moi, c'est un dérivé du blues. Tu prends Syl Johnson, lui aussi viens du blues et pourtant il a fait beaucoup de soul à Memphis ou chez Muscle Shoals. Il y a une connection entre le blues et la soul. A mon avis, il y a plus d'émotions dans la soul par rapport au blues. Les chansons, les paroles, tout cela est très proche du gospel. C'est puissant comme musique.

Arnaud tu chantes également. Y avait-il une difficulté à se retrouver un peu retrait ce coup ci ?
AF : Ah oui (rires) ! Non pas du tout. Je suis un peu plus en retrait. D'habitude, j'assure le chant lead sur tous les titres. Là, je fais le lien entre Toni et le reste du groupe. C'est mon rôle. Je chante quelques chansons avec Toni sur scène mais c'est elle qui a le rôle principal. C'est normal. On a fait un cd ensemble sous l'intitulé Milk and Green. C'est un partenariat à 50/50. C'est pour cela qu'il était important d'avoir une chanson à moi sur le disque et de chanter en duo avec Toni en live. On a vraiment fait un cd ensemble ça n'est pas Malted Milk featuring Toni Green. L'énergie que j'emploie habituellement à chanter, cette fois je l'ai mise dans la guitare. Pendant les concerts lorsque je chante et que je joue de la guitare, je communique avec Toni. Quand tu es chanteur, tu es en première ligne, façe à la foule. Pour moi, c'est vraiment cool de pouvoir me concentrer sur le groupe. Pouvoir parler aux autres musiciens, ça me change ! J'aime bien. Et puis j'apprends beaucoup, juste en écoutant Toni chanter. C'est très différent de ce que je fais d'ordinaire mais j'aime bien.

(c) Benoît Boute

Toni, est-ce que la chanson « I'd really like to know » est personnelle à tes yeux ?
TG : En fait, au début, j'avais très peur de ce titre. Elle veut dire tellement. J'avais peur parce que je ne savais pas comment la chanson allait être accueillie. Mais j'étais aussi très fière parce qu'elle signée Tommy Tate, un ami très cher. Un des meilleurs chanteurs de tous les temps aussi. Approcher ce titre, c'était terriblement excitant ! J'étais très fière d'assurer son héritage. J'étais aussi assez timide. Jusqu'ici l'accueil a été incroyable. Malted Milk a totalement recrée ce qui avait été laissé en plan par Tommy. Il aurait été vraiment très fier (Toujours vivant, Tommy Tate vit actuellement dans un institut spécialisé, ndlr). Ils l'ont portée à un autre niveau.

AF : Tommy Tate avait laissé un morceau à l'état de démo. Les paroles viennent d'un autre temps. Il est impossible de croire qu'elles ont été écrites hier.

TG : C'était une période de lutte. Il y avait une lutte chez Stax, chez Hi Records, à Memphis dans tous les Etats-Unis. Une lutte à propos de la race, de l'identité. Savoir qui on est. Il fallait se battre, au boulot, dans la vie de tous les jours. Qui suis-je ? Comment utiliser le pouvoir qui m'a été donné ?

Qu'en est-il de cette lutte de nos jours ?
TG : Rien n'a changé pour les Afro-Américains de nos jours. Cette chanson ne parle pas seulement du passé mais aussi du futur. D'un point de vue musical je pense que pour la première fois depuis 40 ou 50 ans, les gens ont repris conscience. La musique a retrouvée ses racines. On en a terminé avec les idioties. Retour à la base ! C'est ce qui se passe en ce moment, ce vers quoi on évolue. Moi, en tant que femme, j'aime le côté dur du Rhythm n' Blues. Je ne suis pas une fille ordinaire. J'entends différentes choses parce que j'ai grandi avec le jazz et le gospel. Tommy avait cette fièvre, il me connaissait ! J'étais un peu timide à l'idée de me mettre en avant !

Quelques mots à propos de « That Wiggle » qui était également sur l'album live de Malted Milk ?
AF : Syl Johnson est vraiment l'un de mes préférés, lui a vraiment croisé blues, funk et soul music. On jouait cette chanson en live, on en a fait une version studio. Chaque disque, il faut qu'il y ait une reprise de Syl Johnson, c'est comme ça ! Il y a un peu d'Albert King dans les parties de guitare. J'aime bien, c'est vraiment le cœur du son de la Stax. On a vraiment beaucoup d'influences, même en termes de production. Stax et Hi Records c'est vraiment deux choses différentes. On aime les deux. La reverb vient de Stax. Mais on aime aussi les choses plus sèches, plus dûres. Prends « The weather is still fine » par exemple. Au début je pensais qu'il ne fallait pas de reverb sur la voix. Après on en a rajouté pour que la voix porte plus. Pas tant que ça d'ailleurs. Sur chaque chanson il faut trouver le bon mix. Les ingrédients viennent d'un peu partout.

Toni, quel est ton avis sur le public européen ?
TG : C'est très excitant, très émouvant. Le public nous apprécie ! Il connaît mieux la musique maintenant, d'un point de vue historique. Il l'embrasse encore plus fort. Les gens sont tellement encourageants ! Le concert du week end dernier, ils étaient vraiment là ! C'était WOW ! C'est très excitant pour moi !

C'est différent du public à la maison ?
TG : Très différent. A la maison, c'était très bien pour apprendre à se comporter sur scène, c'était très bien pour moi. Il faut apprendre et pour ça on a besoin du public. Pour construire. Et à la maison, c'était ma préparation pour l'étranger et l'Europe.

La moitié de l'album est composée de chansons originales, comment avez-vous composé ensemble ?
AF : Il y a eu différentes étapes. J'ai écrit quelques chansons tout seul, en gardant à l'esprit que ces titres allaient être chantés par Toni. On a fait quelques démos avec une amie chanteuse, pour montrer à Toni ce que j'avais à l'esprit en termes de mélodies. C'était très ouvert de toute manière. On aurait aussi bien tout changer. Et dans les faits, le chansons ont effectivement changées petit à petit. Et après on a tout écouté avec Sebastian (Danchin, le producteur du disque, ndlr) pour faire des choix de production. En janvier on a fait notre première répétition, on a utilisé toutes nos compositions, histoire de voir ce que cela donnait. Ca a duré cinq jours, c'était très spontané. Et à la fin on a fait un concert. Il y avait deux types de chansons celles que j'ai écrites avec un apport de Sebastian et de Toni pour les paroles puisqu'il fallait vraiment sonner Afro-Américain. Et puis il y a les reprises. « Party Girl » a été écrite il y a longtemps. Elle était là, quelque part et je l'ai retrouvée. Toni a trouvé les paroles spontanément. C'était la même chose pour « Just call me ».

TG : Ils l'ont « réorganisée ». Imagine ta Grand Mère en train de faire un gateau. Elle met tout dans sa recette. C'est ce que l'on a fait avec les anciennes et les nouvelles compositions. Et à la fin quand on a fini c'était comme WOW, un son tout neuf ! La fraicheur de l'ensemble, c'était très très bon. On a mélangé mon écriture avec celle du groupe et à la fin ça fait un bon gateau.

Toni tu as retravaillé les paroles ?
TG : Il fallait que cela sonne plus réel. Le cadre, les connotations des chansons, il fallait plus de réalité. Elles étaient tout là-haut dans le ciel, je les ai ramenées sur terre. Que tout le monde puisse comprendre.

Cet album, c'est le début d'un projet parallèle ou un coup unique ?
TG : Ca, ça dépend de vous les gars (rires) !
AF : On en sait rien pour l'instant. Ca dépend de beaucoup de choses, de la durée de la tournée... On va voir comment ça se passe. En France, on peut tourner pendant un an et demi. Après il y a des propositions venant d'autres pays comme L'Angleterre. Ca peut durer plus longtemps. Mais le fait d'avoir Toni avec nous, projette le groupe dans une nouvelle dimension. Concernant le prochain album, je ne sais pas encore si ça sera Malted Milk ou Milk and Green. Quoi qu'il en soit, j'espère que cette collaboration va beaucoup nous servir.

Travailler avec une chanteuse comme Toni, c'est une pression supplémentaire pour le groupe ?
AF : Pas vraiment. En tout cas ce n'est pas Toni qui nous met la pression. Mais c'est clair qu'il y a beaucoup d'attentes autour du projet. En particulier venant des gens qui travaillent avec nous, notre tour manager etc... Il y a des gens qui ont misé de l'argent sur nous... Jusqu'à présent, tout le monde aime le cd. Pour nous c'est parfait, cool et excitant ! On a quand même le sentiment qu'il va falloir passer à la vitesse supérieure. Mais bon c'est cool, c'est sympa.

C'est un bon challenge ?
TG : C'est vraiment ça, un challenge. Au début on ne se connaissait pas, il a fallu trouver nos marques. On ne savait vraiment pas du tout ce que cela allait donner. On s'est regardé mutuellement et on s'est dit : « Ok on va voir ce que cela donne ». Et soudainement il y a eu comme une réaction chimique. Sur scène et en studio c'était WOW ! Une émotion que l'on avait pas ressenti depuis longtemps. Sur scène, c'était encore plus magique parce que ça a marché. Si il manquait quelque chose, on le rajoutait en haut ou en bas (rires) ! C'est ce qui manque aujourd'hui dans ce business, tout est devenu tellement mécanique. Je suis très excitée par tout ce qui est arrivé jusqu'à présent. J'ai envie de frapper quelqu'un (rires) ! Non je rigole, ils sont super ces mecs ! Ils se comportent bien.Tout le monde croit dans le projet. On a le sentiment que l'on peut accomplir de grandes choses.

AF : Tous les gens qui travaillent avec nous on la même passion que nous pour cette musique. Sebastian a été là, comme un ange. Il nous a donné le temps, nous a laissé faire les choses comme on le voulait. Il y croyait. On savait ce qu'on faisait, on savait comment jouer. Sebastian en était conscient.

Propos recueillis le 5 novembre 2014
En concert le 14/02/2015 (Festival Sons d'hiver – MAC Créteil). 

Myles Sanko : « Forever Dreaming »



Sur la pochette de ce nouvel album, le deuxième, Myles Sanko pose, de profil, barbu et tiré à quatre épingles. La posture n'est pas sans rappeler Marvin Gaye sur la pochette de « What's going on ». Hélas les comparaisons s'arrêtent là, point de constat social içi. En ce sens, ce nouvel effort souffre d'un écueil récurrent de la scène soul britannique : la vampirisation par la pop music (Nick Pryde, The Impellers). Plein de bonne volonté, l'accompagnement musical est plus que décent mais bien loin de provoquer la même ferveur que chez les collègues d'outre-Atlantique (de Brooklyn en particulier). On aimerait entendre les musiciens transpirer, on se contentera du ronronnement doux et confortable de climatisation. Une bonne moitié de cet album n'attend qu'une seule chose : qu'un réalisateur côté d'Hollywood ou agence de publicité lui mette le grappin dessus pour synchroniser le tout et décrocher un tube (« So much indeed » vraiment trop FM). Propre, calibré, sans aspérité ou presque (« Shooting Star » ou la jazzy « To my surprise » méritent quand même le détour) cet album se révèle agréable mais guère plus.


mercredi 17 décembre 2014

St. Lô : « Room 415 »



Découvert lors de l'édition 2013 de Rock en Seine, le quatuor St. Lô sort son premier album intitulé « Room 415 ». Alors que les premières notes s'échappent des enceintes, l'univers complexe de St. Lô intrigue. St. Lô, c'est avant tout une rencontre, celle de la chanteuse étasunienne (Brooklyn) Hanifah Walidah avec trois électroniciens Bretons, iOta, Ton's et DocMau, originaires de la ville dont le groupe a emprunté le patronyme. Ainsi constitué le quatuor se distingue par un mouvement de va et viens entre électro et musiques traditionnelles blues et soul. Point d'orgue : « In the Pines », blues traditionel signé Leadbelly et popularisé en son temps par Nirvana sur l'album « MTV Unplugged in New York City » (sous le titre « Where did you sleep last night »). Titre ici complétement réinventé et totalement méconnaissable. L'ambiance froide et noire comme la suie de la musique est contrebalancée par le chant. La voix, extraordinaire, d'Hanifah humanise l'ensemble. Tour à tour sage ou agressive, Hanifah convoque les fantômes de la soul, du gospel ou la fureur du hip hop. L'environnement musical est à l'avenant, entre plages apaisées, avec toujours ce fond d'angoisse lancinant, et brusques accélérations du volume et du beat. C'est le blues dans son ensemble qui prends de nouvelles couleurs. Bienvenue dans le 21ème siècle.
http://wearestlo.tumblr.com/

jeudi 11 décembre 2014

Emma Donovan and The Putbacks : « Dawn »



Venus d'Australie, les Putbacks sont au nombre de six : voix, guitare, clavier, basse, percussions et batterie ; une formation plutôt typée rock, voire garage, au service d'une soul music racée et sans fioriture. L'album débute de façon spectaculaire avec « Black Woman » et sa dégoulinade psychédélique de guitare wha-wha, c'est Jimi Hendrix réssucité en un croisement avec nos BellRays bien aimés. Quel pied ! Tout aussi excellent, le reste de l'album se révèle moins rock n'roll et chasse plutôt sur les terres revivalistes de la soul downtempo seventies. Avec brio, le groupe s'approprie des styles plus tendres (la très belle « Dawn ») l'émotion à fleur de peau (« Mother », un des sommets du disque). Quant aux percussions délurées de « Daddy », ces dernières constituent une ouverture intéressante vers le funk psychédélique. S'il fallait chercher un cousinage récent se serait probablement vers les BellRays, le timbre profond et éraillé de la voix de la chanteuse Emma Donovan n'étant pas sans rappeler Lisa Kekaula, les influences punk en moins. Voici un excellent album qui n'aurait pas dépareillé dans le catalogue des labels tendance de Brooklyn. A découvrir séance tenante.
https://www.facebook.com/theputbacks

mercredi 10 décembre 2014

Cléo T. : « Songs of Gold and Shadow »



C'est avec émotion que l'on a écouté le premier album de Cléo T, une jeune artiste que l'on suit depuis des années. Passé la déception première, lorsque l'on découvre qu'une moitié de disque -sept titres sur treize- avait déjà été dévoilée sur les Eps précédents, on se replonge, avec délice, une fois de plus, dans le charmant univers de Cléo T. Féminine au possible, Cléo excelle dans ces ambiances en clair-obscur, ces chansons qui commencent comme un murmure soutenu par un piano délicat (cf. « I love me, i love me not » ; « We all ») et son chant qui monte assez haut dans les aïgus. Le violoncelle ajoute une note mélancolique à l'ensemble alors que le swing omniprésent emporte l'auditeur dans une douce euphorie (« Little girl lost », quasiment a cappella). On note également une certaine proximité avec la nature, le chant des oiseaux et des loups enluminent les compositions avec originalité. L'inspiration est multiple, est-ce du folk (« Columbine »), du cabaret (« Song to the moon ») du jazz ou de la pop ? C'est un peu tout à la fois et pourtant Cléo évite habilement les clichés pour finalement ne ressembler à rien sinon à elle-même. La remarque vaut également pour les langues, car si l'anglais est omniprésent, Cléo ne s'interdit pas quelques pas du côté de l'italien (« Trista Stella ») ou du français sur « Comme vient la nuit » (bien qu'absent de l'album, l'allemand fait aussi parti de son répertoire). Les fans de rock sixties auront des frissons à l'écoute de « So long ago yesterday », dont les paroles sont signées du légendaire Robert Wyatt (Soft Machine), qui clôt l'album avec classe.
https://www.facebook.com/cleotmusic



The Hot Sardines : « Wake up in Paris »



Dans la catégorie jazz hot, années 1920, on pourrait bien avoir tiré le gros lot avec les Hot Sardines, groupe new yorkais à la présentation impeccable (la pochette, magnifique, est très évocatrice). Parmi les atouts du groupe, la chanteuse Elizabeth en impose. Française exilée dans la grosse pomme, Elizabeth, outre son timbre de gorge chaud et profond, est aussi à l'aise dans les langues de Molière (« Zazou », « Petite Fleur ») que de Shakespeare, ce qui ne peut laisser insensible de ce côté-ci de l'Atlantique. Musicalement le groupe récite ses classiques avec classe. Swing impeccable de la contrebasse et de la batterie, piano virevoltant et trompette enivrante. Le violon (« Wake up in Paris ») ajoute une petite touche manouche à l'ensemble. Pas foncièrement original mais excellent dans un registre entraînant. Ce premier EP de quatre titres à un goût de trop peu assez frustrant dans le fond. Affaire à suivre en attendant un premier album en bonne et due forme...


mardi 9 décembre 2014

Bosco Rogers : « Googoo EP »



Contrairement à la majorité des duos, formule particulièrement en vogue s'il en est, les Anglais de Bosco Rogers mâtinent leur garage rock, d'influences pop tendances sixties. Imaginez les Stooges s'attaquant au répertoire des Beatles et voilà, Bosco Rogers c'est ça. L'amateur de guitares âpres (« Googoo », « The Middle ») et de vocaux sur le fil (« Corner to corner ») sera aux anges. Mais Bosco Rogers c'est aussi du rock psychédélique aux arrangements audacieux (les sifflements sur « The Middle »), des nappes d'orgues millésimés et un art du songwriting façon Ray Davies (cf. « In Stereo » la meilleure de cette livrée) à se damner. C'est bizarre, mais quelque chose nous dit que le futur album pourrait faire très mal...
https://www.facebook.com/BoscoRogers

jeudi 4 décembre 2014

CLEO T, Le Paris Paris, 03 décembre 2014.

Après de multiples changements de dénomination (Le Scopitone, Le Scop club etc...) le Paris Paris a récemment repris son appelation originale. Sis dans le peu excitant quartier de l'Opéra (composé en gros de bureaux) l'endroit, restreint et intime, à la déco plutôt kitsch bloquée dans les années 1980 : des facettes (avec ou sans boules) un peu partout, murs recouverts de papier peint faux marbré noir et une prédominance du rouge dans l'éclairage et sur les fauteuils capitonnés. Un décor gentiment suranné dans lequel se fond à merveille le « cabaret d'or et d'ombre » de Cléo T puisque c'est d'elle dont il est question aujourd'hui. Première bonne surprise, Cléo chante désormais beaucoup plus souvent en Français et commence son set par deux titres dans la langue de Molière « Comme vient la nuit », présente sur l'album (chronique à venir) et « Les histoires d'amour », chanson pour l'instant encore inédite. Parmi les autres inédits du soir citons « Kiss or kill me » (en dépit de son titre une autre chanson en français), « The Devil by our side » et « Where did you go ». Autre nouveauté la tonalité est généralement plus rock n'roll grâce au nouveau guitariste (ah cette accélération finale sur « We all »...) et à l'apport d'une basse électrique, instrument jusqu'ici peu usité par la chanteuse. Mais comme on ne se refait jamais totalement, une trompette tantôt jazzy, tantôt mexicaine, vient contrebalancer ce côté rock. La basse électrique mise de côté, le violoncelle (qui se transforme en contrebasse à l'occasion) apporte également une note exotique/mélancolique à la musique (« I love me I love me not »). Soulignons également l'incroyable scansion du batteur, très à l'aise en termes de swing. Même sur une scène aussi petite que celle du Paris Paris, Cléo trouve l'espace nécessaire pour ses chorégraphies en duo avec le trompettiste. Le show y gagne beaucoup, débordant d'enthousiasme et d'énergie, Cléo révèle en sus un charisme à toute épreuve. L'aspect visuel, via les costumes, est également très travaillé, chaussures pailletées pour tout le monde, chemises blanches et nœud papillons de rigueur pour les garçons. Entre jazz, cabaret, rock n'roll, swing, vieille Europe, nouvelle vague et belle époque, l'univers de Cléo T se révèle très personnel et relativement inclassable. Autant de raisons de tomber sous le charme...


mercredi 3 décembre 2014

SOMA + THE DEDICATED NOTHING, Le Point Ephémère, 02/12/2014.


Finalement, des plages de l'Atlantique aux rives du canal Saint-Martin, le quatuor Biarrot The Dedicated Nothing n'est jamais très loin de l'eau... Le concert des quatre surfeurs commence plutôt calmement avec le guitariste Clément seul à la manœuvre et chargé à lui seul de remplir l'espace avant que les trois autres membres du groupe se mettent en route, attaquant « Take it or leave it » et son art consommé de la tension/détente. Un peu comme une vague qui prend le temps de se former avant de déferler, les quatres musiciens semblent un peu tendus en début de concert avant de se laisser porter par la musique et de se déchaîner totalement. Greg, le chanteur, saute dans tous les sens porté par l'euphorie alors que Mathieu le bassiste plane totalement, les yeux fermés, perdu dans un océan de sons. Franck le batteur imprime le tempo avec autorité, l'interconnection entre les musiciens, au détour de quelques regards échangés à la dérobée, semble être très forte. Le contraste est saisissant entre le plaisir scènique et les thématiques plutôt dark qui sont la marque de fabrique du groupe. Une prestation solide mais malheureusement trop courte, une grosse demi-heure, en dépit d'un Greg un peu limité vocalement par une mauvaise angine. On devrait les revoir très bientôt, dès vendredi prochain (le 5/12/2014) au Quicksilver Boardrider club de Bercy. Allez-y c'est gratuit !


Il y avait bien longtemps que l'on ne vous avait pas parlé des Marseillais de SOMA. Le groupe suit son bonhomme de chemin et prépare actuellement son troisième album dont ils rodent quelques titres sur scène. Le groupe attaque son concert avec son efficacité habituelle. Entre mélodies pop et puissance d'exécution le groupe nous scotche littéralement. La section rythmique connait bien son affaire et va jusqu'à flirter avec des rythmes discoïdes alors que les guitares se dechaînent dans un torrent de décibels. Visuellement saissisant, le quatuor pratique une étrange chanson de gestes avec ces manches de guitares qui bougent en cadence. Le show est rondement mené alternant les morceaux calmes et enlevés. Une excellente formation.
http://www.somamusic.fr/
http://thededicatednothing.com/

mardi 2 décembre 2014

Tweedy : « Sukierae »




Intéressant parcours que celui de Jeff Tweedy parti de la sphère indie (il est le leader de Wilco) pour finalement côtoyer de très près le patrimoine musical de son pays, les Etats-Unis d'Amérique, et finir par produire, avec un brio certain, le dernier effort en date de Mavis Staples, une légende vivante de la soul music. Tweedy, le nouveau projet de Jeff, est un duo composé avec son fils, Spencer Tweedy, 18 ans seulement et déjà un excellent batteur. « Sukierae » est le premier disque du duo, enregistré en petit comité, dans des circonstances familiales assez difficiles entre le décès du frère ainé de Jeff (Greg) et la maladie de sa femme (et mère de Spencer) Susan. Malgré ce contexte assez lourd, le duo s'échappe et jamais le disque ne sombre dans la neurasthénie. La musique envisagée comme une thérapie contre le sort. « Sukierae » est un peu la somme des différentes expériences musicales de Jeff jusque là. Le jeu de batterie, un peu en sourdine et assuré, de Spencer est pour beaucoup dans le charme de l'album. L'alliance avec le songwriting, naturel et organique de Jeff fait des merveilles : « High as hello », « Wait for love », « Low key », « Nobody dies anymore », "I'll sing it"... Par ailleurs, Jeff parsème ses compositions de ponts complexes et expérimentaux apportant un angle progressif à la musique (« Slow love »). Hélas, le disque se révèle (trop) roboratif, 20 titres, et aurait gagné à être plus court. Mais le charme agit efficacement sur une bonne moitié de ce double album. Le chef d'oeuvre n'était pas loin.

lundi 1 décembre 2014

Johann Berby : « Metisse Maloya »



C'était l'été dernier, pendant les Eurockéennes de Belfort, au détour d'une scène, nous découvrions le Maloya, sorte de dérivé réunionnais du blues et de la soul music, grâce à l'excellente Nathalie Natiembé... Les mois sont passés et nous voilà presque en hiver lorsque l'on découvre dans la boîte aux lettres « Metisse Maloya », l'album solo du bassiste Johann Berby. L'occasion de se replonger en rêvassant dans quelques souvenirs estivaux bercé par la musique...

Excellent bassiste, Johann Berby se lance dans la grande aventure du solo après avoir mis ses quatre cordes aux services des autres pendant de longues années. Du Maloya, Johann en a gardé l'esprit, c'est à dire cette façon d'entrevoir la musique comme une source de force et d'espoir. A ce titre ne pas pouvoir toujours comprendre les paroles, chantées pour la plupart en langue vernaculaire, relève d'une frustration terrible. Après avoir bourlingué sur les scènes de la planète entière le maloya de Johann s'est métissé avec les musiques du monde : des percussions africaines, un soupçon de groove chaud venu de l'Amérique latine et une approche pop du songwriting (cf. « Polission ») parsèment la musique pour la rendre accessible voire irresistible. Les rythmes ternaires évoquants le blues et la soul sont mis au service d'une sublime acoustique (« Ebu Twende Ungudia », "Mimine"). Certaines mélodies transpirent la mélancolie, « Sèl » et son tapis de cordes neurasthéniques. Ailleurs, c'est la joie et l'allégresse qui l'emporte dans le souffle vibrant des cuivres. Un magnifique voyage musical à travers les sons et les émotions.


dimanche 30 novembre 2014

Exposition Music is my life



Sous le titre évocateur "Music is my life" le photographe Xavier Alberghini exposera différents clichés pris lors de concerts.

Du 3 au 17 décembre 2014 à La Feline, 6 rue Victor Letalle, 75020 Paris.

vendredi 28 novembre 2014

Jesus Volt : « Vaya con dildo »



Presque 15 printemps d'existence pour Jesus Volt et dix ans déjà que le groupe nous avait estomaqué avec l'album « In Stereo », un chef d'oeuvre méconnu du rock d'ici. Habitué des collaborations prestigieuses avec de grands noms anglo-saxons (Tony Cohen, producteur de Nick Cave), Jesus Volt a, cette fois, mis en boîte cet album sous la houlette de Mark Opitz, personnage au CV long comme le bras (AC/DC, Kiss, INXS, Bob Dylan, Alice Cooper). Collaboration toute indiquée pour nos quatre parisiens, adeptes d'un rock raçé et puissant, aux guitares tranchantes d'inspiration 70s. Et cela commence bien avec « Give Hate/Get Love », morceau d'ouverture tout en crescendo, au gimmick de guitare addictif dès la première écoute, quel pied !!! Mais on aurait tort de ne voir en Jesus Volt qu'une bande de bucherons, fonçant la tête baissée dans le guidon et l'ampli invariablement reglé au maximum. Car Jesus Volt n'a jamais perdu de vue son amour originel pour le blues et le groupe se révèle également très convaincant sur ce terrain roots, « Have a cookie », « All abroad » ou la très touchante « Devil out of me ». De la même façon, si les racines de cœur du groupe se trouvent dans le rock heavy des années 1970 (cf. « Kilmister » hommage au leader de Motörhead), Jesus Volt ne rechigne pas sur les effets de productions plus contemporains à l'occasion, histoire d'apporter une nouvelle dynamique dans le groove (cf. « Sweet Smell of summer »). Effets toujours utilisés à bon escient et avec parcimonie pour ne pas dénaturer le son, très organique, du groupe. Tout le génie de l'affaire repose sur cette balance, cet équilibre délicat pas forcément évident à maintenir. Voici en tout cas une nouvelle pièce maîtresse dans la riche discographie du groupe qui ne manquera pas de ravir tous les amateurs de bon vieux rock and blues...
En concert le 4 décembre à Paris (Bus Palladium, avec Blues Power Band).


jeudi 27 novembre 2014

Les Akouphènes



Avec ce premier EP, le duo féminin les Akouphènes fait souffler un vent frais sur la chanson française. En effet, les cinq titres, tous chantés dans la langue de Molière sans exception, sont matinés de pop voire d'électro légère (« Tic Tac », « Machine ») ou de world music (« Monde ») et le résultat est assez rafraîchissant. Derrière les airs un peu légers et décalés, les paroles font parfois apparaître un petit désenchantement doux amer (« Dormir debout »). Malory (chant/guitare) et Mispad (percussions) trouvent souvent la note juste, celle qui émeut. Tout est affaire d'équilibre entre joie et peine pour les textes ; entre orchestration classique (« Je parle trop ») ou plus audacieuse pour ce qui est de la partie musicale. Plutôt une bonne surprise dont on attends la validation par un album en bonne et due forme.
En concert le 29/11 à Paris (Trois Baudets).


mercredi 26 novembre 2014

Kuku : « Open your eyes while you pray »



Né aux Etats-Unis mais ayant grandi au Nigéria, la musique de Kuku est fidèle à son chemin de vie. Comme un fil invisible tendu entre l'Afrique et l'Amérique. La base reste folk et acoustique mais les rythmes sont purement africains. Il est vrai que Kuku est plutôt bien accompagné en la matière par les batteurs Cyril Atef où Tony Allen que l'on ne présente plus. Le résultat fait parfois penser au Staff Benda Bilili, surtout au niveau de l'intensité. Le blues et la soul ne sont jamais très loins comme sur la magnifique « Iwa Rere » ou le truculent « Gospel of defecation » (cf. « I'm taking a real good sh** »!!!) aux sonorités plus américaines. Composé de cinq titres (plus quelques surprises cachées en bonus), ce nouvel EP sort en amont du prochain album, dont la sortie est prévue pour le printemps 2015. On attendra donc patiemment le prochain départ de ce voyage en musique...


lundi 24 novembre 2014

Alexx and The Mooonshiners

Cela faisait un petit moment que l'on ne vous avait pas entretenu d'Alexx & The Mooonshiners, un groupe de blues que nous suivons depuis le début sur ce blog. Aussi, le moment était venu de faire un petit point sur leurs dernières activités.




MOONSET/MOONRISE

Courant 2013 est sorti « Moonset / Moonrise », leur troisième effort. Copieux double album de 21 titres, « Moonset/Moonrise » est la sortie la plus ambitieuse de la formation à ce jour. Se décomposant en deux volumes, un premier cd calme à dominante acoustique (Moonset le disque du soir) et d'un deuxième cd plus électrique (Moonrise le disque du matin) « Moonset/Moonrise » est la synthèse parfaite de la musique d'Alexx & The Mooonshiners comme une illustration des parcours contraires d'Alexx, la punkette tombée en amour avec la note bleue, et du guitariste Lionel, le bluesman qui n'a pas peur des décibels. On y retrouve à la fois des titres acoustiques, dans la lignée de ceux sortis en 2012 sur l'EP de reprises (« Not the best », « All this to you », « Come on ») et des blues ou le jeu de guitare, délicat et bien senti de Lionel fait des merveilles (les deux parties de « I'm going fishing » débordantes de feeling, « Woofriii », « Rhum eau à Cuba »). Le son des Mooonshiners a encore gagné en épaisseur en s'agrémentant désormais d'influences venus de la soul (« L.I.T.O.L.M ») ou bien encore la guitare wha-wha très seventies de « I'm going fishing part 1 ». L'impressionnant « We Float », intro acoustique suivi de six minutes où la tension va crescendo, conclut ce premier disque sur une note épique.

Le deuxième volume « Moonrise », le disque du matin, plus énervé mais néanmoins blues tendance électrique ("Alisona"), est plus convenu pour qui connaît déjà le groupe. On les retrouve, en forme olympique, s'adonnant à leur petit jeu favori, retrouver le feeling blues sur les morceaux le plus rocks et, inversement, dynamiter la sage structure à douze mesures avec violence, cf. « Strange » au pont quasiment heavy metal ; le riff de guitare particulièrement addictif de « Memories of a dark island », l'inspirée « Emperor's Boogie ». Et un groupe de blues qui s'amuse avec « Should i stay or should i go » des Clash enquillé avec un bout de « Mannish boy » (Muddy Waters) cela ne cours pas les rues. Une reprise qui fait écho à celle, acoustique, du « Confortably numb » (Pink Floyd), présente sur le premier disque, comme les deux facettes du groupe. L'occasion de vérifier, une fois de plus, qu'Alex Wokenschroll est une sacrée chanteuse, à l'aise dans plusieurs registres. Les Mooonshiners surprennent sur ce disque, adepte des compositions à tiroirs, multipliant les pistes et les changements de direction. Seulement onze titres mais, au bas mot, au moins le double d'idées musicales (cf. « Witless ») !


EN ANIMATION !

Non sorti dans le commerce, « En Animation ! » est un DVD promotionnel, offert pour tout achat d'un album d'Alexx & The Mooonshiners (au hasard, celui chroniqué plus haut) et représentant le groupe en concert sur la scène du festival Grésiblues le 5 juillet 2013. Lumière de fin de journée juste avant la tombée de la nuit et vue sur la chaîne des Alpes depuis la scène : le cadre est tout bonnement idyllique. Sur scène Alexx & The Mooonshiners est une créature bicéphale. Le contraste est saissisant entre Alexx, une petite boule d'énergie, couverte de tatouages, les cheveux oranges, prête à exploser, et Lionel guitariste au toucher délicat et empreint de feeling. Et si la musique ne marche pas, ce que l'on ne souhaite évidemment pas, Alexx a une reconversion toute trouvée dans l'athlétisme, le 100 mètres ou le saut en hauteur ! La bonne humeur règne au sein du groupe (notons la participation remarquée de la poupée gonflable qui restera dans les annales) et Alexx pique son guitariste « en petite forme et dont le solo ne durera que 17 minutes » ! La complicité musicale entre le bassiste Eric Litaudon et le nouveau batteur Pascal Raphard est déjà très marquante. Une fois de plus, le groupe s'adonne au plaisir de la reprise attendue « Whole lotta Rosie », « You shook me » ou plus surprenante (pour un groupe de blues, s'entends) « Anarchy in the UK ». Une seule conclusion s'impose : ne ratez pas le prochain concert près de chez vous...