mardi 26 août 2014

Interview avec Henri-Pierre Noël



Longtemps considéré comme culte par une poignée de spécialistes, le pianiste d'origine Haïtienne Henri-Pierre Noël est en train de vivre une véritable renaissance artistique grâce à la réédition de ses albums « Piano » (1979) et « One more step » (1980, chronique ici). Une excellente nouvelle qui permet au plus grand nombre de savourer le groove chaloupé et exotique du pianiste...

Que devenez-vous ? Jouez-vous toujours de la musique ?

Henri-Pierre Noël : Musicien un jour, musicien toujours, dit l’adage! Comment aurais-je pu abandonner mon vieil ami et confident qu’est le piano? Oui, je joue encore de la musique, je compose et j’arrange aussi… Ah, musique! Quand tu nous tiens!!! 

Quelles sont les raisons qui vous ont poussé à quitter à Haïti ?
 
HPN : J'ai quitté Haïti assez jeune. Mon départ a donc été la décision de mes parents. J'avoue que j'ai été plutôt déçu quand ils m'ont fait part de leur décision. Quitter les copains a été difficile mais je crois que ça a été une bonne décision. Ne dit-on pas que les voyages forment la jeunesse? Dans mon cas c’était vrai.

Arrivé à Montréal le choc météo à du être rude... Y avait-il de la solidarité entre immigrés ?

HPN : Montréal n'a pas été ma première destination quand j'ai quitté Haïti. Une chance! Le choc météo a été beaucoup moins rude à New York où j'ai habité. Après New York j'ai habité en Belgique ce qui m’a permis de continuer en douceur ma préparation au froid montréalais. Mais revenons à New-York. J'y ai trouvé à l'époque un grand esprit de camaraderie et de solidarité au sein de la communauté haïtienne et très vite je me suis fait de nouveaux amis. C'était fantastique! On s'amusait comme des petits fous. Et quelques années plus tard, j’ai retrouvé la même ambiance à Montréal. Ah la belle époque!

Vous souvenez-vous de la scène musicale de l'époque ?
HPN : Oui bien sûr! La scène musicale, à mon avis, était plutôt embryonnaire. Des orchestres haïtiens à New York commençaient lentement à se former en utilisant les moyens du bord, c'est-à-dire peu de ressources. Nous étions régulièrement visités par des orchestres venant d’Haïti. Certains de ces orchestres se sont finalement établis totalement ou partiellement dans la grosse pomme, ce qui a complètement changé le paysage musical.
 
Comment définiriez-vous les spécificités du son Haïtien ?
HPN : Existe-t-il un son spécifiquement haïtien? Excellente question! Certains disent que oui et d’autres pensent que non. Je crois que cette question pourrait faire l'objet d’un grand débat. Un débat passionnant en perspective! En tout cas, moi je le souhaite. Ce serait intéressant et instructif.
Un petit mot sur la situation actuelle de l'île et notamment depuis le tremblement de terre de 2010 ?
HPN : Je projette de faire éventuellement une visite en Haïti prochainement. À mon retour je serai plus en mesure de parler de la situation actuelle dans l’île. Pour l'instant j'hésite à colporter des nouvelles que je n’ai pas vérifiées. J’espère que j'aurai l'opportunité d’en parler sur votre site. D’ailleurs, je tiens à vous féliciter pour vos belles pages que je trouve fort intéressants. En attendant, permettez-moi de vous remercier de m'avoir accordé cette entrevue.
Propos recueillis par email le 22 août 2014.
Un grand merci à Jada Parolini et à M. Henri-Pierre Noël pour sa gentillesse et sa disponibilité.
 

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