vendredi 24 octobre 2014

Loren Connors : « Portrait of a soul » (Réédition)




Personnage énigmatique au parcours difficile à retraçer, Loren Connors (né à New Haven, Connecticut en 1949) a sorti environ 80 albums, sous differents alias (Guitar Roberts, Loren Mazzacane etc...) depuis ses débuts en 1978. Largement méconnu du grand public, le musicien est pourtant un pilier des musiques expérimentales, et compte quelques fans célèbres parmi les membres de Sonic Youth (Lee Ranaldo, Thurston Moore) et Tortoise (Jim O'Rourke), ce qui à l'écoute de sa musique n'a dans le fond rien de surprenant. Plus étonnant, la maladie de Parkinson, diagnostiquée en 1992, n'a en rien ralenti son rythme de travail. Sorti à l'origine en l'an 2000 et oublié depuis, son album « Portrait of a soul » vient d'être réedité avec une nouvelle pochette et un mastering inédit. Un disque que Connors lui-même considère comme le plus personnel. Purement instrumental, le concept du disque s'articule autour d'un cycle de 24 heures mis en musique. Ainsi, les 14 premières plages constituent un suite sobrement intitulée « Day ». La soirée, « Evening » s'étend des pistes 15 à 19 ; la nuit « Night » tombe à la plage n°20. Enfin, les trois derniers morceaux (numérotés 24, 25 et 26) sont une aube nouvelle (« Dawn »).

Loren Connors, fait partie de ces artistes inclassables et ce disque ne ressemble finalement à rien de vraiment connu. Entièrement instrumental, enregistré avec très peu de moyen juste des guitares avec quelques effets d'écho, l'album aligne de petites pièces musicales, assez courtes, qui ont toutes la particularité de se couper brutalement. Un effet de style assez perturbant qui, au début, fait croire que le lecteur est brusquement tombé en panne. On ne peut pas être plus éloigné d'un songwriting classique, cette notion même semble en l'espèce être désuète, et il ne serait en rien étonnant que la musique ici présentée ait été improvisée. Différentes sources nous apprennent que Connors seraît influencé par le blues et la musique Irlandais, influences totalement indétectables ici. En fait l'artiste a réussi cette prouesse relativement rare, celle de s'approprier totalement son instrument au point de créer son propre langage personnel. Calme, planante, profonde, la musique de Connors est propice à l'imagerie mentale et évoque des paysages infinis et désertiques. Un charme auquel les rêveurs de toutes sortes ne devraient pas rester insensibles...
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