dimanche 30 novembre 2014

Exposition Music is my life



Sous le titre évocateur "Music is my life" le photographe Xavier Alberghini exposera différents clichés pris lors de concerts.

Du 3 au 17 décembre 2014 à La Feline, 6 rue Victor Letalle, 75020 Paris.

vendredi 28 novembre 2014

Jesus Volt : « Vaya con dildo »



Presque 15 printemps d'existence pour Jesus Volt et dix ans déjà que le groupe nous avait estomaqué avec l'album « In Stereo », un chef d'oeuvre méconnu du rock d'ici. Habitué des collaborations prestigieuses avec de grands noms anglo-saxons (Tony Cohen, producteur de Nick Cave), Jesus Volt a, cette fois, mis en boîte cet album sous la houlette de Mark Opitz, personnage au CV long comme le bras (AC/DC, Kiss, INXS, Bob Dylan, Alice Cooper). Collaboration toute indiquée pour nos quatre parisiens, adeptes d'un rock raçé et puissant, aux guitares tranchantes d'inspiration 70s. Et cela commence bien avec « Give Hate/Get Love », morceau d'ouverture tout en crescendo, au gimmick de guitare addictif dès la première écoute, quel pied !!! Mais on aurait tort de ne voir en Jesus Volt qu'une bande de bucherons, fonçant la tête baissée dans le guidon et l'ampli invariablement reglé au maximum. Car Jesus Volt n'a jamais perdu de vue son amour originel pour le blues et le groupe se révèle également très convaincant sur ce terrain roots, « Have a cookie », « All abroad » ou la très touchante « Devil out of me ». De la même façon, si les racines de cœur du groupe se trouvent dans le rock heavy des années 1970 (cf. « Kilmister » hommage au leader de Motörhead), Jesus Volt ne rechigne pas sur les effets de productions plus contemporains à l'occasion, histoire d'apporter une nouvelle dynamique dans le groove (cf. « Sweet Smell of summer »). Effets toujours utilisés à bon escient et avec parcimonie pour ne pas dénaturer le son, très organique, du groupe. Tout le génie de l'affaire repose sur cette balance, cet équilibre délicat pas forcément évident à maintenir. Voici en tout cas une nouvelle pièce maîtresse dans la riche discographie du groupe qui ne manquera pas de ravir tous les amateurs de bon vieux rock and blues...
En concert le 4 décembre à Paris (Bus Palladium, avec Blues Power Band).


jeudi 27 novembre 2014

Les Akouphènes



Avec ce premier EP, le duo féminin les Akouphènes fait souffler un vent frais sur la chanson française. En effet, les cinq titres, tous chantés dans la langue de Molière sans exception, sont matinés de pop voire d'électro légère (« Tic Tac », « Machine ») ou de world music (« Monde ») et le résultat est assez rafraîchissant. Derrière les airs un peu légers et décalés, les paroles font parfois apparaître un petit désenchantement doux amer (« Dormir debout »). Malory (chant/guitare) et Mispad (percussions) trouvent souvent la note juste, celle qui émeut. Tout est affaire d'équilibre entre joie et peine pour les textes ; entre orchestration classique (« Je parle trop ») ou plus audacieuse pour ce qui est de la partie musicale. Plutôt une bonne surprise dont on attends la validation par un album en bonne et due forme.
En concert le 29/11 à Paris (Trois Baudets).


mercredi 26 novembre 2014

Kuku : « Open your eyes while you pray »



Né aux Etats-Unis mais ayant grandi au Nigéria, la musique de Kuku est fidèle à son chemin de vie. Comme un fil invisible tendu entre l'Afrique et l'Amérique. La base reste folk et acoustique mais les rythmes sont purement africains. Il est vrai que Kuku est plutôt bien accompagné en la matière par les batteurs Cyril Atef où Tony Allen que l'on ne présente plus. Le résultat fait parfois penser au Staff Benda Bilili, surtout au niveau de l'intensité. Le blues et la soul ne sont jamais très loins comme sur la magnifique « Iwa Rere » ou le truculent « Gospel of defecation » (cf. « I'm taking a real good sh** »!!!) aux sonorités plus américaines. Composé de cinq titres (plus quelques surprises cachées en bonus), ce nouvel EP sort en amont du prochain album, dont la sortie est prévue pour le printemps 2015. On attendra donc patiemment le prochain départ de ce voyage en musique...


lundi 24 novembre 2014

Alexx and The Mooonshiners

Cela faisait un petit moment que l'on ne vous avait pas entretenu d'Alexx & The Mooonshiners, un groupe de blues que nous suivons depuis le début sur ce blog. Aussi, le moment était venu de faire un petit point sur leurs dernières activités.




MOONSET/MOONRISE

Courant 2013 est sorti « Moonset / Moonrise », leur troisième effort. Copieux double album de 21 titres, « Moonset/Moonrise » est la sortie la plus ambitieuse de la formation à ce jour. Se décomposant en deux volumes, un premier cd calme à dominante acoustique (Moonset le disque du soir) et d'un deuxième cd plus électrique (Moonrise le disque du matin) « Moonset/Moonrise » est la synthèse parfaite de la musique d'Alexx & The Mooonshiners comme une illustration des parcours contraires d'Alexx, la punkette tombée en amour avec la note bleue, et du guitariste Lionel, le bluesman qui n'a pas peur des décibels. On y retrouve à la fois des titres acoustiques, dans la lignée de ceux sortis en 2012 sur l'EP de reprises (« Not the best », « All this to you », « Come on ») et des blues ou le jeu de guitare, délicat et bien senti de Lionel fait des merveilles (les deux parties de « I'm going fishing » débordantes de feeling, « Woofriii », « Rhum eau à Cuba »). Le son des Mooonshiners a encore gagné en épaisseur en s'agrémentant désormais d'influences venus de la soul (« L.I.T.O.L.M ») ou bien encore la guitare wha-wha très seventies de « I'm going fishing part 1 ». L'impressionnant « We Float », intro acoustique suivi de six minutes où la tension va crescendo, conclut ce premier disque sur une note épique.

Le deuxième volume « Moonrise », le disque du matin, plus énervé mais néanmoins blues tendance électrique ("Alisona"), est plus convenu pour qui connaît déjà le groupe. On les retrouve, en forme olympique, s'adonnant à leur petit jeu favori, retrouver le feeling blues sur les morceaux le plus rocks et, inversement, dynamiter la sage structure à douze mesures avec violence, cf. « Strange » au pont quasiment heavy metal ; le riff de guitare particulièrement addictif de « Memories of a dark island », l'inspirée « Emperor's Boogie ». Et un groupe de blues qui s'amuse avec « Should i stay or should i go » des Clash enquillé avec un bout de « Mannish boy » (Muddy Waters) cela ne cours pas les rues. Une reprise qui fait écho à celle, acoustique, du « Confortably numb » (Pink Floyd), présente sur le premier disque, comme les deux facettes du groupe. L'occasion de vérifier, une fois de plus, qu'Alex Wokenschroll est une sacrée chanteuse, à l'aise dans plusieurs registres. Les Mooonshiners surprennent sur ce disque, adepte des compositions à tiroirs, multipliant les pistes et les changements de direction. Seulement onze titres mais, au bas mot, au moins le double d'idées musicales (cf. « Witless ») !


EN ANIMATION !

Non sorti dans le commerce, « En Animation ! » est un DVD promotionnel, offert pour tout achat d'un album d'Alexx & The Mooonshiners (au hasard, celui chroniqué plus haut) et représentant le groupe en concert sur la scène du festival Grésiblues le 5 juillet 2013. Lumière de fin de journée juste avant la tombée de la nuit et vue sur la chaîne des Alpes depuis la scène : le cadre est tout bonnement idyllique. Sur scène Alexx & The Mooonshiners est une créature bicéphale. Le contraste est saissisant entre Alexx, une petite boule d'énergie, couverte de tatouages, les cheveux oranges, prête à exploser, et Lionel guitariste au toucher délicat et empreint de feeling. Et si la musique ne marche pas, ce que l'on ne souhaite évidemment pas, Alexx a une reconversion toute trouvée dans l'athlétisme, le 100 mètres ou le saut en hauteur ! La bonne humeur règne au sein du groupe (notons la participation remarquée de la poupée gonflable qui restera dans les annales) et Alexx pique son guitariste « en petite forme et dont le solo ne durera que 17 minutes » ! La complicité musicale entre le bassiste Eric Litaudon et le nouveau batteur Pascal Raphard est déjà très marquante. Une fois de plus, le groupe s'adonne au plaisir de la reprise attendue « Whole lotta Rosie », « You shook me » ou plus surprenante (pour un groupe de blues, s'entends) « Anarchy in the UK ». Une seule conclusion s'impose : ne ratez pas le prochain concert près de chez vous...



samedi 22 novembre 2014

Tahiti 80 + Forever Pavot, La Maroquinerie, 21 novembre 2014.

Tahiti 80


Enfin ! Enfin, vendredi soir dernier, votre fidèle serviteur a eu l'occasion de réparer une omission qui le tracassait depuis la dernière édition de rock en seine : voir Forever Pavot en concert ! Ce petit événement a eu lieu sur la scène (fétiche) de la maroquinerie où le groupe mené par Emile Sornin a assuré la première partie des Tahiti 80. Donc, sur scène, Emile le créateur solitaire se transforme en frontman, assis derrière son clavier, d'une formation comprenant basse, batterie, guitare et un dernier musicien alternant guitare et percussions. En version live, Forever Pavot prend un petit coup de groove grâce à une section rythmique incisive (une basse aussi ronde que dans les 60s) et des percussions ajoutant une petite note latine à la Curtis Mayfield. Contrairement à ce que l'on aurait pu craindre, le répertoire alambiqué de Forever Pavot (on pense en particulier à « Miguel el salam ») passe plutôt bien le test de la scène, la formation étant particulièrement compacte et soudée faisant montre d'une belle virtuosité au passage. Entre guitares wha-wha et claviers en transe, le groupe dégage un envoûtement peu commun entre psychédélisme 60s (cf. les longs intermèdes instrumentaux) et bande originale de films de la décennie suivante, avec une petite note orientale assez dépaysante. En dépit de quelques spectateurs un peu rognons, trouvant la formule trop linéaire, ce fût une première partie réjouissante. On flotte au dessus du sol...

Quinze ans après la sortie de leur premier album, « Puzzle » en 1999, Tahiti 80 n'est toujours pas prophète en son pays et se produit encore dans des salles de capacité assez réduite... Au moins la maroquinerie, sise rue Boyer comme le patronyme du chanteur Xavier, a le bon goût d'être pleine comme un œuf. Groupe bicéphale, Tahiti 80 et son duo de synthés évoquant les années 1980 peut de prime abord apparaître comme un groupe pop « gentillet » (sans être péjoratif). Mais attention dès que Xavier le chanteur délaisse son clavier pour s'armer d'une guitare le groupe s'en retrouve transformé. De fait Tahiti 80 excelle dans une sorte de pop mâtinée de funk blanc d'une efficacité rythmique discos implacables. Mention spéciale à l'impressionnant bassiste, Pedro, au son énorme et aux lignes acérées. Avec ses mélodies finement ciselées Tahiti 80 se révèle, sur scène, festif et enjoué. Dans le genre, ils sont excellents.


jeudi 20 novembre 2014

The Bridgers



Premier effort pour cette énigmatique formation dont on ne sait finalement que peu de choses. Pas de site internet, des informations plus qu'éparses sur les réseaux sociaux, clairement, en ces temps où la communication prends le pas sur tout le reste, les Bridgers pratiquent une sorte de startegie de l'évitement, à contre-courant des mœurs actuelles. Pas un mal finalement puisque, de fait, la musique reprends le dessus sur le reste et dans le fond c'est bien cela le plus important. Et cela tombe bien puisque le disque du groupe est particulièrement attachant à bien des égards. The Bridgers donc baigne dans le son rock étasunien, tendance années 1970 (cf. la très belle « Learning from the ground »), certes cela devient un peu cliché, mais le groupe possède ce petit plus qui fait toute la différence : l'âme des vrais bluesmen. Qu'il s'agisse de boogies à grosse sature (« Blind rider ») ou d'un son plus classique (« Tortured man ») le quintet Toulousain s'approprie la note bleue à tout les coups avec beaucoup de feeling. Ailleurs, le groupe réveille le fantôme de Creedence Clearwater Revival (« Gold as a reptile » placée en ouverture) et se révèle également très habile en acoustique (« The fellows house »). « Music Comes in colours » et « Just a shadow » calment un peu le jeu sur un registre plus rock mais « Mystic Fire » avec un court mais joli solo de guitare, décroche la palme de la chanson la plus émouvante de l'album et offre au passage une respiration bienvenue. Enfin, dans le genre de final inoubliable, on n'est pas près d'oublier « Volunteer » et son art de tension/détente soufflant le chaud et le froid qui s'enchaîne avec une reprise très connue (un indice : signée Lee Hazelwood). Tout au long du disque, la présence de deux chanteurs apporte un dynamique intéressante au niveau des voix. Finalement on ne trouve qu'un seul défaut à ce LP : un son qui manque d'ampleur et une production un peu chiche. Ne blâmons cependant pas le groupe qui a certainement du faire avec les moyens du bord.The Bridgers, comme un pont tendu entre les époques et les styles pour le plus grand plaisir de nos oreilles.


mercredi 19 novembre 2014

Welcome to Whodunit part three.



Figure de style typique du polar, le whodunit est une expression que l'on pourrait traduire par « Qui est le coupable ? ». Un procédé classique de narration que l'on retrouve aussi bien dans la littérature que le cinéma. C'est aussi un quatuor originaire de la région parisienne dont on a pu récemment apprécier l'efficacité scénique (au Batofar avec les Lords of Altamont) et qui sort ces jours-ci son troisième LP. Au menu donc du rock, de l'énergie, de la sueur et des décibels. Et nos quatre coupables sont tous impeccables dans le rôle. Plutôt copieux, l'album se compose de 14 titres, aussi brefs qu'un shoot d'adrénaline, revisitant le garage rock, le blues/punk et même le psychobilly via une reprise bien sentie du « Big black witchcraft rock » des Cramps. Même si Whodunit ne propose rien de fondamentalement original, ce qui de toute manière n'est pas le propos du groupe, le quatuor fait néanmoins montre d'efficacité et de classe. Voici un album qui ne manquera pas de ravir tout fan de rock n'roll en manque d'adrénaline, le groupe excellant dans un registre nerveux et tendu (cf. « Hangover »). Un excellent cd qu'il seraît criminel de laisser pendre aux branches d'un cerisier...



mardi 18 novembre 2014

Lull : The Epilogue



Premier album pour Florian « Lull » Pessin, un jeune musicien originaire de Grenoble mais ayant vécu plusieurs années aux Etats-Unis (New York). Au delà de l'expérience personnelle, Lull a gardé quelques inspirations musicales de son séjour prolongé outre-Atlantique. En effet, dès « Wasted Afternoon », le morceau d'ouverture, on divague en plein territoire étasunien. Car « The Epilogue », fleure bon le terroir. Et pas n'importe lequel, c'est l'Amérique rurale et on s'y croirait tant le chant, dans la langue de Shakespeare, est assuré. Plutôt orienté folk à l'origine, la guitare acoustique reste son instrument de prédilection, Lull fait évoluer sa musique vers d'autres horizons, toujours aussi telluriques. On y entends pêle-mèle un peu de rock 70s (l'excellente « You can't make rain anymore »), un soupçon de rhythm and blues et de soul, un feeling pop mélancolique à Elliott Smith assez pregnant. La voix de Florian s'adapte à tous les contextes, son timbre un brin écorché, cabossé passe partout mais manque encore peut être un peu de vécu. Musicalement Lull soigne ses arrangements, ajoutant ici une section de cuivres et là une lap-steel ou des cordes histoire de s'immerger encore un peu plus dans son territoire musical d'adoption. D'excellente tenue, ce disque est à rapprocher des efforts récents signés Gaspard Royant ou Adam Wood. Conseillé.

http://www.lull.fr/

Jesus Volt et Blues Power Band le 4 décembre au Bus Palladium



C'est une soirée événement qui se profile à l'horizon avec ces deux formations particulièrement incisives dans un registre blues/rock à l'ancienne parsemée d'influences 70s. Une raison parmi d'autres d'y aller ? Les Blues Power Band présenteront en avant première des nouveaux titres extraits du prochain EP enregistré aux studios SUN de Memphis.

Un petit avant-goût :

 JESUS VOLT
 BLUES POWER BAND

dimanche 16 novembre 2014

Forever Pavot : « Rhapsode »



A l'époque où le rock psychédélique, cité en référence par un groupe sur deux, devient la marotte favorite d'une troupe de suiveurs plus où moins habiles, Forever Pavot s'impose comme une bouffée d'air frais. Et pour commencer, est-ce encore du rock ? La question semble légitime tant Forever Pavot s'éloigne des clichés sous LSD pour emballer un spectre beaucoup plus large. De par sa richesse harmonique et mélodique, Forever Pavot compose la bande originale d'un film dont les images restent à filmer, ainsi, « Joe & Rose » et « Le passeur d'armes » semblent tout droit sorties d'un polar oublié des années 1970. En effet, Emile Sornin, manière de Géo Trouvetout pop et tête pensante de l'affaire à le goût des instruments hors d'âge : basses 60s rondes, claviers et orgues divers, guitares wha-wha. Une instrumentation riche et une science de l'arrangement mises au service de compositions intrépides, « Miguel el Salam » par exemple, multipliant les fausses pistes et entraînant l'auditeur sur des chemins peu usités. Emile, l'esthète, n'a pas son pareil pour tirer la substantifique moelle de la pop sixties et l'emmener ailleurs. Car si Forever Pavot multiplie les clins d'oeil (en vrac, les Beach Boys, les bandes originales signées Ennio Morricone ou François de Roubaix) le résultat est suffisemment frais et surprenant pour n'appartenir qu'à lui. « Rhapsode » comme l'emballant premier chapître d'une discographie que l'on espère riche et prospère. Une formation à suivre...

En concert le 21 novembre à Paris (la maroquinerie) avec Tahiti 80.

vendredi 14 novembre 2014

Tahiti 80 : « Ballroom »




Apparu à la fin des années 1990, les Normands de Tahiti 80 continuent leur petit bonhomme de chemin le long d'une discographie forte désormais de six albums. Ce nouvel effort, le groupe est allé le construire aux Etats-Unis (Portland, plus précisément) en compagnie du producteur Richard Swift (également membre des Shins). Particulièrement cohérent, ce nouveau disque évolue en ligne droite, ce qui n'a pas toujours été le cas de cette formation. Bien que consistant, « Ballroom » offre différentes sous couches, comme autant de niveaux de lecture. Bien sûr le fond de jeu reste pop et malgré tout dansant, on pense parfois à Phoenix (« Crush »). Pourtant, l'arrière plan, derrière les atours primesautiers, est parfois plus sombre (« Love by numbers », « Coldest summer », « The God of the Horizon »). Coincé entre deux sentiments, Tahiti 80 invente une sorte de spleen dansant qui prends la forme d'un chant distancié, traînant, sur des rythmes mécaniques simili-disco et autres arrangements de synthés guillerets. Comme un dégradé de couleurs qui partirait d'éclatantes teintes vives en technicolor pour se terminer en nuances de gris. Toute la richesse du groupe est là, dans cette ambivalence qui constitue également l'atout charme de l'album.
En concert le 21 novembre à Paris (La maroquinerie avec Forever Pavot)

jeudi 13 novembre 2014

JC Brooks and The Uptown Sound : « Howl »



Mené par le charismatique chanteur afro JC Brooks, ce combo en provenance directe de Chicago sort son troisième effort. La musique des Uptown Sound est située au confluent de plusieurs influences, si le chant soulful de JC rappelle la « Great Black American Music », le groupe évolue sur un terrain plus rock. On est charmé par le grain de voix du chanteur, vecteur d'émotions en particulier sur le délicat titre soul « Rouse Yourself ». Par contre, on est plus dubitatif sur le parti pris de la production, clairement pop et un peu trop sage à notre goût. On aurait aimé quelque chose d'un peu plus garage, sauvage, un cousinage masculin des BellRays, un groupe dans la tonalité de The Heavy plutôt que ces nappes de synthés confortables et ces guitares sous muselière (« Security », « Before you die »). Sans être mauvais pour autant, le groupe excelle dans les ambiances langoureuses (« Ordinary »), mais, hélas, s'installe dans une zone de confort dont il rechigne à sortir. Les amateurs de musique lounge, lovés dans leur canapé apprécieront sans doute. Par contre pour le grand frisson rock on repassera. Lorsqu'il sort de ses gonds, le groupe est pourtant capable de grandes réussites comme le magnifique rhythm and blues à l'ancienne « River ». Quel dommage que tout l'album ne soit pas comme ça... Rédemption sur scène ? Le groupe est en tournée dans nos contrées en ce moment...


mercredi 12 novembre 2014

Rumble : « Driftin' »



Originaire de Nancy, Rumble est un trio qui excelle dans le rockabilly. Bien loin de se contenter de dupliquer ce qui existe depuis environ 60 ans, Rumble essaye d'apporter une dynamique contemporaine au genre, en ajoutant de petites touches punk (« Bad Seeds ») ou garage (la très surf « Strange Brew », l'orgue de la psyché « Shadow Knows »). Le groupe respecte ainsi les fondamentaux du genre mais n'hésite pas à les transgresser faisant preuve d'originalité à l'occasion. La contrebasse (assurée par Douns) apporte un swing terrible (« Last day comin' », « Only God forgives ») et joue la complémentarité avec la batterie (un dénommé Rems). Le rendu de la section rythmique est intéressant (cf. « Bad seeds ») et lorsque le songwriting est à l'avenant (« Satan and I », la bluesy « Unfair game ») on atteint une sorte d'extase rock n'roll. Bien que limités les apports extérieurs sont plutôt bien sentis. Quelle riche idée de faire intervenir un saxophone (« Medication », « Prohibited blues ») qui renforce le swing de l'ensemble et apporte une note à la fois jazzy et fraîche. Lorsque le piano (Mathieu Cazanave d'Hoboken Division en guest) entre en scène sur « Dive Bar Blues » on est alors plus très loin des Computers ou de Jim Jones Revue (notons au passage que la pochette rappelle un peu « Burnin your house down »). Tout au long du disque, Julianos chante, un peu à la Elvis, sur le fil, jouant de sa voix tel un crooner transgressif. Pas évident de trouver une note fraîche et originale dans un genre aussi codifié que le rockabilly. C'est pourtant le pari réussi par Rumble tout au long de ces 12 plages au goût de revenez-y.


mardi 11 novembre 2014

Nikki And Jules



Nikki And Jules, derrière ce patronyme se cache un duo bien connu des lecteurs de cette page, à savoir Nicolle Rochelle (Nikki), la chanteuse de Ginkgoa et Julien Brunetaud (Jules), pianiste, guitariste et acteur récurrent de la scène blues hexagonale. Formé en 2012, le duo a sorti son premier album assez rapidement, à peine deux ans plus tard. Et à l'écoute, ledit album se révèle aussi savoureux qu'un bon petit plat fait maison. En effet, Nikki et Jules ont mélangés leurs influences, comme autant d'ingrédients, pour arriver au final à une recette succulente entre groove et swing. On y retrouve en effet le jazz que Nikki aime tant (« Vous faites partie de moi », « Embraceable you ») ainsi que du blues (« Baby won't you please come home », « Mountain Blues », « Look like twins »). Pour faire honneur à ses origines Jamaïcaines et Costaricaines, Nikki a ajouté un pincée de reggae chaloupé dans la casserole (« Angel Kiss », « Besame Mucho ») et contrairement à certaines idées reçues, le groove second line façon New Orleans (« Classified ») est un apport de Julien alors que la reprise de Piaf (« La vie en rose ») est idée de Nikki, qui la considère comme une chanteuse de blues. Chanté dans les deux langues par Nikki (beaucoup) et Jules (un peu), cet effort est comme un pont tendu entre deux cultures. Pas foncièrement original certes, mais très classieux et joué avec amour, ce disque au swing délicat se révèle excellent pour une écoute nocturne, dans un petit club enfumé aux murs en briques apparentes. A découvrir...


samedi 8 novembre 2014

Lil Red & The Roosters : « Out of the coop ! »



Derrière le patronyme de Lil Red & The Roosters se cache en fait le couple Pascal Fouquet (guitare) et Jennifer Milligan (chant) que l'on avait découvert auparavant au sein du projet Jenny Lee and The Hoodoomen. Si l'alias change, l'amour que porte le duo au blues reste, quant à lui, intact. C'est à cet idiome que le duo rend hommage, de fort belle façon, sur les quatorze plages de ce nouveau disque. Car, avec 3 compositions originales (dont la très réussie « Ain't your pet no more ») et 11 reprises, cet album est bel et bien un hommage à la musique bleue. On succombe une fois de plus au charme de la chanteuse Jennifer Milligan son grain de voix est sublime à la fois profond et un peu éraillé avec la capacité de descendre dans les graves. Une voix de femme fatale... Titre après titre, les quatre compères des Roosters sculptent patiemment l'écrin idéal pour mettre en valeur l'organe de la chanteuse. La musique déborde de feeling et la section rythmique est pleine de swing, la basse tenue par Jeff Vincendeau en particulier impressionne (la jazzy « Gritty Pretty »). Le guitariste Pascal Fouquet est essentiellement dans un rôle rythmique, le son étant assez peu electrifié, c'est à l'harmoniciste Thomas Troussier que revient les soli. Ses interventions sont concises et toujours à bon escient, le son de l'harmonica semble avoir été l'objet de nombreuses attentions. L'interaction entre les différents intervenants procure un véritable plaisir d'écoute, on sent les musiciens réellement soudés et, dans le fond, il n'en faut guère plus pour réussir un disque. Enfin, afin de varier les plaisirs, le groupe cède parfois à la tentation acoustique, sans batterie, pour un résultat intimiste et réjouissant (« Slow down », « Hound dog », « Fever »). C'est dans ces moments que l'album se révèle le plus dépaysant, l'auditeur est transporté dans une grange au fin fond des champs. Une réussite éclatante.



vendredi 7 novembre 2014

Imelda May : « Tribal »



Sur la pochette de ce nouvel album, son quatrième, Imelda May pose, fière et aguicheuse, rouge à lèvres éclatant et toute de cuir noir vêtue. Voilà le ton est donné, ce nouveau disque sera rockabilly où ne sera pas. L'affaire part sur les chapeaux de roues dès les deux premières plages, « Tribal » et « Wild Woman », qui s'enchaînent tambour battant, deux rocks menés sur un tempo d'enfer tel un bolide noir sur deux roues lancé à pleine vitesse. Pourtant loin d'être une simple moine copiste de ces années 1950 tant aimées, Imelda May infuse à la musique une dynamique contemporaine. Les guitares sont gonflées et les batteries claquent. Un petit peu plus loin, l'Irlandaise calme le jeu, « It's good to be alive » abat une carte swing jazzy avant le grand numéro de séduction « The Gypsy in me ». Ainsi va cet album qui alterne les rocks brûlants (« Hellfire Club », « Round the bend », « I wanna dance », « Right amount of wrong »), la country (« Little Pixie »), les influences celtiques (« Ghost of love ») ou le blues jazzy poisseux (« Wicked way » qu'on jurerait sortie des marais). Tout un spectre de musiques où la rythmique (swing si possible) est prépondérante. Et puis il y a Imelda, sa voix pleine de charme, sexy toujours quelque soit le contexte. Enfin le tube, « Johnny got a boom boom » déjà présent sur le disque précédent et repris ici en bonus, est une sacrée bonne chanson avant même de synchroniser des publicités de parfums. Cet album particulièrement consistant est une réussite.
En concert le 8 Novembre à Paris (Olympia. Attention soyez à l'heure, la première partie est assurée par The Angry Cats)


jeudi 6 novembre 2014

Nour Harkati, Le Sunset, 05/11/2014



C'est sur la minuscule scène du Sunset, le petit club de jazz de la rue des Lombards qui ressemble à un couloir du métro avec ses murs en faïence, que l'on a retrouvé Nour Harkati qui fête ce soir la sortie de son tout premier album (voir la chronique ici). Une prestation qui nous permet de confirmer l'adage voulant que c'est avant tout sur scène que « cela se passe ». Car, si on avait bien aimé le disque en question, le rendu live élève la musique de Nour Harkati à un tout autre niveau. Tout d'abord, le jeune homme est très bien entouré par deux excellents musiciens, le batteur Benjamin Corbeil et le pianiste Matthieu Lesenechal jouant du piano électrique vintage et assurant également les basses. A eux trois, ils forment un ensemble compact et soudé, ce live résulte donc d'un véritable effort collectif. Nour semble poussé par ses deux acolytes, les nombreux regards échangés pendant le concert sont assez évocateurs, et la musique s'en retrouve transfigurée. Les morceaux gagnent en longueur et sont aggrémentés de nombreux passages instrumentaux renouant avec une démarche quasiment progressive évoquant les années 1970. L'engagement des musiciens est impressionnant, le rendu est, osons le mot, assez rock bien plus que sur disque en tout cas. Sur scène, le jeune artiste se révèle volubile, charismatique, et n'a pas son pareil pour, déjà, se mettre le public dans la poche. Quelques titres inédits fûrent joués, notons particulièrement une chanson acoustique chantée en tunisien vernaculaire. Vers la fin du concert, pris d'une émotion terriblement humaine, Nour ne parviendra pas à terminer « Brother », titre évoquant son frère tragiquement décédé dans un accident de la route, mettant un terme prématuré à sa prestation du soir. Avant de revenir pour un dernier rappel, poussé par le public, qui montre son affection avec force applaudissements, quasiment transformé en cellule de soutien psychologique. N'en doutons pas, ce garçon a de l'avenir...



mercredi 5 novembre 2014

Adam Wood : « Hang On »



Ancien leader des Elegant Garage Gunners, Adam Wood s'est lancé en solo en 2010. Après un premier EP, « Hang On » est son premier album en bonne et due forme. Dès la première plage, « Tender Love », l'auditeur se retrouve propulsé vers les Etats-Unis au début des années 1970. A-t-on déjà connu machine à voyager dans le temps aussi efficace ? De fait, tout au long des huit plages composant le disque, Adam Wood s'emploie, le plus souvent avec succès, à retrouver la formule qui a fait le succès des disques de ces années là entre rock puissant (« Dark J »), folk (« Actress » qui est un peu les deux en même temps) et songwriting pop. Les guitares sont grasses et incisives (« Tender Love », « Scarlett ») et le souffle chaud et puissant de l'orgue hammond permet de faire évoluer la musique vers plus de groove (« Ghost train, war train »). Le tout mis au service d'un songwriting mélodiquement riche et d'un art consommé du riff de guitare qui finissent de rendre la chose irressistible. L'écoute du disque, entièrement anglophone, n'est pas sans rappeler des souvenirs à l'auditeur, Neil Young, Big Star, ce genre de choses c'est dire le niveau auquel évolue Mr Wood. Recommandé.


mardi 4 novembre 2014

Malted Milk & Toni Green



Depuis longtemps, Sebastian Danchin, producteur de son état, cherchait à travailler avec la chanteuse Toni Green, une diva soul de Memphis qui a longtemps gravité dans la sphère du grand Isaac Hayes. Mais, préambule indispensable, il fallait pour cela tomber sur le groupe idoine, c'est à dire pouvant jouer « in the pocket », autrement dit, avec un feeling immédiat. Ce fût chose faîte lorsque Danchin tomba sur les Nantais Malted Milk, une des plus redoutables machine à groove de l'Hexagone (comme on le savait depuis longtemps). Une sorte de consécration pour la formation menée par Arnaud Fradin, excellent chanteur (un peu effacé sur ce nouvel effort) et guitariste explosif. Riche idée, tant le résultat prends la forme d'un classique immédiat ! Difficile en effet de ne pas tomber sous le charme de ces treize pépites composée pour moitié de reprises (« Slipped, Tripped and fell in love » d'Ann Peebles ; « I'd really like to know » qui n'est autre que le « Identity » de Tommy Tate sous un titre différent) et pour moitié de titres originaux écrits et arrangés en studio avec le concours de la chanteuse. S'il fallait préciser les choses, ce disque nous raménerait immédiatement vers un âge d'or de la soul music à la fin des années 1960 quelque part dans le sud des Etats-Unis. Pas un album rétro, non, disons plutôt intemporel, entre blues et soul sur une dynamique funky en diable. Evidemment, dans de telles conditions, Toni Green évolue dans son élément, son falsetto, avec une légère brisure dans le fond de la gorge, scintille de mille feux. L'accompagnement musical est classieux et élégant, la section rythmique est réglée à la seconde, les arrangements de cordes et les nappes d'orgue forment un matelat moelleux. Les cuivres apportent un peu de peps à certains moments clés quant aux guitares, elles transportent le tout dans une autre dimension, plus proche du blues (« As long as i have you »). Une réussite éclatante qui rivalise sans peine avec le meilleur de la production soul étasunienne d'hier mais aussi d'aujourd'hui.
En concert à Paris le 13/11 (Trianon – Blues & Soul Revue)


lundi 3 novembre 2014

Nour Harkati : « Dive »



Jeune artiste d'origine Tunisienne, Nour Harkati est arrivé en France en 2011 grâce à un visa « Compétences et talents ». Trois années plus tard et le chanteur sort son premier album « Dive », titre résumant sa philosophie de vie : le plongeon. Plongeons donc dans ce grand bain de musique ! Passé le premier titre « Big open sky », un peu trop fade (simple question de goût), l'affaire démarre réellement. Deux composantes se dégagent de la musique de Nour, d'un côté le folk, il est éternellement accompagné d'une guitare acoustique (« Between sunset and the dark », « Doesn't matter what i sing »), et de l'autre la soul music (« Deep water », « Down to the river »). Loin de se regarder en chiens de faïence, les deux genres fusionnent dans un ensemble mélodique et harmonieux. Mais surtout Nour possède une voix, avec une petite fissure dans le fond de la gorge, typique d'un soulman en devenir, évocatrice et porteuse d'émotions. Emotion palpable sur les morceaux les plus intimistes (« Julie », « From Paris to love », « Brother ») avec toujours beaucoup de pudeur. Un premier effort à fleur de peau. A découvrir...
http://nourharkati.com/
En concert le 5/11 à Paris (Sunset Sunside)

dimanche 2 novembre 2014

Slow Joe & The Ginger Accident : « Lost for love »


Découvert en 2010 par la grâce d'un 45 tours miraculeux, Slow Joe le crooner indien au 71 printemps est de retour avec un deuxième album, toujours accompagné des français du Ginger Accident. On ne fini pas de s'ébaudire sur la résurection de ce chanteur au parcours chaotique, entre drogues et alcool, qui s'improvise en successeur d'Elvis à l'automne de son existence. Le premier album a été acclamé un peu partout par une critique en extase, reste à savoir si cet état de grâce peut se prolonger... Cette fois-ci, le guitariste Lyonnais Cédric de la Chapelle à mis les petits plats dans les grands pour accompagner son crooner cabossé. Des arrangements de cordes, de cuivres, des petites touches world (« Hum diya ») : tout démontre ici une ambition musicale revue à la hausse. Malheureusement, et il s'agit là de la seule chose que l'on peut éventuellement regretter, au détriment d'une démarche moins immédiatement rock. Un titre cependant fait le lien entre les deux disques : « Cover me over », reprise quasi à l'identique du premier album mais cette fois ci en duo avec Yael Naim. Le rock psychédélique millésimé qui a fait la réputation du Ginger Accident n'est cependant pas oublié :  « The Mulberry Bush », « The Eye of death », « She's all women » ou la très belle « Gimme no direction », signée du bassiste Alexis Morel Journel rassureront le fan du binaire sixties. L'accompagnement musical est idéal pour illustrer les textes, un peu sombres, à la Tom Waits, du chanteur « Trop vieux pour être aimé » (cf. « Too old to be loved »), et à qui «le monde n'offre pas de desserts » (cf. « No caramel custards ») ; ce dernier s'affirmant au passage « fils des ténèbres » (cf. la ballade intimiste « Waters of loneliness » qui clôture l'album et marque le retour éphémère de Lucas Spirli qui fût membre du groupe à ses tout débuts). Une réussite musicale de plus à mettre au crédit de ce chanteur de talent (et du jeune groupe qui l'accompagne) découvert sur le tard. 

En concert le 4 novembre à Paris (New Morning).

samedi 1 novembre 2014

Whodunit + The Lords of Altamont, Le Batofar, 30/10/2014

The Lords of Altamont


Joli plateau garage rock en ce jeudi soir sur la péniche rouge du Batofar, amarée à deux pas de la bibliothèque François Mitterrand. On commence avec le quatuor vétéran des Whodunit, tiré à quatre épingles, chemises blanches et cravate noire. De facture relativement classique et ancré dans les années 1960, les Whodunit font leur petit effet tant l'énergie déployée est phénoménale ! L'occasion de revisiter quelques idiomes bien aimés, du rock n'roll, un peu de surf music, la nécessaire dose de blues survolté. Une excellente première partie exécutée avec maestria par des musiciens affamés, jouant comme si leur vie en dépendait et, surtout, connaissant leur affaire sur le bout des ongles. La soirée commence plutôt bien...


Alors que l'écran placé derrière la scène diffuse des extraits de films de motards des années 60/70, un bruit de moteur étourdissant se fait entendre. Le quatuor des Lords of Altamont débarque, l'enfer mécanique nous tends les bras. Les Lords, ce sont quatre types aux gueules patibulaires, sapés de cuir noir façon gang de bikers. La formule est somme toute assez classique, du bon garage rock gras à souhait délivré avec une efficacité sans pareille. Le petit ingrédient supplémentaire, le plus qui entraîne l'affaire dans une toute autre dimension, c'est l'orgue vintage. Une petite dose de groove pour contrebalancer la violence de la guitare et de la section rythmique dopée à l'adrénaline. Un peu à l'étroit sur la scène minuscule (pas de gogo danseuse hélas) et assez basse de plafond, le chanteur à l'organe puissant, Jack Cavaliere, un peu cornaqué, assure le show autant que possible, balançant son orgue d'avant en arrière comme une planche de surf. Le groupe enchaîne les titres quasiment sans temps mort, telle une course poursuite effrenée sur une autoroute Californienne. Ca va vite, ça joue fort, ça fait du bien ! Les musiciens impressionnent par leur mise en place, d'une régularité métronomique, le répertoire s'en retrouve magnifié. Chaque titre prends des allures de petite bombe à la terrible déflagration. Une excellente soirée.
http://www.reverbnation.com/whodunittheband
http://lordsofaltamont.com/
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