lundi 9 mars 2015

Matthew E. White : « Fresh Blood »



Matthew E. White, songwriter originaire de Richmond, Virginie, nous avait estomaqué avec son premier album « Big Inner » il y a deux ans. Sa nouvelle livrée, « Fresh Blood », continue sur cette lancée, et ce nouvel album se révèle encore plus riche, copieux et maîtrisé de bout en bout. A tel point que plusieurs écoutes sont nécessaires pour en faire le tour. Songwriter doué, Matthew aurait pu se contenter d'une carrière folk/rock, gratouillant sa guitare acoustique en digne héritier de JJ Cale (« Circle around the sun », « Feeling good is good enough »), ce qui aurait déjà été formidable. C'était mal connaître le personnage et son énorme appétance musicale, notammant pour tout ce qui concerne les musiques dites « terriennes ». Arrangeur formidable, Matthew E. White, enlumine ses compositions de somptueuses lignes de cuivres et de cordes tissant des ponts vers le jazz ou la soul music (« Rock n'roll is cold », « Fruit trees ») bien aidé en sa tâche par un house band qui groove du tonnerre. Et puis il y a sa voix, un timbre chaleureux qui a une manière bien particulière de s'intégrer dans ce contexte fortement inflencé par la « Great black american music ». Situé au confluent de plusieurs cultures musicales, ayant toujours les années 1960/1970 en ligne de mire, Matthew E. White, réussit cet exploit rare : s'inscrire naturellement dans la droite lignée d'un patrimoine musical précis sans pour autant verser dans la triste copie. Plutôt que de rechercher à recréer certains sons biens particuliers, White préfère s'inspirer de la façon dont on faisait de la musique il y quarante ans. Il va sans dire, le résultat est excellent.


Aucun commentaire: