jeudi 18 février 2016

Nathaniel Rateliff & The Night Sweats



Il n'y a pas à dire mais il y a parfois des petits signes qui nous font bien plaisir et même chaud au cœur. Il y a quelques jours on a trouvé une raison toute simple de réjouir en découvrant dans la boîte aux lettre un cd avec un fameux logo, représentant un claquement de doigts, « stax » dans le coin en bas à droite qui a fait naître un sourire sur notre visage. Ainsi donc, la Stax renaît de ses cendres avec, qui plus est, un excellent album, quoique plus rock n'roll (ce n'est pas spécialement fait pour nous déplaire) que ceux sortis naguère par le label, signé Nathaniel Rateliff. D'emblée, Rateliff se place dans la lignée des grands vocalistes, sa voix, grave, profonde ou rocailleuse au besoin, est à elle seule le vecteur de mille émotions. Si le chant est le reflet de l'âme, alors Rateliff se met littéralement à nu le long de ces onze plages. De fait, l'écriture de Rateliff trouve sa source dans des émotions brutes qu'il retranscrit en musique, laquelle prend la forme d'un exutoire moite et funky (« Shake »). Et c'est peu dire que l'album est intense, on jurerait que les enceintes transpirent lorsqu'on écoute le disque. Musicalement la chose se situe à la croisée des chemins entre soul, gospel (la merveilleuse « S.O.B. »), teinté de rock n'roll garage au détour d'une guitare bien sentie (« Thank you »). C'est le genre d'album, qu'on écoute les pieds dans la boue, où des cuivres surchauffés croisent le fer avec un piano bastringue (« I've been failing »), une lap-steel échappée d'un album country (« Wasting time ») ou une guitare rock au son cradingue et déglingué (« Look it here », « Shake »). Et que dire de cet orgue hammond, instrument omniprésent, dont le souffle chaud nous caresse les oreilles ? L'écoute provoque les émotions chez l'auditeur, on imagine un pick up poussiéreux, l'album sent la caillasse, les champs et le soleil de plomb. En dépit de l'angle éminemment roots, on se gardera bien de parler d'un quelconque revivalisme ou d'évoquer en l'espèce un énième retour de seventies, Nathaniel Rateliff se plaçant dans la catégorie des artistes aux inspirations intemporelles. Quel changement pour un artiste ayant débuté dans la scène folk ! Notre coup de cœur de ce début d'année.
En concert dans le cadre du festival les nuits de l'alligator, le 18/02 à Paris, le 20/02 à Nantes, le 21/02 à Mérignac et le 22/02 à Rouen.
https://twitter.com/nrateliff

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