dimanche 28 février 2016

Raphaël Imbert : « Music is my home Act 1 »



A l'origine de cet album il y a un voyage. Un long périple initiatique dans le « deep south » des Etats-Unis, entre Louisiane et Mississippi, effectué par Raphaël Imbert, saxophoniste et homme de terrain de son état. L'objectif pour le musicien venu du jazz est de se confronter aux musiques terriennes, notamment le blues et la country. La démarche est profondément humaine, se base sur les rencontres, le partage et l'échange. Ainsi tout au long de ces treize pistes, Imbert questionne la créolité (une partie de l'enregistrement s'est effectué à la Nouvelle-Orléans) et la façon dont les musiques, autant que les musiciens, dialoguent ensemble. Il en résulte un certain éclatement des structures qui démontre in fine que le blues reste une musique vivante, loin d'être figée dans un carcan à douze mesures. L'originalité vient d'abord du saxophone, un instrument que l'on entend assez rarement dans le blues, et qui apporte une touche free trahissant les origines jazz du musicien (cf. « Black Atlantic »). L'album est l'occasion de découvrir de magnifiques musiciens et vocalistes parmi le casting des invités. On pense à Alabama Slim et Big Ron Hunter, les deux figures tutélaires, débonnaires (« Going for myself », « Please don't leave me », « Make that guitar talk ») même lorsqu'il s'agit d'évoquer le dramatique ouragan Katrina (« The mighty flood »), ignominie dans laquelle Alabama Slim a tout perdu. Leyla McCalla est une autre découverte marquante de cet album dont le violoncelle ou le banjo irradie la musique d'une touche créole (« La coulée Rodair »). La chanteuse française Marion Rampal possède un coffre impressionnant que l'on jurerait étasunien, elle est bluffante ! Enfin, invitée de dernière heure, la chanteuse Sarah Quintana est une figure de la Nouvelle-Orléans et une camarade de longue date de la compagnie Nine Spirit qui fournit l'accompagnement musical du disque. Un album magnifique qui nous prouve, à l'image de son titre, que grâce à la musique on se sent partout chez soi. Comme l'affirme le saxophoniste : « Jazz is the rule, blues is the tool and swing is the obvious thing ».
https://twitter.com/Raphaelimbert

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