mercredi 13 avril 2016

Bror Gunnar Jansson, Institut Suédois, 12 avril 2016.



C'est dans le cadre du nouveau festival Polar, consacré à la culture nordique, que le bluesman Bror Gunnar Jansson a investi l'écrin intime de l'institut Suédois, sis dans le Marais, pour un concert intense et absolument tourneboulant. Savamment looké façon vintage, chapeau, costume trois pièces à rayures et chaussettes absolument délirantes (l'artiste a l'habitude de se déchausser sur scène) notre bluesman Suédois excelle dans l'exercice, compliqué, du one man band, assurant à lui seul la guitare et l'assise rythmique grâce à une caisse claire, une grosse caisse et une cymbale charleston dont il joue avec les deux pieds. Dès les premières notes, c'est une boule d'émotion qui nous prend à l'écoute de l'artiste. Littéralement habité par la musique, les yeux clos ou totalement exorbités, Gunnar nous fait même un peu flipper lorsqu'il chante les histoires de serial killer, que, visiblement, il affectionne. Faisant de la noirceur sa marque de fabrique, débarrassant sa musique de ses rares oripeaux (saxophone, cordes) dans le contexte du live, Gunnar touche au cœur et dégage, à lui seul, autant d'énergie qu'un power trio. Un ange passe parmi les spectateurs, silencieux la plupart du temps, captivés par la performance du Scandinave. S'éloignant parfois des rivages du blues pour se rapprocher d'une americana gothique, Gunnar sait également faire preuve de mesure, alternant morceaux enlevés et douloureusement lents. Un concert dont l'intensité, la variété, dépasse très allègrement le cadre, restrictif au possible, du one man band. Une claque.
En concert le 16 juin à Paris (la boule noire) avec Hoboken Division

http://www.polarfestival.com/

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