vendredi 23 septembre 2016

The Black Painters : « All the sad and stupid songs of all time seem written for me now »



En musique, comme en tout autre chose, la confrontation d'univers différents donne des résultats, étonnants, intéressants, souvent inoubliables. The Black Painters est un de ces groupes formés par un heureux concours de circonstance, un hasard, une sorte de sérendipité musicale. D'un côté, on retrouve Matthieu Miegeville, chanteur d'obédience métal connu pour donner de la voix dans des formations aussi radicales que My Own Private Alaska ou PSYKUP. A l'autre bout du spectre se trouve Rémi Panossian un pianiste œuvrant dans un registre jazz. Quelles étaient les chances pour ces deux musiciens de se retrouver ensemble dans un même studio d'enregistrement si ce n'est par hasard ou par accident ? En acceptant de sortir de leurs zones de confort respectives, les deux protagonistes se sont mis en danger et ont gravé sur bande un disque extraordinaire, une sorte d'hybride, tout à fait inédit, entre jazz et punk. Entre le rien et l'infini, Rémi et Matthieu ont réussi à trouver une sorte de terrain d'entente pas si neutre que ça. Le disque est d'une puissance inouïe (« J.A.M.O.T. ») où l'orage et la tension gronde dès la première seconde (« Drink On »). A peine posé sur la platine, on sait déjà que l'on tient une perle rare évoluant sur une ligne fragile à la fois totalement classique, on y entends guère que du piano et de la voix, mais intrinsèquement originale. Un album rock, heavy, voire même violent par moments, sans la moindre note de guitare ! Et sans jamais renier non plus le swing hérité de la moitié jazz du duo (la magnifique « Paris May »). Voilà le genre d'album que pourraient graver Trent Reznor et Maynard James Keenan s'il leur prenait un jour l'idée folle de faire un disque piano/voix. Ce risque Rémi et Matthieu l'ont pris et la récompense est à la hauteur. Bien plus qu'une simple curiosité, une réussite éclatante.

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