jeudi 8 septembre 2016

The Jayhawks : « Paging Mr. Proust »



Longtemps les Jayhawks ont été le groupe d'une hydre à deux têtes, Mark Olson et Gary Louris. Leur musique était le résultat d'une magnifique complémentarité, un guitariste acoustique/harmoniciste d'un côté (Olson) et un autre guitariste, au son électrique et furieux de l'autre (Louris). Entre délicatesse folk et fulgurances fuzz, la musique des Jayhawks offrait un panorama à 360° de tout ce que l'on aime dans le rock étasunien, l'album « Hollywood town hall » (1992) faisant office de chef d’œuvre, un peu oublié de nos jours. Puis Olson est parti, revenu, reparti. Le groupe s'est séparé, rabiboché, trente ans après leurs débuts, les Jayhawks sont toujours là, sous la férule du seul Louris. Même amputé de son co-fondateur (l'historique bassiste Marc Perlman est par contre toujours là, lui) les Jayhawks sont toujours capables de très beaux moments de musique. Seul à la manœuvre, Louris emmène le groupe sur un terrain différent mais similaire. Les influences country et folk s'effacent peu à peu ("The devil is in her eyes" ressemble toutefois au Jayhawks d'avant) au profit d'une démarche plus ouvertement rock voire indie (« Lost the summer »), un apport de Peter Buck (ex-REM) qui a co-produit le disque ? Ailleurs (« Leaving the monster behind », « Pretty roses in your hair ») le groupe évoque toujours les grands espaces et la route empruntant une voie hybride entre pop et americana (« Isabel's daughter », l'étonnante « Ace » délicatement noise). A la fois novateur et fidèle à leur tradition, les Jayhawks sont de retour avec un chef d’œuvre de plus. On n'en attendait pas moins de ce groupe, une valeur sûre établie depuis de longues années…
En concert le 9 septembre à Paris (Divan du monde)

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