vendredi 7 avril 2017

AWEK (feat. Fred Chapellier) + Elise and the Sugarsweets, New Morning, 6 avril 2017.



Voilà une soirée que l'on attendait avec impatience faisant le lien entre piliers et nouveaux venus de la scène blues hexagonale.

On commence avec du sang neuf, celui d'Elise & The Sugarsweets, un seul EP pour l'instant et déjà tant de promesses… Le groupe accompagnant la chanteuse n'est certainement pas inconnu des amateurs parisiens de la note bleue. Oliver Raymond (guitare) et les frères Jérôme et Olivier Férrié (basse et batterie) ayant roulé leur bosse dans différentes formations. Ce nouveau groupe les voit rejoindre Sylvain Lansardière (orgue) et la chanteuse Elise Heyte, 19 ans seulement et impressionnante de prestance et de maturité vocale. Sa voix, magnifique, est grave juste comme il faut et véhicule une foule d'émotions. Ce n'est pas Bannish (Blues Power Band) venu se prêter à un duo qui nous contredira. L'expérience et le savoir-faire des musiciens encadrant la fougue de la chanteuse, particulièrement charismatique et énergique sur scène. Le répertoire interprété fleure le bon goût et l'érudition (Magic Sam, Junior Wells, Freddie King, Aretha Franklin) et est parfaitement rendu en termes de feeling et de groove : (rhythm et) blues sont au programme. Seul petit regret, le manque de compositions originales (signalons toutefois la très belle « Road to coal mine » signée du guitariste Olivier) mais ce point devrait évoluer à l'avenir. On a toutefois passé une très belle heure en leur compagnie. Et le groupe a fait un tabac auprès du public.

Avec dix albums au compteur, les Toulousains d'Awek sont une valeur sûre du blues made in France. Leur performance du soir ne fera que confirmer tout le bien que l'on pense d'eux. Leur champ d'action est bien loin de se limiter à un seul style de blues mais va picorer des influences partout où bon leur semble et notamment dans le rock n'roll de Chuck Berry (duck walk parfaitement exécuté mais ne va pas te péter un truc Bernard!). Le swing semblant être la constante grâce à la section rythmique composée de Joël Ferron (basse) et Olivier Trebel (véloce batteur alliant puissance et finesse du touché). L'harmonica de Stéphane Bertolino apporte un plus « roots » indispensable et ancrant ce groupe, assez volage dans le fond, un peu plus profondément dans le blues. Sur une bonne moitié du set, le quartet a été rejoint par le guitariste Fred Chapellier (un renvoi d'ascenseur), une pointure de l'instrument en France, auteur d'une discographie en solo respectable et (accessoirement) accompagnateur de Jacques Dutronc. Musicien magnifique Chapellier possède ce don rare, celui de savoir s'exprimer avec son instrument, ses interventions étant toujours pleines d'émotions palpables. Jamais envahissant, trouvant toujours la note juste et le moindre espace pour s'exprimer, Fred s'est fondu dans le paysage comme un poisson dans l'eau pour le plus grand bonheur (auditif) des spectateurs. Les derniers rappels ont vu tout ce beau petit monde se réunir une dernière fois sur scène pour un mini bœuf, histoire de clôturer en beauté cette superbe soirée.


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