dimanche 22 août 2010

Bruce Cameron : « Midnight Daydream »


Dans la lignée du post d’hier, je vous propose aujourd’hui de continuer notre week-end Hendrixien en vous comptant l’histoire, découverte dans Rock n’Folk rendons à César ce qui lui appartient, du guitariste Bruce Cameron. Obscur guitar-hero, originaire de Caroline du Nord, ce dernier réussit en 1999 un coup fumant, passé complètement inaperçu à l’époque, mais qui aurait dû lui permettre de passer à la postérité. En effet à l’occasion de la sortie de son unique album connu, « Midnight Daydream » (publié sur un minuscule label indépendant Brain Cells Records ceci expliquant peut-être cela), ce dernier parvient à réunir dans son home studio Billy Cox et Buddy Miles, soit la section rythmique du Band of Gypsies. A ce casting royal s’ajoute également Mitch Mitchell, pour sa part ancien batteur de l’Experience, et Jack Bruce, le bassiste de Cream. Pas bégueule, Cameron laisse le chant à ses invités. Ainsi trois titres sont enregistrés avec Cox et Miles (ce dernier assure aussi le chant), Mitch Mitchell est quant à lui présent sur deux titres et Jack Bruce joue et chante également deux titres. Obsédé de l’idiome hendrixien, Cameron rend bien évidemment hommage à son héros, plutôt bien d’ailleurs, retrouvant en partie ses envolées blues à la pédale wha-wha (« Midnight Daydream », « Born to Lose », « Doctor Please », « A thousand Moons », « Raining the blues »). Mais Cameron est loin de se contenter du rôle d’Hendrix du pauvre. « I Want to be late », s’aventure sur un terrain nettement plus métallique, « Mind Gardens » évoque plutôt les Beatles, « So aliens have been here » est une tentative folk-rock et l’instrumental « Day after Yesterday » est lui carrément psyché : mellotron, flûte et sitar à l’appui. Si on regarde l’aspect positif des choses, Cameron réussi à livrer un album assez varié bien que clairement sous l’influence des années 60 et 70. Par contre à l’opposé on peut reprocher à cet effort d’être un peu trop long (14 titres, une heure de musique), manquant parfois cruellement de cohérence. Et si Cameron s’avère être un musicien pour le moins compétent, il a du mal à se détacher de ses modèles et son disque reste finalement toujours un cran (voire deux ou trois même) en dessous des enregistrements de cet age d’or du rock qui le faisaient rêver. L’histoire aurait pu être encore plus belle, lors d’une conférence de presse qui s’est tenue le 15 septembre 1999 Cameron fait part de son intention de partir en tournée avec Buddy Miles et Billy Cox reformant pour l’occasion le Band Of Gypsies. Tournée qui n’aura finalement jamais lieu, Cameron étant retrouvé mort un mois plus tard. Suicide ou assassinat commis par sa petite amie ? Le mystère reste entier. Reste cet opus, honnête malgré ses défauts, qui pourra ravir les fans invétérés de Jimi Hendrix.

Aucun commentaire: