dimanche 29 avril 2012

Charles Bradley, La Cigale, 26 avril 2012.




Chanteur à la vie ponctuée par les drames, il a connu la rue, l’assassinat de son frère par son propre neveu, Charles Bradley chante la soul comme personne. Et personne n’en aurait jamais rien su si l’excellent label Daptone (dont on ne cessera jamais de vanter les mérites) n’avait eu l’idée de génie de lui faire enregistrer un premier album (le chef d’œuvre « No time for dreaming » sorti l’an dernier) alors qu’il a déjà dépassé les soixante ans. Son registre dramatique rend ses prestations particulièrement poignantes d’un point de vue émotionnel. Mais en même temps Charles Bradley irradie tout heureux qu’il est de se retrouver sur scène devant des salles combles (la cigale est ce soir bien remplie). Par ce qu’il a vécu, Charles Bradley sait de quoi il parle quand il chante « Heartaches and Pain » ou « The world (is coming up in flames) ». Et croyez-moi ce cri vaut la peine d’être entendu. Charles est entouré par un groupe aux petits oignons : orgue hammond, cuivres, un excellent batteur (qui tape avec une telle célérité que son kit s’effondre au cours du concert), basse et le fidèle Tommy Brenneck à la guitare. L’ensemble produit un étonnant contraste entre la musique fiévreusement funky et les paroles dramatiques de Charles qui tire les émotions du fond de sa gorge. Superbe artiste, superbe concert.


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