samedi 25 octobre 2014

The Rentals : « Lost in Alphaville »



Il fût un temps, pendant les années 1990, où Matt Sharp fût un musicien à la mode. Bassiste et co-fondateur de Weezer (un groupe qu'il a quitté en 1998) pendant la meilleure période de ces derniers et en parallèle, leader de The Rentals, formation plus new-wave, qui en 1995 a décroché un tube avec l'excellente « Friends of P. ». Après un deuxième disque avec les Rentals « Seven more minutes » en 1999, Sharp est tombé peu à peu dans l'oubli. Ses activités se sont fait plus discrètes, notons tout de même un album en solo (disponible un temps sur CD Baby) et, surtout, le coffret « Songs about time » ambitieux projet protéiforme comprenant des chansons, des photos et des films dont on retrouve les meilleurs pièces musicales, retravaillées, sur ce nouvel effort, le premier sous l'alias Rentals depuis 15 ans. Le groupe a également été renouvelé et la recrue la plus spectaculaire se nomme Patrick Carney, batteur des Black Keys de son état. Ce nouveau disque s'ouvre donc avec « It's time to come home », titre pour le moins approprié tant la sensation de retour semble pregnante pendant les 40 minutes que dure ce nouvel enregistrement. C'est avec plaisir que l'on retrouve les Rentals et on constate que la recette n'a que très peu bougée en dépit des années : un savant alliage entre l'orgue Moog, plutôt typé années 1980, (« Seven Years »), guitares énormes délivrant un prototype de gros son typique des années 1990 (« Thought of sound ») et choeurs féminins. Si la formule musicale est quasi identique, l'homme en revanche a beaucoup changé. Et gagné en maturité, surtout. La différence se fait sur une somme des petits détails : le son est énorme, l'écriture musicale plus précise favorise les « hooks » mélodiques et les paroles dévoilent une sensibilité inédite. Lorsque le cocktail est bien dosé, il se révèle particulièrement corsé. The Rentals n'a pas son pareil pour délivrer des tubes intemporels : « 1000 seasons », « Damaris », « Song of remembering » (Joey « Pixies » Santiago à la guitare, quand-même!!) avec la dose de nostalgie nécessaire sans tomber dans l'excès. Enfin avec « The Future », placée en clôture, Sharp réussit son feu d'artifice final en entraînant son groupe sur un terrain nettement plus expérimental. Un retour aussi inattendu que réussi.

http://therentalsmusic.tumblr.com/

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