jeudi 6 novembre 2014

Nour Harkati, Le Sunset, 05/11/2014



C'est sur la minuscule scène du Sunset, le petit club de jazz de la rue des Lombards qui ressemble à un couloir du métro avec ses murs en faïence, que l'on a retrouvé Nour Harkati qui fête ce soir la sortie de son tout premier album (voir la chronique ici). Une prestation qui nous permet de confirmer l'adage voulant que c'est avant tout sur scène que « cela se passe ». Car, si on avait bien aimé le disque en question, le rendu live élève la musique de Nour Harkati à un tout autre niveau. Tout d'abord, le jeune homme est très bien entouré par deux excellents musiciens, le batteur Benjamin Corbeil et le pianiste Matthieu Lesenechal jouant du piano électrique vintage et assurant également les basses. A eux trois, ils forment un ensemble compact et soudé, ce live résulte donc d'un véritable effort collectif. Nour semble poussé par ses deux acolytes, les nombreux regards échangés pendant le concert sont assez évocateurs, et la musique s'en retrouve transfigurée. Les morceaux gagnent en longueur et sont aggrémentés de nombreux passages instrumentaux renouant avec une démarche quasiment progressive évoquant les années 1970. L'engagement des musiciens est impressionnant, le rendu est, osons le mot, assez rock bien plus que sur disque en tout cas. Sur scène, le jeune artiste se révèle volubile, charismatique, et n'a pas son pareil pour, déjà, se mettre le public dans la poche. Quelques titres inédits fûrent joués, notons particulièrement une chanson acoustique chantée en tunisien vernaculaire. Vers la fin du concert, pris d'une émotion terriblement humaine, Nour ne parviendra pas à terminer « Brother », titre évoquant son frère tragiquement décédé dans un accident de la route, mettant un terme prématuré à sa prestation du soir. Avant de revenir pour un dernier rappel, poussé par le public, qui montre son affection avec force applaudissements, quasiment transformé en cellule de soutien psychologique. N'en doutons pas, ce garçon a de l'avenir...



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