dimanche 1 mars 2015

Heavy Trash + Hayseed Dixie + Bloodshot Bill, Les Nuits de l'Alligator, La Maroquinerie, 27/02/2015

Hayseed Dixie

Edition après édition, l'attachant festival des Nuits de l'Alligator s'impose comme un passage obligé pour tout amateur de rock n'roll (attention en l'espèce, le roll est d'une importance capitale) qui se respecte. Démonstration cette année encore avec un plateau d'une remarquable cohérence.

On commence avec Bloodshot Bill, un Montréalais oeuvrant en solo acoustique dans une veine rockabilly, guitare vintage et gomina. Belle voix de crooner, musique teintée de country, Bill se révèle excellent dans le genre. On a envie de taper du pied ! Malheureusement contraint de se produire dans la salle du restaurant de la Maroquinerie, Bill n'a pas vraiment la chance de se mettre en valeur. Le public est tassé comme des sardines, les pauvres serveuses bataillent pour fendre la foule les bras chargés de plats... Pas vraiment une bonne idée les concerts au restaurant. Passons...

Alors que l'on retrouve notre QG habituel, le sous sol de la Maroquinerie, Les Hayseed Dixie finissent leur sound check. C'est le petit événement de la soirée tellement le quatuor se fait rare dans nos contrées. Les Hayseed Dixie sont donc un groupe de bluegrass, un dérivé de la country joué uniquement avec des instruments à cordes. Et bien que fan invétéré du genre, on se rend compte que pour la première fois on va assister à un vrai concert de country avec banjo, mandoline, violon et tout et tout ! Whaouh ! Dilemne : comment convertir un public qui dans sa grande majorité ne connaît rien ou si peu de la country (simple question de culture, certaines oeuvres ne passent tout simplement pas les frontières) ? Les Hayseed Dixie ont une réponse toute trouvée, jouer des tubes, archi connus, majoritairement hard rock, des années 70 et 80 (mais pas uniquement). Et cela donne, « Ace of Spade », « Eye of the tiger », « Bohemian Rhaspody », « War » (Edwin Starr) ou bien encore « Hells Bells » toutes réinventées au banjo et à la mandoline. Le contenu est foncièrement original, le public réagit instantanément aux tubes : c'est le triomphe assuré ! D'autant que pour ce qui est d'assurer le show, John Wheeler et sa clique s'y entendent comme pas deux. Concours de grimaces, langues tirées et regards exhorbités, à rendre Gene Simmons mort de jalousie, c'est une véritable « comedy routine » (comme on dit en anglais) à laquelle se livrent les musiciens : « If loving the banjo is wrong, i don't want to be right » ! Un formidable groupe de scène et des musiciens speedés qui, pour une soirée, nous ont transportés dans leur Tennessee natal. Une excellente prestation saluée par un tonnerre d'applaudissements. Le début d'une idylle avec le public français ? C'est tout le mal que l'on leur souhaite.


Et on termine enfin avec la tête d'affiche de la soirée Heavy Trash, le medium commun formé par Jon Spencer (Blues Explosion) et Matt Verta-Ray (Speedball Baby) afin d'exprimer leur passion commune pour le rockabilly et le rock n'roll des pionniers. Excellent groupe au sens du swing consommé par la grâce d'une redoutable section rythmique (ah mes aïeux, cette contrebasse jouée par Bloodshot Bill!). Verta-Ray brille par sa virtuosité guitaristique ne se contentant pas de singer les anciens mais innove avec modération et tourne un peu autour du temps pour créer du groove. Cantoné dans un rôle rythmique (à la guitare acoustique), Spencer se concentre sur le chant se transformant en storyteller et cela lui va comme un gant ! Excellent !

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