samedi 4 avril 2015

Man is not a bird : « Survived the great flood »



Jeune quatuor parisien, Man is not a bird sort son premier album au contenu à peu près aussi luxuriant que la jungle figurant sur sa pochette. Rapidement, Man is not a bird se révèle être un véritable cauchemar pour quiconque rêve de caser les groupes dans des cases, car il est manifeste dès le titre d'ouverture « Troglodyte », que si le quatuor ne rentre dans aucune, il en remplit aisément plusieurs à lui tout seul. On parle bien sur de rock au sens large du terme. Shoegaze ? Post rock ? Métal ? Drone quelque chose ? C'est un peu tout cela à la fois et dans le fond on a rarement entendu un ensemble si disparate sonner aussi harmonieusement. Une attaque démoniaque de guitare succède à un pont psychédélique mélodieux presque progressif avant qu'une double pédale toute métallique ne vienne semer le trouble. On pourrait citer les références par pelletées mais dans le fond à quoi bon puisqu'il est évident que les quatre musiciens ne souhaitent ressembler à personne. Le corollaire de ce parti pris esthétique est de sortir un album instrumental où quelques choeurs éthérés et autres extraits de dialogues cinématographiques viennent remplacer le chant. D'une part cela vaut largement des textes chantés dans un mauvais anglais et par ailleurs, on ne voit pas trop comment le chant pourrait venir s'incruster dans cette jungle de sons parfaitement agencée. Les rares fois où les voix interviennent (« D.I.P. », « Running endlessly ») elles sont traitées comme des instruments à part entière, les textes restant toujours plus ou moins abscons, fantomatiques dans le fond du mix. Un peu comme si l'essentiel était ailleurs. Impressionnant de maîtrise, le disque se révèle être un festin pour les oreilles. Plusieurs écoutes sont nécessaires pour en saisir toutes les nuances et les saveurs. Recommandé.


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