jeudi 29 octobre 2015

My Name is Doug Hream Blunt



Décidément, les pontes du label Luaka Bop sont d'indécrottables têtes chercheuses. Après avoir exhumé William Onyeabor il y a deux ans, ces derniers ont décidé de s'attaquer au cas Doug Hream Blunt, notre curiosité du jour... Doug Hream Blunt, donc. Infirmier le jour dans un hôpital de San Francisco, Blunt a débuté dans la musique à l'age canonique de 35 ans en suivant des cours du soir. Nous sommes à la fin des années 1980 et Blunt fait vivre son projet artistique comme il peut, à la va comme je te pousse, donnant des concerts acoustiques pour les malades de l'hôpital où il est employé et casant son album « Gentle persuasion », chez les disquaires locaux. Disque qui est, comme par miracle, en notre possession aujourd'hui. Avec un parcours aussi atypique que le sien, il est presque normal que Blunt propose une musique assez peu orthodoxe. Enregistré dans un garage en compagnie de « non musiciens », l'album sonne comme du bricolage rafistolé. Mais avec un certain charme. Celui des synthés cheap (« Fly guy ») et des soli de guitares sauvages et erratiques comme sur l'intro de « Ride the tiger » ; voir complètements faux, cf. « Gentle Persuasion », « Whiskey man ». Cependant la pop ultra lo-fi, parsemée de funk de Blunt a du panache. Lorsqu'il se concentre sur des rythmiques fortes (cf. « Whiskey Man », « Break free ») Blunt accroche l'oreille et séduit. Crooner égaré au fond du garage, Blunt possède par ailleurs une voix charmeuse, et le falsetto d'un Curtis Mayfield du pauvre. Les dix plages ici compilées nous font partir à la découverte d'un univers frappadingue, marqué par les années 1990, attirant immédiatement la sympathie. De là à crier au génie égaré... Pour les amateurs de curiosités...


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