vendredi 20 novembre 2015

Cannibales & Vahinés : « Songs for a free body »



Originaire de Toulouse, Cannibales & Vahinés, sort son troisième album. Quel étrange objet que voici, situé au croisement de différentes cultures. Le son est brut, sans fioritures, entre batterie pulsant au millimètre et guitares abrasives. Si la base n'est pas sans rappeler de nombreux groupes, Cannibales & Vahinés a décidé d'épicer la recette à sa façon ajoutant d'autres ingrédients aussi originaux qu'excitants. Il y a tout d'abord le saxophone qui régulièrement déchire l'air de notes exsangues, autant crachées que soufflées. Et puis il y a la voix. Pas n'importe laquelle, celle, mythique, de G.W Sok, qui a été pendant plus de trente ans le chanteur des Hollandais de The Ex. Ceci étant posé, le chroniqueur se retrouve devant un dilemme. Est-ce du rock ? Du punk ? Du free jazz ? Le groupe ne rentre dans aucun critère particulier. Trop facile. C'est bien plus amusant d'en remplir plusieurs à lui tout seul. La forme est expérimentale. La bande des quatre aime prendre son temps, étirer ses titres dans la longueur, tricotant des thèmes aussi répétitifs qu'envoûtants (« Old oak tree ») et inventant en cours de route un curieux mélange de psychédélisme/noise/jazzy, passant d'un état contemplatif apaisant (cf. la très belle « Goghsuckers ») à un déluge de notes. Sok, qui déclame plus qu'il ne chante, apporte une note poétique à l'ensemble et se retrouve parfaitement à son aise dans ce contexte, lui dont l' « ex » groupe a souvent collaboré avec Tortoise. Si il fallait chercher un cousinage à ce disque il se situerait certainement vers le groupe Chicagoan mâtiné avec un soupçon de Sonic Youth. Une réussite.


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