mardi 5 avril 2016

The Dandy Warhols : « Distortland »



Autant l'avouer de suite, recevoir le nouvel album des Dandy Warhols en vue d'une chronique n'est jamais anodin. Tout simplement parce qu'il y a fort longtemps, dans les années 1990, à l'époque de leur trois premiers disques, les Dandys étaient notre groupe préféré. On garde un souvenir ému de « Come down » (1997) et « Thirtheen tales from Urban Bohemia » (2000), époque où, en pleine décennie de plomb néo-métal, ils étaient considérés comme les sauveurs du rock n'roll. On est bien sur revenu des sauveurs, et ils ont nombreux a avoir adopté la posture depuis, avant de tomber les guitares à la main. Les Dandys eux ont continué leur bonhomme de chemin, bon an mal an, avec des disques de qualité égale mais diversement appréciés. Ce nouvel effort est donc le neuvième de la bande de Portland, ce qui ma foi,commence à peser. Après toutes ces années, le quatuor a maintenant du savoir faire que l'on retrouve sur ce nouvel effort, comme à la glorieuse époque des 90s, flamboyance qu'ils retrouvent par intermittence (« Styggo », « Search party », « Give »). Le truc des Dandys, c'est l'attaque de biais. Apparenté à la mouvance psyché sans jamais avoir recherché à en copier les codes, contrairement à d'autres, le groupe n'a jamais cédé aux sirènes du vintage, à la recréation obsessionnelle des années 60. Au contraire, c'est en allant picorer dans d'autres formes musicales, la pop, les synthés qu'ils se sont définis, ce qui aujourd'hui se traduit par « Semper fidelis », une petite merveille de surf électro. Bien malin qui peut dire quelles sont leurs influences, tant rien d'évident ne saute aux oreilles. Guitares en sourdines en mode riff répétitif, voix blanche presque effacée de Courtney Taylor, beat disco : les Dandys font du Dandys avec ce que cela suppose de bricolage bordélique (« All the girls in London »). Leur nouvel album est à leur image, foutraque mais attachant. Ce qui en 2016 est plutôt une bonne nouvelle…
En concert le 10 mai à Paris (Le Trianon)


Aucun commentaire: